mercredi 1 décembre 2010

Y a des fois c’est comme ça, ou 26 heures de voyage pour traverser le Vietnam

Aujourd’hui c’est le grand départ pour Phu Quoc, petite île tout au sud, chaleureusement recommandée sur les forums de voyage pour passer deux semaines de balnéaire. Après avoir un peu galéré pour trouver des places dans les bungalows de l’île, on a finalement opté pour trois emplacements différents. Le Mai DuongPhong resort, Freedomland et pour finir une semaine au Kim Hoa, avec piscine et tout le toutim, pour faire plaisir aux enfants. Les deux premiers emplacements sont au nord de la ville principale et du coup un peu à l’écart des grandes plages bondées.

Ok, réservations faites, billets d’avion et de train ok, on boucle nos sacs vendredi matin pour quitter Bac-Ha. Malheureusement nos affaires sont encore sales et humides de notre dernier treck, rien n’a séché... Disons-le franchement, même les lits sont humides. Beurk. Et quand en plus il n’y a plus d’eau chaude dans l’hôtel, c’est un vrai bonheur pour se réchauffer. Bon, on quitte donc Bac-Ha relativement réjouis : c’est le soleil qui nous attend !

Après notre première expérience tonique avec les bus locaux, on a choisi de prendre un taxi pour redescendre sur Lao Cai. Vu les routes boueuses, c’est quand même plus prudent. Arno supporte mal les virages et le taxi roule un peu sport. Arno commence à virer au vert. Je décide d’aller à l’avant avec lui pour qu’il regarde la route, fenêtre grande ouverte, un petit sac en plastique ouvert à portée de main au cas où. Un truc à se choper une bonne crève, mais tant pis. Ni une ni deux Arno vomit deux fois dans le petit sac et geint tout du long. Un pur bonheur. La prochaine fois c’est Yves qui s’y colle (il ne sent rien), car moi l’odeur me fiche la nausée c’est terrible. Pour la peine je sens un bon gros mal de tête qui s’installe. Arrivés à Lao Cai, Arno a faim. Il se goinfre de pain et de vache qui rit et le soir on opte pour une pizza histoire de varier les plaisirs après une semaine de riz + porc grillé + légumes + salade de tomates et concombres.

Départ en train de nuit pour Hanoï. Notre wagon couchette est toujours aussi dur, mais on fait avec. J’ai bu trop de café, impossible de dormir. Deux heures plus tard, au moment où je commence enfin à m’assoupir, Arno se met à pleurer. Il met un moment à me dire ce qui cloche. Finalement il hurle : Mamannnn j’ai mal au ventre, je dois faire cacaaaa ! Viteeeeeeeeeeeeeee ! Ok, ni une ni deux, retrouver ses crocs, sortir de la couchette et courir aux immondes chiottes du train avec désinfectant, papier et tout le toutim, en priant pour qu’il n’y ait personne. Arno pleure, il veut rentrer à la maison. Bonne ambiance dans les toilettes. Après 4 allers-retours dans ce charmant endroit bruyant et sale pour qu’il se vide, suivi d’épisodes dramatiques car il a mal aux fesses (il faut donc le laver consciencieusement puis lui mettre de la crème), il s’endort enfin, collé à moi sur ma couchette minuscule. J’attends qu’il ronfle et je prends sa place en hauteur. Entre deux, Timo pète un plomb qu’il n’arrive pas à dormir, on le comprend, et du coup il fait un boucan du tonnerre. Yves tente d’expliquer à tout le monde que c’est bon, là, ça suffit comme ça, et que maintenant qu’Arno dort enfin ce serait bien qu’on ne fasse pas trop de bruit. On finit en fait par réveiller nos voisins qui commencent à discuter. On entend tout d’une couchette à l’autre ! Les pauvres ! Avec tout ça on ne dort toujours pas et le réveil sonne à 4 heures 15. une heure après, alors que tout est silencieux, Yves se précipite aussi aux toilettes pour une belle diarrhée. Bam, la porte. Re-Bam… (Le pauvre n’a pas le choix, elle coince). On n’arrivera jamais à dormir. Joyeuse nuit. A 4 heures, le train résonne d’une horrible radio grésillante qui réveille tout le monde. Après 15 minutes, Yves craque, se lève et va l’éteindre, cela ne plait pas à nos voisins vietnamiens, tant pis. On commence à tous rigoler comme des fous, jusqu’à l’arrivée. Les nerfs sans doute ;-)

