dimanche 29 mai 2011

Faire l’école aux enfants ? Mais quelle idée !

« Il existe des prises de courant à éclipses. Recherche comment elles sont constituées et quel est leur intérêt ». Lundi matin, cours de physique avec Timo, pendant qu’Arno tire la langue sur des lignes d’écriture en attaché. Des courants à éclipse ? Mais qu’est-ce que c’est encore que ce machin ? Bon, allez, un petit tour sur le net pour trouver des explications. Zut, y a pas de réseau par ici, va falloir improviser différemment. Faire l’école à ses enfants en voyage, c’est ça avant tout, improviser, c’est à dire faire avec les possibilités locales et surtout, celles de chacun. Une émulsion, par exemple c’est de la sauce à salade. Facile à démontrer. Parfois il y a des petits miracles, comme le centre de la science de Brisbane qui a permis de comprendre la différence entre les circuits simples et les circuits électriques en dérivation. Et la culture générale se construit en fonction de nos excursions, comme trois jours aux temples d’Angkor avec un vieux guide local.

Séance école dans un Bed and Breakfast à Brisbane
Le programme scolaire peut être simple : vocabulaire d’allemand à apprendre, exercice sur les pourcentages et les problèmes de maths qui en découlent, les jours de la semaine pour Arno, l’alphabet. Mais parfois, ça se complique, genre les prises de courant à éclipses. Et il y a les grandes questions existentielles dont on ne peut pas se débarrasser aussi facilement qu’à la maison par un lâche mais efficace: « Euh, on va regarder ça dans un livre ensemble, d’accord ? ». Merci les bibliothèques. Et si jamais, y a Payot ou la Fnac. Je ne sais pas vous, mais moi, ce genre de truc se règle à coup de livres. Or, là, en voyage, on est un peu short… Alors on fait comme on peut. Exemples:
En plein milieu d’une séance de lecture, Arno adore sortir des trucs comme « Je crois plus en Dieu maman, tout ce que je lui ai demandé dans mes prières, et bien, y a rien qui a marché ». On avait décidé de respecter les croyances d’Arno qui avait dit un matin, vers ses 4 ans, qu’il croyait en Dieu. On lui a lu la Bible pour enfants (téléchargée façon BD sur mon iPod, merci la technologie) et montré aussi des autres formes de religion pendant le voyage. Là, des mormons (en Utah !), ici des bouddhistes (y en a assez en Asie), là une mosquée et même un temple Indien à Singapour. Et puis un matin, cette sortie. Faut-il expliquer, argumenter, nous qui ne sommes pas si sûrs de tout ceci ? Je lui ai juste répondu que ce n’était pas aussi simple. Mais alors ? Petits yeux grands ouverts, hein, maman, pourquoi ? Il faut alors assurer de grandes discussions philosophiques sur la croyance et ses mystères.
Et puis, un autre matin, alors qu’on potasse un livre sur la terre et son histoire « Maman, comment la graine elle fait pour aller dans le ventre des mamans exactement ? » Exactement ? Alors, euh, peut-être qu’on en reparlera quand tu seras plus grand, c’est un peu technique. Et tu es encore jeune. Non ? Tu veux savoir là, tout de suite, maintenant ? Et tu veux savoir « exactement ». D’accord, d’accord, je vais t’expliquer. Alors, le papa et la maman, quand ils sont très amoureux (autant se la jouer romantique à cet âge-là), se font des câlins, et puis le zizi du papa devient tout dur – Ah ! Comme moi le matin, j’ai le piquet, c’est pareil alors ? (Grand sourire épanoui) – euh, oui, c’est ça, il a le piquet, mais ce sont seulement les papas qui ont des graines et ce sont les grands qui ont des relations sexuelles. Quel âge ? Disons 16 ans, d’accord ? Donc, je reprends, le papa met son sexe dans celui de la maman et c’est comme ça qu’il met les graines, qui s’appellent les spermatozoïdes, et comme la maman fabrique un oeuf, et bien, … Hé, mais c’est dégueulasse ! Euh, ben c’est la vie mon petit et non, c’est plutôt sympa en fait. Silence consterné. Merde, j’en ai peut-être trop dit. Cet enfant est traumatisé ?? Quelques minutes plus tard le verdict tombe. Moi je ferai comme Mickael Jackson. On lui a pris des graines et il a trouvé une dame qui lui a fait ses enfants. Je veux pas faire ce que tu as dit là, c’est dégoûtant. Et je veux pas que ma femme on lui coupe le ventre pour sortir le bébé, comme ils t’ont fait à toi quand je suis né. C’est ce que je disais, traumatisé. Mais qu’est-ce qu’elles racontent les miss de l’éducation sexuelle aux cours en première primaire, hein ? Et surtout, d’où sort cette histoire de Mickael Jackson ? Et pourquoi diable lui a-t-on une fois dit qu’il était né par césarienne ?
Dur ensuite de continuer avec le « L’imagerie de la lecture, niveau 2 » et ses phrases passionnantes « la petite lapine tire la tulipe ». On reprend, encore une fois. La… oui « p » et « e » ça fait « pe »,… t – i, ti, etc.

