dimanche 26 septembre 2010

mercredi 22 septembre 2010

Le meilleur et le pire du Québec et de l'Ontario selon les enfants

Demain on part à San Francisco pour de nouvelles aventures. Ce soir au resto on a donc proposé aux enfants de lister leur tops 5 (+/-) du Québec/Ontario. Qu'ont-ils préféré? Et le pire, c'était quand? Finalement, qu'ont-ils retenu de cette première destination?

Top 5 des activités préférées de Timo et Arno:
  1. Le zoo de Saint-Félicien et ses ours en liberté
  2. Niagara Falls (les chutes en bateau et son parc aquatique immense)
  3. Le parc aquatique de Valcartier à Québec
  4. Le parc national de la Mauricie et ses cascades d'eau
  5. L'excursion à Bergeronnes pour aller voir les baleines


Top 5 de leurs pires moments ou souvenirs
  1. L'aquasplash de Trois Rivières qui était en fait une petite piscine gelée avec un seul toboggan ridiculement petit et délabré
  2. La tente roulotte humide et froide pendant notre semaine de woofing
  3. L'hôtel de Sherbrooke qui sentait le moisi et le renfermé
  4. Le jour de canicule à Montréal quand on cherchait notre auberge de jeunesse et qu'on s'est perdus (effectivement on a marché des kil' en pleine chaleur, l'ambiance était aussi tendue qu'une ficelle de string rouge)
  5. Les nombreux bobos d'Arno (écorchures, mal au ventre, etc)
Les expressions qu'ils ont bien aimées
"ça vas-tu?", les gougounes (tongs), "c'est-y correct?", embarquer/débarquer (du trampoline), bienvenue (de rien, avec plaisir), la blonde, le chum, tabernacle (gros mot local...)

Ce qu'ils ont aimé de manière générale
La gentillesse des québécois
La nature et les animaux (nourrir les écureuils ou un castor, voir un orignal en pleine nature...)

Quant à nous, on a apprécié d'autres choses encore, la semaine de woofing pour son implication sociale, la bière artisanale, le musée de la civilisation à Ottawa et l'excellente série québécoise "Minuit, le soir" qu'on s'est visionnée le soir sur notre petit PC pendant que les enfants dormaient à côté :-)

On prend l'avion demain à midi, on se réjouit de découvrir la Californie. On va passer d'abord passer 5 jours à San Francisco, puis 17 jours en camping car pour découvrir les parcs et les beaux endroits et ensuite on va profiter de deux semaines à San Diego avec Carole et Julie. A tout bientôt!!

mardi 21 septembre 2010

Sophie, un sacré numéro ! (dixit chéri)

Celles et ceux d’entre vous qui connaissent bien Sophie savent à quel point elle est… comment dire… spéciale, différente, originale, peu commune, en résumé, elle est pas, mais alors pas du tout comme les filles normales, et c’est bien cela qui m’a plu chez elle. Celles et ceux qui me connaissent bien savent à quel point je suis… à l’opposé de Sophie, traditionnel, classique, prévisible, de contact peu facile de prime abord, en résumé, tout ce que Sophie n’est pas en général. Je ne comprends donc toujours pas pourquoi son cœur s’est arrêté sur moi il y a bien longtemps, mais ceci n’est pas le sujet du jour, on s’aime et le reste on s’en fout.

On va fêter nos dix ans de re-vie commune en décembre et depuis dix ans que nous sommes ensemble, j’ai vécu avec Sophie bon nombre de choses et de moments que je considère comme « spéciaux », ce qui fait souvent sourire mes amis proches et surtout mon frère. C’est d’ailleurs en pensant à lui ce soir, parce que je sais qu’il va se marrer, que j’ai eu envie d’écrire ces quelques lignes suite à ce que nous venons de vivre il y a deux heures environ dans la ville des chutes du Niagara. Les chutes du Niagara c’est comme les pyramides en Egypte, on voit toujours la même photo de carte postale sans tout ce qu’il y a autour. Ici, c’est une sorte de Happy Land qui s’est construit autour des chutes et on trouve de tout, pour les grands et les petits, le meilleur comme le pire.

