mercredi 27 avril 2011

Récit de Mom, je rejoins la famille en vadrouille pour 15 jours.

Quel bonheur de se retrouver après de si longs mois de séparation. J’arrive à Bangkok le 18, et déjà, le 19, nous migrons à Ayutthaya, histoire d’échapper à la grande métropole dégantée, bruyante, polluée mais joyeusement bordélique. Nous optons pour le train, 3e classe, sans clim, avec vieux ventilo et marchands ambulants proposant toutes de sortes de mets étranges que je me réjouis de découvrir.

Ayutthaya est une ancienne cité, comparée à la Venise de l’est par les premiers européens, débarqués vers l’an 1500. Cernée par trois fleuves qui se rejoignent pour former une île, des canaux aujourd’hui glauques transportent moult ordures et eaux brunâtres. Nous logeons dans la guesthouse familiale Sherwood,  5 chambres, salle de bains en commun, cuisine locale fraîche et piscine qui « sauvent les journées » avec Arno, comme dit si bien Sophie. Il fait très chaud, humide et le ciel est bas, lâchant de temps à autre une bonne averse accompagnée de cohortes de moustiques agressifs et teigneux. Une fois nos sacs largués, embarquement immédiat pour visites des temples externes à la cité historique et ballade en éléphants (voir photos et vidéo dans le prochain message). Le lendemain, on remet une couche de vieux temples (dur-dur pour Arno qu’il faut régulièrement asperger d’eau, sprayer, dorloter, (sup)porter avant qu’il n’agonise), il faut dire que nous somme sur un site classé Unesco depuis 1991. Petit rappel historique : la ville a été mise à sac par les Birmans, puis les Portugais qui avaient amené avec eux des canons ont aidé les Thaïs à reprendre la main sur la ville. Le soir, visite du night market, dont certains étals présentent grenouilles, poissons, anguilles, plus ou moins vivants…Mauvaise pioche, on décide de rentrer à pied et on se perd…

Le lendemain, nous partons en train pour Bang Pa-In, le palais d’été du roi, à une quinzaine de kilomètres. Qu’en dire ? Un ensemble un peu hétéroclite de bâtiments néo-classiquo-bof, avec une touche de thaï et quelques dorures. Les jardins sont bien entretenus, mais l’ensemble ne nous laissera pas un souvenir impérissable. Arno est très impressionné par l’histoire de la reine Sunantha, qui s’est noyée en venant visiter sa demeure. Une loi interdisait alors de toucher la reine, elle mourut donc sous les yeux de tous ses sujets. Le roi fit changer cette loi et lui érigea un obélisque dans le jardin, en souvenir. La fin de journée se passe à organiser notre départ le lendemain matin pour le grand parc national de Khao Yai, dans la région Nord Est de la Thaïlande. Après avoir potassé le Lonely et les recommandations des voyageurs sur TripAdvisor, nous optons pour la guesthouse Greenleaf qui fait aussi office d’agence de trek. Le lendemain, départ pour la petite ville de Pak Chong en train. Nous profitons de faire quelques photos de la gare pour Fred, notre pilote de loco préféré (voir photos ici). Le train est relativement à l’heure, le trajet se déroule tranquillement le long de paysages de plus en plus verts et denses ! A l’arrivée, notre guide nous donne un album photos d’animaux de la jungle, histoire de nous mettre au parfum de nos futures aventures. Celles du long python de 10 mètres nous laissent perplexes…La guesthouse me rappelle de bons souvenirs de voyage : lits qui grattent, pas d’eau chaude, le lavabo qui arrive à la hauteur des miches – pas pratique pour Arno qui ne peut pas se brosser les dents sans qu’on le porte – pression 0 pour se laver les tifs …

Parc national de Khao Yai
Départ à 8 heures pour une longue journée de trek, en vrac : découverte de la jungle, petites virées en forêt pour suivre une troupe de gibbons qui se balancent au-dessus de nos têtes, observation d’un couple de calaos géants, longue marche pendant laquelle notre guide déniche un énorme scorpion noir qu’il lance sur notre ami canadien, attaques sournoises de sangsues sauteuses qui visent chaque espace de peau nue pour s’abreuver, telles des vampires, à notre sang goutteux – épisode qui vaudra à Sophie la perte de sa 2e paire de lunettes du voyage lorsqu’elle s’enfuit pour échapper à ces sournoises bestioles…Faut dire que le t-shirt sanguinolent de notre pote français sucé par une minuscule sangsue est impressionnant ! En fin de journée, nous tombons sur une famille de 5 éléphants sauvages (un gros mâle, un ado, un petit, deux femelles) qui traversent, puis remontent la route pour s’enfoncer dans la jungle. Un des jeunes s’égare, revient en arrière, ne sait plus où retrouver sa famille. C’est alors que le gros mâle apparaît à 3 m de notre voiture, agite des oreilles menaçantes (kestu fais dans mon quartier bouffon ?), puis vient récupérer sa petite troupe, les jeunes protégés au centre par les adultes, et s’enfonce à nouveau dans les bois. L’espace de 5 minutes, on la menait pas large…mais notre éléphant fait preuve de magnanimité envers ces andouilles de touristes qui empiètent sur son territoire. Faut dire qu’ici tout le monde est bienveillant, aimable, souriant, se précipite pour vous aider… ça change un peu de l’esprit borné et égocentrique de certains de nos concitoyens que je ne nommerai point.
Après ce périple, nous retrouvons Yves et Alain à Bangkok pour une petite soirée sympathique.

Sea View du Si Chang Palace - nice isn't it??-
Puis c’est à nouveau le départ pour Ko Si Chang, "île romantique, petit village de pêcheurs, monastère, bouddhas d’or, collines, baignades" – description du Lonely. Réalité, nous nous trouvons dans une immense port de transbordement, c’est ici qu’atterrissent les milliers de barges chargées de riz, sucre, fruits qui arrivent de tous les fleuves environnants, garés sous les fenêtres de notre palace – décrépi et moisi – et qui attendent d’être déchargés dans les centaines de cargos en partance pour le monde entier. Comme quoi, les attrape-couillons, c’est toujours d’actu. 

Vous retrouverez les photos du périple dans la jungle, de notre retour d'Ayutthaya en bateau et de Ko Si chang dans dans les prochains messages...

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