L’école, c’est avant tout l’envie d’enseigner, la passion d’expliquer, la rigueur, la détermination, la patience, l’écoute et de la pédagogie en pagaille. Oups. Suis pas sûre qu’on ait toutes ces options en stock, Yves et moi. D’ailleurs, je remercie tous les bons profs que j’ai eu la chance d’avoir dans ma vie et j’ai une pensée compatissante pour ceux qui parfois pêtaient les plombs en classe quand cela faisait vingt fois qu’ils expliquaient la même chose et que certains préféraient se lancer des bouts de gomme en ricanant bêtement au lieu d’écouter.

Lorsqu’on a décidé de faire ce voyage et d’assumer l’enseignement aux enfants, je me disais « ça va le faire, ils sont intelligents, on a les grandes lignes du programme, on va faire ça tous les matins et puis ce sera l’occasion de passer de bons moments ensemble, de leur apprendre des choses ». Ah, c’est beau l’amour. Dix mois maintenant qu’il faut courir après les enfants pour les faire étudier, car il y a tellement de choses à faire plus intéressantes ! Dix mois qu’on constat âprement que la discipline nécessaire au programme scolaire est difficilement conciliable avec les aléas du voyage. Qu’il n’est pas toujours évident de trouver un espace calme pour se poser et travailler. Et qu’apprendre à lire à un petit, c’est super difficile quand il n’aime pas ça. Chaque enfant est différent. A l’époque, Timo avait eu sa technique bien à lui. Il nous avait demandé de répéter des centaines de fois des petits mots des livres de la collection « l’imagerie des petits » et il avait décortiqué ça tout seul comme un grand. Et un soir, il nous avait bluffé en sachant quasiment déchiffrer la plupart des mots. Il avait 4 ans. Ah, j’étais fière, ça c’est sûr ! Aujourd’hui, je transpire avec Arno qui ne s’intéresse pas à la lecture. Et il déteste l’écriture. Il aime les maths. Et les histoires. Et jouer. Aux Lego, aux petits soldats, et à l’iPod où il bat tout le monde en logique. Et il aime faire le clown, il nous fait mourir de rire lorsqu’il imite la vidéo de Youtube « I will survive » en enchaînant la chorégraphie nickel. A chacun ses compétences. Sauf que la lecture, c’est quand même important. Et les saisons aussi. Du coup, il refera sa première primaire et on va gentiment déléguer cette tâche à sa maîtresse que je bénis d’avance. (Promis maîtresse adorée, je vous ferai des tas de cheesecake pour les soirées de classe si vous me faites lire mon Arno).

Quant à Timo, il ne supporte pas qu’on lui explique quelque chose, ça l’énerve, il veut tout faire tout seul. Comme la lecture, à l’époque. Et ce qui m’avait rendue tellement fière m’insupporte aujourd’hui, car il faut parfois lui expliquer deux ou trois trucs difficiles à deviner tout seul, comme la manière de construire un argumentaire par exemple. Et là, on a droit à des soupirs, à des mouvements d’humeur, voire pire. Patience, inspirer, expirer. Et quand il oublie une notion (vue il y a quelques mois et parfois pas suffisamment répétée), il s’énerve carrément car il réalise que c’est dur de tout retenir et que sans les heures d’écoles, les devoirs et les tests, parfois on ne n’assimile pas les choses de la même manière. Alors il se bute, et là bonne chance pour rattraper la mayonnaise. Et nous on s’inquiète : se rappellera-t-il de la différence entre les angles alternes internes et les correspondants pour ses examens en août ? Du côté positif, il a par contre bien assimilé les notions de démographie, d’alphabétisation et la problématique de la sécheresse. Forcément, il a vu au Cambodge la différence entre les paysans qui vivent le long du Mekong et ceux qui sont dans les terres reculées et arides des plaines. Les premiers font deux récoltes par an de riz et plantent des légumes et du maïs en plus, tandis que ceux des plaines ne font qu’une récolte de riz par an et c’est souvent insuffisant. Alors les enfants ne vont pas toujours à l’école, car il faut donner un peu d’argent au professeur (qui ne survit pas avec ses 40 dollars par mois de salaire) et ils n’en ont pas. Pour Timo, et même Arno, ce sont des choses qu’ils ont vues de près, on a parlé avec des professeurs, visité des villages, traversé les plaines, longé le Mekong, vu les enfants… Mais ce ne sera peut-être pas suffisant pour passer en huitième car pendant ce temps-là, j’ai eu du mal à lui enseigner les subtilités de la grammaire allemande (ce n’est vraiment pas ma tasse de thé) et on a sué sur les exercices de physique. D’ailleurs à ce propos, je me réjouis que super Mom nous rejoigne. Peut-être que si je lui beurre ses tartines le matin elle voudra bien m’aider avec cette cochonnerie d’allemand ?