La rue Clifton Hill à Niagara Falls
Evidemment, au niveau du style et des prix ça suit une certaine logique américaine, tout est très kitch, très cher, et la bouffe est vraiment pas terrible, pour pas dire autre chose… (vivement notre camping car en Californie et notre popote maison). Ce soir donc, nous étions à la recherche d’un resto si possible correct et pas hors de prix, et voilà que nous tombons sur une SDF en train de faire la manche dans une des villes les plus cher du Canada. Sophie décide, comme souvent, de donner quelques pièces à cette fille et commence à faire causette avec elle (des restes d’assistante sociale). Jusque là tout est comme d’habitude, rien de spécial à signaler. Moi, je traîne avec les enfants dix mètres plus loin en regardant la statue en cire de Tiger Wood et de Michael Jackson quand soudain qui voilà… Sophie avec la SDF !

Sophie nous dit alors : « Voilà, je vous présente Lisa, et nous allons l’inviter à manger avec nous ce soir ». Bon, ben ok ! On allait pas dire non, et de toute façon, presque plus rien ne me surprend avec Sophie. Alors départ au resto avec Lisa. Arno me regarde avec une tête bizarre du style : Elle fait quoi maman avec cette fille et pourquoi elle vient avec nous au resto ? Timo, comme moi, sourit en coin en se disant « ah cette maman ». Notre Lisa d’un soir qui c’était présentée comme étant une SDF de 17 ans, était en réalité une future maman de 24 ans, enceinte de 4 mois et vivait avec son copain Mexicain dans un Motel pourri à la sortie de la ville. Sans boulot depuis longtemps, elle faisait la manche pour récolter quelques sous et essayer de survivre. Pas trop dans son assiette de se retrouver à table avec nous dans un restaurant, Sophie a rapidement réussit à la mettre à l’aise, et lui à dit de manger ce qu’elle voulait sans regarder les prix.

C’est que ça mange une femme enceinte et encore plus quand elle n’a pas bien mangé depuis longtemps ! Apéro, deux Coca, une entrée et un plat principal. Elle a explosé mon budget !!! Mais bon, ça en valait la peine parce qu’elle avait pas dû souvent manger comme ça ces derniers temps et qu’elle avait l’air d’être heureuse de partager ce repas avec nous même si son malaise était toujours présent. Et le clou de la soirée revient comme d’habitude à notre petit Arno national qui en plein milieu du repas me demande très inquiet : dis Papa, est-ce qu’elle va venir habiter avec nous la fille ? Mais non Arno, elle ne va pas venir vivre avec nous. Le repas s’est terminé et Lisa nous a rapidement quittés toujours un peu mal à l’aise et très émue. Timo nous a dit qu’elle allait sûrement pleurer, peut-être.

Voilà, c’était une nouvelle parenthèse de notre voyage qui a fait se croiser pendant une heure une pauvre fille dans la misère et la précarité et une famille de riches suisses qui fait le tour du monde pendant une année. Un de ces moments uniques que je ne peux vivre qu’avec et que grâce à Sophie qui a ce don d’être ce qu’elle est. A méditer, une fois encore…

Photos, les chutes du Niagara, entre beauté et plastique kitch

Hamburgers, japonais à la pelle, machines à sous et musée de l'étrange... Et quelques mètre plus bas, la vue sur les chutes du Niagara. Les enfants ont adoré l'ambiance, Arno veut vivre ici "toute la vie" et c'est vrai que les chutes sont belles :-)

vendredi 17 septembre 2010

Le bilan après la 8ème semaine de voyage

(Rédigé par chéri)

Après 6 semaines de silence sur notre blog de famille (qui en réalité est plus celui de Sophie que le mien) c’est à nouveau moi qui prends le clavier pour écrire quelques lignes. Voilà deux mois que nous sommes partis et l’heure des premiers bilans a sonné. Bilan financier en premier, bilan familial ensuite et bilan personnel pour terminer. Ceux qui me connaissent savent que j’aime les chiffres, alors parlons finances : afin de respecter notre budget annuel qui devrait être de CHF 72'000.- sans les frais de transport (billets d’avions et transports internes en bus, en train ou en avion) nous avions comme objectif pour les trois mois en Amérique du Nord de vivre avec CHF 250.- par jour tout compris. Notre constat après deux mois… ça ne va pas être possible ! Notre aventure de Woofing qui devait en réalité durer trois semaines au Canada et qui a finalement été réduite à une, va augmenter d’environ CHF 4'500.- notre budget, donc de presque CHF 50.- par jour nos trois premiers mois, pas cool du tout !