On enchaîne avec un taxi qui roule comme une tortue, 4 heures d’attente à l’aéroport le matin et deux avions jusqu’à Phu Quoc. D’ailleurs, je sens que je me suis fait avoir, je me retrouve avec les deux loulous à occuper pendant le trajet pendant qu’Yves sympathise avec des allemands et pique un roupillon dans la rangée voisine. Les enfants font des constructions de Lego (en fait de copies de Lego à la sauce vietnamienne) et je suis leur assistante préférée. Mon dieu comme j’ai sommeil, il me faut une dose d’amour énorme pour assurer le coup et suivre les étapes de construction étranges d’un vaisseau de l’espace…

Balade au bord de la plage à Phu Quoc
On arrive à 15 heures sur notre île ! Quelle chaleur ! Et quelles tronches ! Plus de 24 heures de trajet, on est vraiment défraîchis. Surtout moi d’ailleurs. Les cheveux sales et plats, le dessous de bras humide et deux belles valises sous les yeux, je fais peur. On embarque dans le bus que l’hôtel nous a très gentiment envoyé (le transfert fait partie du prix). Le conducteur a du avoir son permis hier, il est encore plus lent que celui d’Hanoï. Arno répète en boucle « Mamannnnnnnnnnnnnnnn, je m’ennuie…. je suis fatiguééééééé » ce qui a le don d’agacer tout le monde.

Tiens le taxi s’arrête devant un pont de bois. Il n’ira pas plus loin. On met un moment à comprendre que le pont n’est pas assez solide pour qu’on y passe en véhicule. Dieu merci, un jeune homme nous informe qu’une autre voiture nous attend de l’autre côté du pont. On trimballe gentiment les sacs à pied et on se retrouve dans le 4x4 de Caï, qui travaille en fait pour notre resort. Dans le village de pêcheurs, les enfants se baignent au milieu des détritus et les femmes vendent les poissons pêchés au bord de la route dans des bassines, notamment des petits requins. Arno décide qu’il ne se baignera pas pendant tout notre séjour car il a peur de se faire croquer. On arrive enfin à notre bungalow. Il est 4 heures et demi, on n’en peut plus. Les enfants veulent absolument aller se baigner tout de suite – Arno a visiblement déjà oublié les requins... Maman, il est où mon maillot, papa, et mes lunettes ?? Mais cherchez bon sang, vous n’avez qu’un sac et les affaires sont toujours au même endroit !

Après les avoir éjectés pour qu’il se rafraîchissent, je peux enfin prendre une douche (froide, argh) et je prie pour que le resort ait une bonne bière fraîche au frigo. Après tout ça, je ne rêve que de ça, regarder les enfants s’amuser dans l’eau et buvant une bonne bière fraîche avec une clope. Yves se dévoue pour aller les surveiller, j’ai enfin la paix.

Mission accomplie. On est installés, on a des moustiquaires dans la chambre, la mer est chaude, les enfants sont contents et on a même un nouvel ami, un gros gecko sur le mur qui pousse des cris régulièrement. Intéressant. Il va se taire cette nuit sinon je le bouffe, c’est sûr ;-)

1 commentaire:

  1. Quel voyage épique ! mais ça valait le coup, l'île est magnifique, les paysages sublimes, que du bonheur. J'adore Arno avec son air rêveur contemplant l'océan, il ira loin ce petit ! bisous neigeux

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