De manière générale, on s’est organisé comme cela : cinq jours d’école pendant lesquels on travaille le matin (environ deux heures et demi) puis deux jours de week-end. On a aussi suivi le calendrier des vacances scolaires. Pour Timo l’accent est mis sur les branches principales : math (algèbre et géométrie), allemand, anglais, français, physique et quand on a le temps, de la culture générale classique. Pour Arno, c’est lecture, écriture, calculs et notion du temps. J’assure trois jours avec Timo et deux avec Arno et c’est l’inverse pour Yves. On a carrément laissé tomber les tests formels, la musique, la couture et le bricolage et ils dessinent ce qu’ils veulent. Quant au sport, on en fait assez naturellement pendant le voyage.

Il y a des jours qui se passent merveilleusement bien et d’autres où je me dis qu’on est cinglés. Il y a des cris, des larmes et quelques cahiers ont parfois volé dans la pièce. On rit aussi beaucoup et il y a, dieu merci, des moments d’émerveillement, comme quand Arno a réussi à déchiffrer ses premiers petits mots ou quand Timo se lance dans de petites conversations en anglais avec des gens de passage.

On se retient bien sûr comme on peut de leur taper dessus quand ils manifestent une parfaite mauvaise volonté. Parfois on s’échange même les enfants dans la matinée pour éviter la crise de nerfs. Mais laborieusement, consciencieusement, on n’a jamais lâché. Yves se coltine des kilos de livres dans son sac à dos et j’ai fait et refait le programme de Timo dans tous les sens pour essayer de ne rien oublier. Aujourd’hui, à quelques semaines de la fin, on est plus zen, on les encourage à être un maximum autonome et on ne harcèle plus Arno sur des choses qui visiblement ne sont pas acquises. Il recommencera, avec une vraie maîtresse et je suis persuadée que sa pédagogie, associées aux bonnes méthodes, à la dynamique de la classe et des copains feront la différence. (Laissez moi rêver, ok ?) Quant à Timo on va essayer de le préparer à ses examens, sans pour autant le stresser avec ça. Si doit refaire sa septième ce sera aussi plus simple pour lui et je le prépare à cette éventualité.

Ayant passé quelques heures sur des sites de parents (de mamans devrais-je dire) qui scolarisent leurs enfants à la maison, je dois constater que nous ne sommes pas de la même planète, ce sont des super women et je leur tire mon chapeau, car perso, ce n’est pas mon truc, ne s’improvise pas prof qui veut…. Je ne rêve que d’une chose, c’est de confier à nouveau cette responsabilité à des pros. Et puis, l’école, ce sont les copains, la cantine, la récréation, les sports collectifs, les profs qui nous poussent en avant, les fous rires en classe. En tous les cas ce sont les souvenirs que j’en garde avec le recul… (Oui je sais, il y a aussi les ribambelles de tests, les profs qui ont oublié d’être passionnants, le racket et les heures de devoirs, mais quand même, on a de la chance d’avoir globalement de bonnes écoles en Suisse).

J’essaie de ne pas trop voir cette expérience de « homeschooling » comme un échec, mais plutôt comme une réalité qui nous dépasse un peu. On fait au mieux de nos moyens et les enfants ont encore toute la vie pour se rattraper, ce voyage leur aura tellement apporté ! Timo a pris une bonne dose d’assurance, Arno est devenu beaucoup plus autonome et ils ont appris tous les deux des milliers de petites choses grâce à cette merveilleuse école de la vie qu’est le voyage. Et puis, qui sait, on aura peut-être une bonne surprise avec Timo ? On le saura juste avant la rentrée. Ses examens sont mi août, les mêmes que ceux qui arrivent de privé. Ils ne sont pas obligatoires pour lui, mais on a privilégié cette option avec le collège pour lui éviter d’être enclassé dans la mauvaise année. Tenez-lui les pouces !

Sur ce, je vous laisse, le soleil nous attend et il s’agirait d’en profiter, bises à tous, belle journée et merci d’être là, de nous lire, merci pour vos messages ici, par email, sur Facebook, ils nous font du bien.
N'ayant pas fini de mettre mes favoris scolaires à jour, voici en attendant quelques applications iPod / iPhone super bien faites qui aident à réviser: les dictionnaires Larousse, Calcul mental, Busuu pour les langues, Devine la capitale, Devine le pays, Drapeaux quizz, Famille les incollables, Apprendre l’alphabet en s’amusant, Apprendre l’heure en s’amusant, Lola ABC, Trivial Poursuit, Bescherelle le conjugueur, Jouons avec les mots, etc.

Photos: Brisbane, 20 painted traffic light boxes!