En moyenne nous avons dépensé 120 à 140.- dollars par nuit pour les auberges des jeunesses et les divers hôtels. Finalement, les auberges coûtaient pratiquement le même prix que les hôtels avec le confort et la salle de bains en moins. Plus ou moins 20.- dollars pour les petits déjeuner, environ 40.- dollars pour les repas de midi et 60.- pour les repas du soir (sans faire de folie), on a fait 4 ou 5 bon restos à 100.- dollars mais c’est pas les rois de la gastronomie. Nous avons dépensé 50.- dollars par jour en frais de transport (métro, bus et voiture de location) et 30.- dollars pour les diverses activités, visites, musées, zoo, parc d’attraction, etc. Mais le plus douloureux dans notre budget auront été nos 12 jours en camping car. Au Canada, le camping car c’est très cher, 220.- dollars par jour pour la location, 80.- dollars de frais divers, taxes et kilomètres et sans oublier les 40.- dollars à payer par nuit dans les camping. Total, pas loin de 350.- dollars la journée. En résumé, au lieu d’être à 250.- dollars en moyenne par jour, on est à 300.- dollars et on termine à CHF 9'000.- de dépenses par mois au lieu des CHF 7500.- prévu. Conclusion, on va probablement réduire la durée prévue en Australie et se serrer le kiki en Asie.

Bilan familial : avec Sophie, ça roule. Plus je suis avec elle et mieux ça va, par contre côté intimité et gros câlins, on a déjà vu mieux… il faut dire que dormir toutes les nuits à quatre dans la même chambre pendant des semaines, c’est pas le pied pour la vie de couple et ça aide pas au développement de la libido. Mais les miracles existent, la semaine dernière, nous avons loué un appart pour 7 jours avec notre chambre rien que pour nous avec une « belle porte » et une chambre à deux lits pour les enfants, le bonheur à l’état pur. En ce qui concerne les deux terreurs, on va dire qu’on commence à trouver notre rythme de croisière et que nous vivons une sacrée remise en question. Sommes-nous de bons parents ? Et surtout, suis-je un bon père ? Cette question je me la pose chaque semaine sans avoir la réponse, le bon mode d’emploi n’existe pas et dans cette aventure il n’y a pas de porte de sortie. On est dans le même bateau pour une année, 24 heures sur 24, avec les bons et les mauvais moments à vivre tous ensemble. C’est un peu ma thérapie à moi et probablement la chance de répondre à certaines de mes questions existentielles. Ceci dit, si on arrive à les faire courir 2 ou 3 heures chaque jour dans la forêt ou au bord de la mer, c’est plutôt relax. Sinon c’est le champ de bataille à la maison avec les engueulades et les punitions de vaisselle. En gros on va dire qu’on vit 80% de très bons moments et 20% de « on pourrait mieux faire ».

Faisons maintenant ce que je vais appeler mon bilan personnel de ces deux premiers mois. Suis-je un fou inconscient qui n’a pas réfléchi avant de décider de vivre cette année là ? Peut-être. Il est vrai qu’à la base j’aime bien être seul. J’aime partir courir dans la montagne avec mon frère, voir mes copains pour une bonne petite bouffe, passer des moments en amoureux avec ma Soph et faire du sport avec les enfants. Depuis notre départ je me suis à plusieurs reprises posé la question « pourquoi ? » Mais en réalité, même si il y a des moments difficiles, même si pleins de choses me manquent, je suis très heureux de vivre cette aventure avec Sophie et les enfants. Nous avions besoin de faire un break dans nos vies, nous avons vécu beaucoup de choses ces dix dernières années et c’était le bon moment de partager cette aventure. Parce que nous avons également décidé, depuis que nous avons vendu notre maison de Crassier, de vivre différemment, de changer notre mode de consommation et d’arrêter la course en avant du toujours plus. Parce que simplement nous avons quarante ans et que c’est le bon moment de se poser les bonnes questions pour les 20 prochaines années, pour nos enfants et pour nous deux. Ce que j’attends de ce voyage, c’est simplement de savoir ce que je veux faire de ma vie et surtout ce que je ne veux plus faire. Je veux également vivre une aventure unique avec Sophie et les enfants car tout va très vite et bientôt ils seront déjà trop grands.

Je ne sais pas comment je serais dans une année, si je vais vraiment changer et voir la vie sous un autre angle comme certains me le disent. Tout ce que je sais après ces deux premier mois de voyage, c’est que cette année sera probablement la plus extraordinaire de ma vie et qu’elle aura des répercutions sur toutes les années qui me restent à vivre. Alors, que l’aventure continue…

jeudi 16 septembre 2010

Photos, Ontario hors saison ;-)

Quelques images de la baie georgienne en Ontario, au nord de Toronto. Ambiance frisquette au bord de l'eau, mais bien sympa, seuls au monde!

vendredi 10 septembre 2010

Bien fichu: le musée de la civilisation à Gatineau

Après un long périple en voiture de deux jours pour relier la Gaspésie à Ottawa, nous voici dans un hôtel pratique et bien équipé pour découvrir la ville et ses environs. Première nouveauté pour les enfants, on parle anglais par ici! Cela motive Timo à se lancer dans quelques petites phrases. Ottawa est plus petite que Montréal et fait face à Gatineau. La rivière des Outaouais délimite le Québec de l'Ontario et on passe de l'anglais au français en passant d'une rive à l'autre.

Hier, histoire d'aérer la smala, j'ai emmené les deux garçons au musée de la Civilisation à Gatineau. D'après notre cher Lonely c'est le plus beau musée du Canada, on allait donc pas rater ça. En plus jeudi soir c'est gratuit, ce qui fait plaisir parce que d'habitude les tarifs pour les activités culturelles et les loisirs sont chers au Canada, ce qui est somme toute plutôt scandaleux.

A l'hôtel, il y a une salle de sports et une piscine couverte. Yves s'étant farci 1000 km de conduite en deux jours (j'ai un peu conduit mais c'est surtout lui qui roule), on a décidé de le laisser se défouler à la salle de sports et on est partis découvrir les trésors du musée tous les trois. Timo m'a servi de copilote pour circuler en ville, totalement à l'aise avec la carte. Il m'a fait penser à mon petit frère à l'époque des grands voyages avec papa en camping-car, ou avec maman à travers l'Europe. Frédo maîtrisait total l'environnement alors que je savais à peine dans quel pays on était. J'écoutais Bon Jovi à fond dans mon walkman ou je bouquinais pendant des heures, hermétique à ce qui se passait dehors, pendant que lui conseillait mes parents sur les itinéraires et apprenait les capitales par coeur. Bref, quelques années ont passé et maintenant c'est Timo qui prend le relais pendant que je me faufile entre les bagnoles en essayant de ne pas me planter aux carrefours. Heureusement les canadiens sont plutôt relax au volant. Et puis comme j'ai fait mon permis à Marseille, généralement j'y vais au feeling - à grands coups de jurons - et ça passe ;-)

Le bâtiment est magnifique, sorte d'OVNI architectural et les salles sont immenses sur trois niveaux. On a ciblé deux salles, celles du musée canadien pour les enfants et la salle des premiers peuples, dédiée aux amérindiens. Ludique et interactive, le musée pour les enfants présente un tour du monde sous forme de jeux et de construction représentative des quatre coins du globe. Les enfants se sont bien amusés, au début de manière sérieuse et appliquée après 45 minutes ils se sont lâchés: Arno s'est amusé à piquer toutes les monnaies des pays (il a donc fallu discrètement refaire le tour pour les remettre à leur place) pendant que Timo tentait d'escalader la fausse pyramide égyptienne (dieu merci les constructions étaient solides). J'ai réussi à m'éclipser avant qu'on se fasse mettre dehors.