Comment motiver des enfants à se balader en ville pendant des heures? Leur demander de vous dénicher quelques unes des 900 boîtes électriques de signalisation routière peintes dans la ville. En voici 20, quasi toutes trouvées par Arno, notre champion du coup d'oeil. On les a prises en photo telles quelles, parfois depuis le trottoir d'en face, tout en marchant. Pour les passionnés, le projet light boxes est sur le site urbansmartprojects.com :-))

dimanche 22 mai 2011

J-50, avant le retour ! Itinéraire et quelques nouvelles

Je me souviens encore très bien du moment "J- 50" avant le départ. Il fallait penser aux derniers papiers administratifs, acheter notre matériel de voyage et surtout se préparer mentalement à partir en laissant derrière soi nos proches, nos habitudes et nos boulots. Concrètement j'étais en plein examen, on a finalement fait nos sacs une semaine avant de partir et le départ fut carrément chaud puisqu'on a failli rater l'avion pour Montréal ! Heureusement qu'entre deux, il y a eu Paléo et un grand pique-nique sur la plage pour dire au revoir à nos amis et familles. Et aujourd'hui, nous sommes à 50 jours du retour - que le temps passe vite ! -. Voici ce qui nous attend au programme:

Australie
Cela fait déjà plus de trois semaines qu'on est dans ce pays magnifique. Partis de Sydney, on a remonté la fameuse côte est en camping-car après une escapade dans les Blue Montains. Aujourd'hui on visite Brisbane. Dans deux jours, on s'envole pour Cairns, afin de profiter de dix jours de beau, le long de la barrière de corail. Plongée, snorkling, plage et quelques virées dans les environs, on ne devrait pas être malheureux. L'idée est de louer une petite cabine dans un camping, histoire que les enfants puissent jouer librement un maximum dehors - tous les parents me comprendront j'en suis sûre-.

Bali, Lombok et Java
Le 6 juin, on s'envole pour Bali, après une escale par Singapour. A l'époque, nous avions réservé les grandes lignes de vol afin de bénéficier de tarifs avantageux. Cela nous oblige aujourd'hui à être à certains endroits à dates fixes. Discutable sur le plan écologique - merci notre consommation de carbone - ce n'est pratiquement pas très grave, il suffit de prendre un  vol low-cost pour combler les distances. A Bali, Yves nous a réservé une petite villa dans les hauteurs de Dempasar. On y restera deux semaines, pour découvrir l'île et Lombok, ainsi que les îles Guili. Au programme, volcans, plages, street bouffe et petits treks dans les terres. Super Mom nous rejoints et nous a concoctés la suite de l'itinéraire sur Java, en privilégiant les parcs nationaux et les sites de l'Unesco. On se réjouit de la retrouver !

Retour
On quittera ce petit paradis au dernier moment pour s'envoler sur Singapour, notre lieu de départ pour le grand retour prévu le 12 juillet, arrivée le 13 après quelques heures de vol :-).

Voilà, vous savez tout ou presque. Dans les autres nouvelles de la famille, Arno commencera à la rentrée en première primaire au centre ville et fréquentera les classes tartines, pour sa plus grande joie. Nous avons privilégié un retour en douceur et choisi de ne pas le stresser. Il recommencera un nouveau cycle entier et sera plus à l'aise ainsi. Pour Timo, c'est l'inverse, on va mettre les bouchées doubles pour ses examens, afin de valider sa 7VSB et intégrer sa 8ème, en sachant que le programme est dense et que malgré ses efforts (et les nôtres!) on n'est pas trop sûrs que ça va le faire, comme on dit. J'écrirai prochainement sur la réalité de ce qu'implique "faire l'école à ses enfants" pendant une année...

De notre côté, tout va bien, on profite à fond de notre liberté quotidienne, car le maître mot est là. On est libres. De nos horaires, de nos journées, de faire ce que l'on veut - et perso, j'adore ça! - . Parallèlement, sans se focaliser non plus, on pense retour professionnel: recherche de travail pour moi comme responsable de site Internet, ou responsable communication (mon CV est là), l'idée étant de privilégier ma carrière après ces grands vacances et Yves prépare son grand retour professionnel dans le domaine du coaching sportif. Avis aux amateurs  et amatrices, ses programmes sportifs sont d'enfer !
Sur ce, on vous embrasse bien fort et à bientôt pour quelques photos et récits de voyage comme d'habitude. Voici d'ailleurs quelques images de notre visite au musée et bush aborigène Minjungbal de Tweed Heads, sur la Gold Coast.

Photos: quelques images de la Byron Bay sur la Gold Coast

samedi 21 mai 2011

Rêve, réalité et bilan (après 10 mois de voyage)

Texte de chéri


Le rêve et la réalité sont comme la théorie et la pratique, deux choses très souvent bien différentes. C’est donc le moment de faire un petit bilan de notre voyage après bientôt 10 mois et surtout après nos 6 mois en Asie. Nous avons décidé dès le début de cette aventure de toujours dire les choses avec franchise et sans enjoliver les faits. Nous pourrions vous dire que tout est magnifique, que tout va pour le mieux et que les enfants sont des anges, mais serait-ce vraiment intéressant ? Le but n’est pas de se plaindre alors que nous sommes en train de réaliser ce qui restera probablement un des plus beau souvenir de notre vie, mais juste de faire une analyse réaliste de ce que nous sommes réellement en train de vivre et de ce que ça signifie de partir faire le tour du monde en famille (pour les fous qui voudraient encore tenter l’aventure). Voici donc un petit topo des plus et des moins de notre voyage.

chouettes moments en famille à Woolgoolga
Partir à quatre pendant une année et revenir à quatre est déjà un exploit en soit. Vivre une année collés les uns aux autres 24 heures sur 24 est probablement une des chose les moins évidentes qu’il m’a été donné de vivre (moi qui aime avoir du temps libre, faire des trucs seul dans mon coin et être dans ma bulle). Par contre d’un autre côté, c’est également la meilleure chose qu’il me soit arrivé et je suis convaincu que nos vies, nos relations de couple et de famille en seront positivement modifiées à jamais. Ce que je sais après une année partagée avec Sophie et les enfants, c’est que nous en sortirons plus fort et plus confiants qu’avant. Et même si pendant le voyage nous avons eu des moments de doutes sur nos vies et sur les relations de couple, cette année nous a permis de beaucoup parler, de réfléchir, de faire le point sur nos objectifs et nos priorités, de remettre les compteurs à zéro, de recharger les batteries et de prendre de bonnes décisions pour nos avenirs personnels, de couple et de famille.

Le rêve était donc le tour du monde en famille pendant une année. Je pense que tout ceux qui sont partis dans ce genre de délire n’avaient, comme nous, probablement pas réalisé ce que cela voulait réellement dire au jour le jour. En réalité, il y a trois facteurs importants à prendre en compte : tout dépend des moyens financiers à disposition, des objectifs du voyage et des personnalités de chacun. Pour nous les choses étaient assez claires dès le début, le budget à ne pas dépasser sans compter les frais de transports était de CHF 200.- par jour pour les quatre, les objectifs étaient de voir des pays différents, de rencontrer des gens et de voir un maximum d’animaux dans leurs milieu naturel et nos personnalités étaient connues d’avance, quatre caractères de cochon, donc une bonne ambiance prévue à l’horizon !

Le Budget

Pour moi, tout est trop cher, sauf en Asie ! Je ne me considère pas comme un radin, mais je trouve que les choses en général sont trop chères par rapport à la qualité des produits ou des services proposés. Le prochain qui me dit que la vie en Suisse est chère, je lui ris au nez. Ok, on paie le prix plein pour les loyers et les assurances maladie, mais pour le reste, je vous promets qu’on est mieux chez nous qu’au Canada, au USA ou en Australie (si on compare les prix en tenant compte de la qualité de vie). Ce qu’il faut en réalité pour bien vivre en Suisse, c’est apprendre à dépenser moins, à vivre plus simplement et arrêter de consommer comme des malades. Cela demande certains sacrifices et quelques changements de vie, par contre le résultat en vaut probablement la peine.

Certains m’on dit que je ne reviendrai pas en Suisse après une année de voyage car je trouverai mieux ailleurs… j’ai pas encore trouvé ! Il est vrai qu’on peut vivre très bien et avec moins en Asie par exemple. Là-bas tout semble magique, la vie et les gens sont vraiment cool, pas de stress, pas de prise de tête et tout est simple et facile. La vie coûte trois fois rien, on y mange merveilleusement bien, on trouve des boui-bouis locaux délicieux à tout les coin de rue pratiquement 24h/24, on peut très bien dormir pour des sommes ridicules, on peut se faire faire des supers massages et il y a pleins de choses magnifiques à voir. Mais malgré toutes ces choses positives, après 6 mois passés sur place, je vous promets que le fantasme d’une retraite en Asie n’est plus d’actualité et que ma jalousie sur quelques connaissances parties vivre dans ces pays n’a plus raison d’être. Trop chaud pour moi et un manque de diversité qui fait qu’on s’ennuie un peu au bout d’un moment.