Photo volée ici
Ensuite on a admiré les magnifiques totems présents et tous les objets représentant la culture indienne. Franchement c'était magnifique et très instructif. Je ne suis pas sûre que les enfants aient vraiment réalisé la situation et l'histoire des Indiens malgré les explications. Il faut dire que nous n'avons pas visité de réserve indienne depuis le début de notre voyage. J'ai un peu de mal avec le concept même du terme "réserve" qui me hérisse le poil, mon instinct me pousse à éviter ce type d'excursion malgré que l'on nous l'ait conseillé. Par contre j'ai beaucoup apprécié les explications du musée et les témoignages vidéo d'amérindiens s'exprimant sur leurs conditions de vie et leur culture actuelle. Bref, un bon moment et un grand bravo à ce musée qui se démarque largement de ce qu'on a vu jusqu'à présent et qui m'a fait un bien fou à la tête :-)

Le site du musée pour ceux qui veulent jeter un oeil.

Et ce matin, tout le monde a fait la grasse matinée, les enfants étaient crevés! Puis école et farniente... On part dimanche aux Blue Montain dans une petite location pour une semaine. A nous la nature, la popotte maison et le grand air (et enfin une chambre rien que pour Yves et moi, parce que c'est pas pour dire, les enfants on les aime bien, mais enfin voilà voilà...)

(Pour des infos sur les hôtels et les trajets, voir la page Québec, infos pratiques qui est mise à jour +/- régulièrement)

mercredi 8 septembre 2010

Y a un psy dans ce motel par hasard?

Le voyage, c'est bien, on s'éclate, on voit des tas de choses extraordinaires et on est mieux là qu'au boulot. Et en plus on l'a voulu hein, personne ne nous a obligés. On a même vendu notre maison, nos voitures, lâchés nos jobs... Certes.

Mais y a quand même 2-3 trucs qui clochent...

Avant de partir pour cette drôle d'aventure à quatre on avait lu des bouquins sur des familles qui avaient parcouru le monde en camping-car ou en vélo, ou que sais-je. On les voyait sur les photos, épanouis, sereins, avec des enfants souriants. Il semblait clair que tout ce petit monde cohabitait sous le même petit toit au quotidien et que cela rapprochait les troupes... Et bien chez nous, la promiscuité a plutôt tendance à réveiller les instincts guerriers.

Chaque matin c'est pareil. Je me lève, j'enjambe le foutoir de notre piaule d'hôtel "familiale" et je vais me doucher pendant que les trois hommes de ma vie restent au lit. Généralement, Yves est scotché à ses écouteurs iPod et fait ses étirements pendant que les garçons émergent du cosmos. Jusque là, je les trouve plutôt mignons, avec leur têtes d'anges endormis. Mais en 12 minutes, les choses dégénèrent grave. Dès que j'ai fini de me rincer la tête, c'est la même histoire: les enfants tirent sur la couverture chacun d'un côté, se chamaillent et finissent par se hurler dessus ou pleurent parce qu'il se sont battus, ce qui m'oblige à sortir à moitié à poil de la salle de bain pour les calmer.

Pendant ce temps, chéri fait des respirations abdominales profondes, l'air mega concentré. Et son yoga le matin, c'est sacré paraît-il. Il refuse de ne pas le faire à cause des enfants. Ensuite l'Homme s'habille et intervient.

En attendant, il s'agit de gérer les deux terreurs: les sortir du lit - le plus dur- les calmer, éviter les discussions genre "C'est lui qui a commencé" " Non, c'est lui", courir après les chaussettes, rechercher les T-shirts et chaussures systématiquement éparpillés dans la chambre. Et dès que je suis à quatre pattes sous un lit en train de récupérer une tong, ils se remettent à se battre. C'est comme s'ils avaient accumulé des doses d'énergies combatives pendant leur sommeil et qu'il fallait que ça sorte. Hallucinant. Je tente de rester cool, histoire de démarrer la journée relax, et ce d'autant que je n'ai pas encore avalé un café.  Quant à Yves, ça l'exaspère carrément.
On utilise déjà plusieurs méthodes:

Le retour au calme, version technique psycho machin chose: "Timo, tu t'assieds ici, Arno, là. Vous faites un retour au calme pendant 6 minutes, merci" - fonctionne plus ou moins car il faut déjà qu'ils écoutent!
L'explication pédagogique: " Les garçons, ce n'est pas le moment de se défouler. Il y a d'autres moments pour le faire, quand on est dehors, à la place de jeux par exemple. Ici, dans la chambre, ça se termine toujours mal et c'est dommage, ok?" - carrément inefficace
La demande claire et gentille: "Les garçons, merci de vous préparer pour le déjeuner, c'est l'heure" - une brave utopie
Le conseil proverbial : "Timo, Arno, jeux de mains, jeux de vilains, ça va mal se terminer!" - trop tard généralement
L'ordre sympathique: "Hé ho, on se calme les gars!" - autant pisser dans un violon
L'injonction précise: "Vous arrêtez immédiatement de vous battre et vous vous préparez pour le déjeuner. Tout de suite." Peut fonctionner si s'accompagne d'une franche empoignade d'un des deux pt'its gars
En ultime recours, après avoir demandé plusieurs fois aux garçons de sortir de leurs lits sans succès, la menace sadique: "Stop! Sinon pas d'iPod aujourd'hui" - franchement pathétique mais opérationnel

Malgré tout, ça recommence chaque matin. Systématiquement. Et ça m'énerve. Je déteste démarrer une journée dans les cris et les pleurs. Franchement, je donnerai cher pour avoir un matin, un seul, sans dispute. Si quelqu'un a une recette miracle, je suis preneuse.

Étonnamment, la journée se passe ensuite plutôt bien. Les garçons s'entendent de mieux en mieux et jouent ensemble. On leur fait l'école du mieux qu'on peut et on enchaîne avec des activités, visites ou balades. L'ambiance est cool, on discute, on rigole, on passe de bons moments. Donc la cohabitation est possible. On y croit, on y croit :-)

Ils ont l'air tellement gentils, hein??

Jusqu'à ce que le soir, ça recommence. Bagarres, chaussettes lance-missiles, disputes à la salle de bain, cris, pleurs, sauts périlleux sur les lits... Dur de les coucher! Et dire qu'à la maison, ça roulait plutôt bien... Le fait de partager constamment la même chambre rend les choses un peu difficiles. Impossible de dire bonne nuit et de fermer la porte, on a des horaires différents. Bref, matin et soir c'est la guerre...Je sais que dans de nombreux pays et familles, les gens partagent le même espace. Et bien, je les plains sincèrement! Je suis contre le sleep-sharing!

Je pourrai peut-être: ne plus me laver le matin et les porter dans des lits séparés pendant qu'ils dorment, louer deux chambres séparées à l'hôtel -mais le budget est un peu limité et de plus, je n'ose pas les laisser seuls dans une chambre-, supplier chéri d'abandonner le yoga le matin, les sprayer avec de l'huile essentielle de lavande au réveil... embaucher un copie de super nanny... ??

PS: les deux phrases du jour: "Maman pourquoi le caca c'est chaud?" et "Laisse tomber, les filles vous êtes pas faites pour les bagnoles". Intéressant...

Sinon, pour les gens normaux, il y a toujours les photos de la Gaspésie pour faire un brin de tourisme local :-). Là on est en route pour Ottawa, on devrait y être dans deux jours.

mardi 7 septembre 2010

Photos de la Gaspésie: pluie, statues et chevreuils

On devait y passer 15 jours, on y sera resté 4 jours... Il pleut et c'est pas près de s'arranger, alors départ sur Ottawa! Mais en route on a pu visiter deux parcs nationaux et s'en mettre plein les yeux avec la route 132 qui longe le Saint-Laurent.

jeudi 2 septembre 2010

Zapping TV, école et piscines (au bord de l'autoroute)