Mais grâce à l’Asie, on va donc tenir le budget annuel, alors moi content ! Mais ça n’a pas été sans douleur. Il a fallu expliquer à Timo qu’il ne pouvait pas manger des steaks et des crevettes à tous les repas, dire à Arno que ce n’était pas chaque semaine Noël et qu’il ne pouvait pas recevoir des cadeaux et aller dans des parcs d’attraction tous le temps, en ce qui me concerne j’ai dû faire un gros effort sur nos logements (finie la vie de château de l’époque du Golf avec Palace et cinq étoiles) et pour Sophie, à part deux paires de lunettes de soleil perdues, rien à dire. Par contre, il faut faire les comptes tous les jours pour pas perdre le fil et même si on a bien profité tout au long du voyage, on aura fait très attention et évité beaucoup d’envies (surtout au niveau des repas). En résumé, si vous êtes un peu juste sur le budget, prévoyez un voyage plus court pour ne pas être trop frustrés et devoir manger au Mc Do trop souvent (dans les pays occidentaux), et dormir dans des auberges de jeunesses pourries avec des petites bêtes cachées dans les draps. Ou alors, allez en Asie et profitez à fond…

Les Objectifs

De ce côté, les attentes sont presque atteintes. On a vu pleins d’animaux pour les enfants, on a traversé les pays qu’on voulait voir, on a rencontré des gens supers intéressants et vécu pleins de moments magiques. Le bémol est à nouveau les prix au Canada, au USA et en Australie. Tout est extrêmement cher et la moindre activité en famille coûte une fortune. Dans certains pays la formule famille n’existe même pas et dans d’autres les enfants dès 12 ans paient plein pot. Une simple visite dans un musée peut vite coûter 40 dollars, un parc d’attraction 120 dollars et un aller retour en bus et en métro à la plage 35 dollars. Le pire restera deux remontées en téléphérique dans les Blues Mountains en Australie, 50 dollars pour 2 minutes de transport (y en a vraiment qui nous prennent pour des cons). Il faut savoir aussi qu’on paie pour regarder les beaux paysages au Canada et au USA, c’est un peu comme si on devait payer pour aller à la Dôle regarder la vue ou pour avoir le droit de regarder le Cervin !

L’Asie par contre est à nouveau très intéressante au niveau des prix, mais ce n’est pas vraiment là-bas qu’on trouve les supers attractions pour les enfants. L’Asie c’est plutôt temples, rivières et chutes d’eau, montagnes sacrées, méditation et bouddhas. En résumé : la Thaïlande restera le pays qui nous a le moins séduit (sauf l’île de Kho Chang qu’on a adoré), trop moderne et trop développé pour nous même si tout y est accessible facilement. Le Vietnam restera la bonne surprise, des gens volontaires et qui savent ce qu’ils veulent dans un pays magnifique avec des paysages uniques mais néanmoins marqué par une histoire difficile. Le Cambodge sera le pays le moins apprécié de notre tour asiatique, trop de souffrance encore visible et peu de moyen donné par les pouvoirs politiques pour sortir ce pays de la misère. Et notre coup de cœur restera le Laos, pays encore authentique où l’on trouve une Asie intacte et pas trop contaminée par le modernisme et le tourisme avec là aussi des paysages somptueux. Pour le reste, le Québec reste notre gros coup de cœur pour la mentalité de ces gens (vraiment sympa et cool) en avance sur le reste du monde en ce qui concerne la place de la femme dans la société et le partage des tâches ménagères ! San Francisco a été notre ville coup de cœur des USA et pour l’Australie on a flashé sur Sydney (mais ce n’est pas fini, il nous reste encore 3 semaines en Australie et 5 semaines en Indonésie).

Conclusion

Une belle leçon de vie et une expérience unique pour nos vies. Même si les répercutions sur les enfants prendront probablement plusieurs années à venir, je pense que nous en sortirons tous meilleur. Je ne sais pas si j’ai vraiment changé (personnellement je ne trouve pas), mais j’ai une autre vision du monde et un autre regard sur les gens. Ma déception sera de ne pas avoir pu communiquer plus avec les locaux en Asie, même si on voyage sac au dos et qu’on reste souvent plus longtemps sur place, on reste des touristes malgré tout et les contacts plus personnels sont très difficiles à obtenir. Timo et Arno ont développé une complicité géniale, Timo a grandi et il est devenu encore plus cool en voyage même s’il reste un vrai casse pieds de temps en temps, Arno a pris confiance en lui mais est toujours un pénible de premier choix qui se plaint toutes les 5 minutes quand c’est pas comme il aime. Quand à Sophie, elle reste la femme de ma vie et je suis fière d’elle, elle a tenu le coup pendant une année avec trois mecs pas toujours très bien élevés et des fois pas très cool. Deux choses lui ont affreusement manqué, ses copines et sa Nespresso, mais le retour approche et même si tout ça est merveilleux, beaucoup de choses nous manquent et le retour sera une grande joie pour nous tous.

Alors à tout bientôt. Yves

dimanche 15 mai 2011

Photos: kangourous et koalas, Featherdale Wildlife Park, Australie

Arno et Timo sont ravis...