Nouveau départ
Après le périple nature en camping-car, on a opté pour une nouvelle formule pour terminer notre périple canadien: trois semaines en voiture et petits hôtels. C'est le bon moment pour tester cette combinaison, car la saison des grandes vacances est terminée et les hôtels font des bons deals. On utilise souvent Expedia.ca pour trouver des chambres en 3 ou même 4 étoiles au même prix que les auberges de jeunesse de cet été. Le voyage sacs à dos/ bus locaux ne fonctionnant pas très bien pour découvrir ce pays dont les plus belles richesses sont atteignables en véhicule, on se la joue style américain. Ainsi nous voici munis d'une voiture de l'espace genre hyper confort à un très bon prix, de notre éternelle carte routière et en quelques clics on se réserve des hôtels pas chers et confortables pour les jours suivants. Une chambre rien qu'à nous, avec des lits déjà faits, propres et une salle de bain, ohhhhhhhhhhh comme c'est beau. Les enfants sont ravis d'avoir la TV et parfois même une piscine (même si elle est au bord de l'autoroute!) et Yves a enfin moins mal au dos. Du coup, il ronfle tel un bienheureux et se la joue bad boy au volant de sa grosse bagnole ;-)... Quant à moi je tapote tranquille sur mon clavier le soir pour trouver des bons deals et je profite des salles de bains privées pour regarder de plus près mes poils. Simple et efficace, mais, il faut bien le dire, sans le charme du camping-car. (Et, bonus suprême du jour, à l'hôtel Sépia, il y a même une NES-PRESSOOOOOOOOOO dans la chambre! Incroyable, j'ai failli chialer)


Les enfants, ravis devant la TV


L'objet ultime
On est donc partis il y a deux jours de Montréal par la route n°20 qui est de l'autre côté du fleuve afin de rejoindre Québec. Premier arrêt à Victoriaville, petite ville sympathique, pour ensuite se rendre sur en périphérie de Québec que nous irons visiter demain. La 20 est calme, droite et de bonne qualité, du coup la route défile vite. Pour couronner le tout, on a investi dans un lecteur DVD pour occuper les enfants car on va avaler quelques kilomètres pour faire le tour de la Gaspésie ces prochaines deux semaines. Quel luxe (et quelle paix en voiture!). D'habitude ils se chamaillent tout du long et Arno demande toutes les cinq minutes: "On arrive quand?" Puis geint: "Maman je suis malade...". Là, rien, le calme absolu. Incroyable.

Pour ceux que cela intéresse, La Gaspésie est la partie opposée au fleuve que nous avons visité jusqu'à maintenant. Notre but est d'en faire le tour en privilégieant le parc de la Gaspésie, la région de Gaspé et le rocher de Percé. Voici une carte que j'ai volée sur le site d'une Auberge Château (qui a l'air originale et où nous irons j'espère avec les enfants pour leur faire une jolie surprise).



Premières conclusions utiles après ces premières semaines de vacances, dont l'un des buts est d'arriver à finir ce périple sans:

1/ s'entretuer
2/ divorcer
3/ gâcher la vie de son prochain

Premièrement, les enfants sont vraiment mieux dehors qu'en ville. Les aspects culturels ne vont donc malheureusement pas constituer le centre de notre voyage (adieu musées, balades en ville et expos). On va plutôt privilégier la nature et les grands espaces. On lâche les fauves dehors en espérant qu'ils ne croisent pas un ours et tout le monde respire un grand coup (bonjour ballon de foot, badmington et batons épées). On va bien sûr leur imposer quelques visites pseudo intello mais en privilégiant les meilleures, et les plus accessibles. Arno est franchement encore petit. Ou alors j'irai seule avec Timo, Yves n'étant pas non plus fana des musées.

Deuxième constat: un poil de confort réjouit fortement chéri. Un bon lit, un p'tit déj copieux, la route au volant de sa belle voiture et le voilà souriant et épanoui. Il a même pu faire un peu de fitness hier à l'hôtel. Heu-reux je vous dis. Il lui manque juste un pain aux noisettes avec un bon Redbull, comme ceux qu'ils achetaient à l'époque chez Esso. C'est comme ça, il aime le confort et c'est sûrement normal. Peu conciable avec notre budget, mais naturel.