Australie : premiers jours de notre aventure sur la côte est en camping-car

Au jour le jour, on commence avec le 9 mai
Départ de l’auberge de jeunesse à neuf heures, sacs au dos, itinéraire en poche. Arrivés à Camper Travel à l’heure, visionnage de la vidéo de démonstration du véhicule, vérification du véhicule, instructions de base, c’est parti ! Yves démarre sa conduite à gauche comme un pro et je me mets en position co-pilote, les enfants sont attachés à l’arrière, Midnight Oil passe à la radio, on roule en direction des Blue Montains. Notre super Apollo 6 places - y a même des ustensiles de cuisine, des cartes régionales, un kit de base, des draps, des serviettes et un écran DVD, la classe intégrale – se conduit bien, tout est parfait. Des jeunes nous ont conseillés l’achat du guide « le camper6 », afin de profiter de tous les bons plans gratuits de la route (douches, emplacements, barbecue…). Impossible de dégotter ce fichu bouquin, on se décide pour un emplacement au camping de Katoomba pour deux nuits, répertoriés dans tous les dépliants publicitaires locaux. Yves risque l’attaque en découvrant le prix : 50 dollars par nuit – et il n’y a même pas le wifi ? Ça commence bien. Il fait une caillasse d’enfer et on a loupé le supermarché de Sydney. On arpente les rues du bled à la recherche de victuailles et d’habits chauds supplémentaires, embêté par la taille du camping-car plutôt fait pour les grandes allées. Dire qu’il y a une semaine, nous avions 38-40 degrés, il faut s’adapter ! Une fois les courses rangées, chacun fait son petit nid pour la nuit. Les enfants sont frigorifiés, on zappe la douche au profit de couches de vêtements chauds supplémentaires. On a notamment trouvé des peignoirs douillets qui font la joie des enfants. J’en enfile un avant de sortir me laver les dents, Yves me prend en photo en murmurant « ma chérie, je n’ai jamais eu autant envie de toi que ce soir… », on rit comme des baleines, parfois ce voyage a des allures de gag. Hop, tout le monde au lit après un repas chaud. Personne ne se relève la nuit pour aller aux toilettes !

10 mai
Yves a passé une super mauvaise nuit, il dit que le camping-car penche, qu’il a du se retourner au milieu de la nuit et qu’il ne supporte plus les sacs de couchage, il étouffe. Arno est collé à moi comme un koala, lui qui déteste dormir avec nous est venu au milieu de la nuit me demander s’il pouvait venir dans notre lit car il avait super froid. Timo a assuré comme un grand, emmitouflé dans sa capuche. Quant à moi, j’ai eu tellement froid que je ne rêve que d’un grand café bien chaud. On zappe encore la douche, on ne peut même pas imaginer se déshabiller, j’ai le nez gelé. Départ pour les « Three sisters » dans le parc national et une marche de trois heures dans la forêt en contrebas (photos ici). Arno râle tout du long – un vrai plaisir, tous ceux qui le connaissent savent à quel point il a le don d’énerver son prochain dans ce genre de moments –là - et finit par nous dire que ses chaussures sont trop petites –pouvait pas le dire hier quand on était au magasin mmmh?-. Il y a des moments où on mesure bien la force de son amour pour ses enfants. Il finit la balade, à grand renfort de biscuits et de la promesse de nouvelles chaussures de marche dès notre retour dans la petite ville de Katoomba. Après deux heures d’écoles, un bon plat de pâtes et des parties de Uno on saute encore une fois la douche, trop frigorifiés. C’est déjà un exploit de se laver les dents, d’aller faire pipi et de se débarbouiller. Lampe frontale sur le front et cheveux en bataille, je pense à mes anciennes collègues de Femina qui prendraient peur en me voyant dans cet état et je ris toute seule. Arno dort avec moi et Yves se coltine la banquette.

Le 11 mai
Le vent s’est levé et il fait encore plus froid. On fuit lâchement pour aller se réconforter auprès des kangourous du Featherdale Wildlife Park en plaine. Les enfants sont super heureux de pouvoir les toucher, ils peuvent les nourrir et les caresser (photos dans le prochain message). Au vu de la météo, on se décide à faire de la route pour filer vers le nord plus rapidement que prévu. Yves assure à fond les heures de conduite car je n’ose pas conduire à gauche, j’ai peur d’avoir de mauvais réflexes. On sort à Buladhelah, pour profiter des lacs et de la mer dans la région de Forster. Résultat, le super camping mentionné dans le guide et dont je me réjouis (une douche, une douche !) est carrément fermé, les toilettes inutilisables et il n’y a personne. Yves est fatigué mais je le supplie de faire encore une quinzaine de kilomètres pour tenter notre chance dans le prochain. Dieu merci, le surveillant nous accueille malgré l’heure tardive et nous pouvons nous installer en face du lac pour la nuit. Les garçons se dépêchent d’aller à la salle de bain, je traîne un peu en imaginant pourvoir me délecter plus tard d’un moment de paix, une fois qu’ils seront couchés. Une clope, une bonne douche, seule. Un vilain filet d’eau tiède m’attend, qui vire au froid avant la fin du rinçage des cheveux. C’est à ce moment-là que je réalise que j’ai oublié mon linge et je dois me sécher dans ma chemisette de nuit. Merde alors ! Je suis à nouveau gelée, c’est malin. En rentrant je découvre Yves à quatre pattes en train d’éponger une inondation et les deux enfants, punis, au lit. Super ambiance. Dans ce genre de moment, mieux vaut ne rien dire.