Ensuite la bouffe est limite dégueu et on va finir obèses si on ne peut pas cuisiner (enfin surtout moi en fait). Mais faire sa popotte ça ne va pas trop avec l'option hôtel. Alors en attendant l'Asie et ses petits plats, on pallie au problème en s'offrant quelques extras santé même s'ils sont plus coûteux que le casse-croûte local. Restos végétariens, thaï, sushis, pique-niques maison... Pour le fun on a bien sûr testé la poutine (affreusement indigeste), le pogo (tube étrange et gras) et le smoked beaf (qui ne nous a pas transcendé) mais le vrai plaisir a été de déguster hier soir un magnifique saumon grillé (ça c'était bon). Mais le truc le mieux ici c'est la bière locale.

Dernièrement, faire l'école aux enfants demandent de la place et un minimum de disponibilité. Pas toujours facile de donner des leçons dans certaines conditions, surtout les jours pendant lesquels on roule. Parfois on se retrouve dans un couloir d'hôtel ou sur un coin de table et là, faut y croire très fort. Dans l'ensemble on ne s'en sort pas si mal, étant donné qu'on a complètement oublié le contenu et qu'on n'a jamais donné l'école à nos enfants! Pour compenser un peu le programme scolaire vaudois parfois étrange, j'ai abonné les enfants à maxicours.com. Pour ma part, j'ai quelques difficultés avec la méthode Genial pour l'allemand -qui porte mal son nom- et j'improvise un peu certaines choses, notamment les explications grammaticales. On doit souvent se creuser les méninges pour donner de la vie aux leçons... Pour ça Internet et certaines applications iPod nous aident bien. En gros, Yves donne l'anglais et la géométrie, moi les autres branches pour Timo (algèbre, allemand, français, histoire (d'ailleurs pas encore démarré... pour l'instant je lis la matière: renaissance et humanisme - franchement c'est bien loin tout ça!), géo et physique) et on se partage les leçons d'Arno. Sacrée expérience! Je ne sais franchement pas si on va réussir à leur donner tout ce qu'il faut pour qu'ils atteignent les objectifs fixés. Timo est en 7ème VSB scientifique et Arno en première primaire. Mais on tâche d'être sérieux avec ça car les enfants tiennent à ne pas refaire leur année au retour. Les aspects positifs sont de passer des moments privilégiés avec les enfants et de découvrir leurs potentiels et difficultés. Timo par exemple a un bon vocabulaire mais oublie les "s" dans les dictées et rédactions... Il comprend super vite les math, mais se décourage rapidement en cas d'incompréhesion. Arno est très appliqué en écriture, bon en math, mais n'a aucun intérêt pour la lecture encore. Bref, c'est bien de voir tout ça avec eux car cela permet d'ajuster le programme et de reprendre certaines bases.

Ah, les enfants... Tout un poème :-)

Arno: s'ennuie de ses amis, rouspète quand il fait chaud, a systématiquement besoin de faire pipi ou caca au mauvais moment, dit des blagues (et plein de gros mots), est pénible à table, adore les animaux, a pris beaucoup d'autonomie dans le quotidien, râle pour porter son sac, se fait facilement des amis (et ça c'est nouveau!), s'endort facilement n'importe où, rit comme une baleine avec son frère, fait plein de câlins puis devient insupportable quand il a faim. Ou soif. Ou chaud. Ou sommeil. Ce qui arrive souvent dans une journée finalement. Heureusement ça se calme vite et ensuite c'est une crème de petit gars.

Timo: sème la zizanie chaque matin et chaque soir systématiquement pendant une bonne demi-heure, laisse son chenis partout, porte vaillamment son sac, joue avec son frère des heures puis lui fout une taloche, raconte plein de trucs, rigole de bétises avec nous, a énormément besoin de se dépenser (comprendre est monté sur piles), s'intéresse à tout, donne tout d'un coup un sacré coup de main, s'ennuie parfois de son papa, mange comme un ogre, pose plein de questions, déteste se laver, lit des tonnes de livres, s'occupe se mieux en mieux tout seul, passe du rire aux larmes facilement, joue aux cartes avec Yves et me donne encore parfois la main dans la rue. Et ça c'est cool.

Parfois on se dit qu'on est des vieux cons qui ne comprennent rien à la jeunesse exhubérante, vivante, élastique et pleine de vie. Et que ce sont juste des enfants...

Et que la pomme ne tombe jamais bien loin de l'arbre.