12 mai
On continue sur notre lancée des kilomètres, avec un arrêt au MacDo ( ! ) pour utiliser leur wifi gratuit – au moins envoyer un mail à la famille pour dire qu’on est toujours vivants, manger chaud – sans emplacement camping la vaisselle se fait à l’eau froide, beurk, et utiliser leurs toilettes. On roule ensuite longtemps, en direction du nord. Les paysages sont très beaux, je suis frappée par les couleurs. Le ciel très bleu, les arbres très verts et à la nuit tombante le ciel jaune avec les arbres qui se découpent comme de la dentelle, en noir. Yves commence à fatiguer, mais il tient le coup et les enfants sont sages. Je ne regarde pas trop le nombre d’heures qu’ils passent sur l’écran pendant ce style de journée, tant pis. L’essentiel est dans l’harmonie et la bonne ambiance de la famille. Je repère dans notre guide Camp6 (enfin trouvé) des emplacements gratuits pour la nuit, il faut qu’on économise un peu après nos dépenses de ces derniers jours. Impossible de le trouver, on finit par échouer sur une aire de l’autoroute non autorisée avec deux autres camping-cars paumés comme nous. On dort juste sous le panneau interdit, Yves me conseille de faire pipi dans le camping-car vu la tronche des WC et le soir on mange froid. Bon, c’est un peu la zone mais tant pis, faut ce qu’il faut.

13 mai
Oh yeah, ze men!
On repart à 7 heures du matin, je fais co-pilote sans avoir avalé un café, un véritable exploit. Yves s’arrête après une demi heure dans une station service, il me connaît j’ai besoin de carburant le matin. Trois dollars un minable espresso dans un gobelet, mais il me semble délicieux après cette nuit froide, encore. Comme un petit miracle, après 100 kilomètres on arrive à Woolgoolga, petite station de surfeurs au bord de l’océan Pacifique et là, joie et bonheur, un chouette petit camping en face de la mer nous attend. Et il fait beau ! La journée se passe comme dans un rêve, Yves et Timo s’initient au surf, Timo s’en sort d’ailleurs comme un chef, Arno saute dans les vagues, la mer est belle et il y a plein de jeunes surfeurs et surfeuses sous nos fenêtres en petite tenue. Short en jeans, haut de maillot coloré, chignon blond style décoiffé et bottes fourrées pour les filles, torse nu, short, cheveux en bataille et casquette pour les mecs. Timo les trouve pas mal, il étudie leur genre et leur vie en groupe (l’art de draguer mine de rien, de rigoler, de jouer au volley pour épater les filles). Je casse un peu les pieds à tout le monde avec mes angoisses de requins, mais ici les jeunes s’amusent et il paraît qu’il n’y a quasi pas de risque. Certes. Bon, je range mes appréhensions au fond de moi et laisse les enfants s’amuser. On peut même manger dehors, faire la lessive et passer une heure dans les douches chaudes ! Yves est un peu fatigué des jours précédents, mais il retrouve le sourire face au soleil, à la mer et à la chaleur, les enfants sont ravis et j’ai enfin un peu de temps pour écrire pour le blog. Une camionnette propose des crevettes délicieuses à déguster avec du citron et du sel, face à la mer. On se régale. Que demander de plus ?

Photos: les Blue Mountains, magnifique (mais ça caille!)

Logements : hôtel, guest house, auberge de jeunesse, location de vacances ou camping-car?

Camping-car dans les Blue Mountains en Australie
Après 10 mois de voyage, on a testé un certain nombre d’hébergements, de 20.- la nuit pour 4 dans une petite guesthouse sans fenêtre à Stung Treng au Cambodge à 250.- la nuit en camping-car (location + emplacement électricité et eau courante dans un Camper Van) au Canada, il y en a pour tous les goûts et budgets. Voici un petit feed-back sous forme d’avantages, inconvénients des solutions, qui sera peut-être utile aux autres cinglés qui choisissent l’option voyage non organisé (et qui n’ont plus 20 ans, âge béni où on se fout de tout, et surtout du confort, pourvu qu’on s’amuse ). De manière générale, Tripadvisor est de bon conseil, mais il faut fouiller dans les recommandations car tout n’est pas bon marché, alors que les endroits recommandés par le Lonely sont souvent plus chers qu’annoncés car ils profitent de leur notoriété. En Asie, il y a toujours une solution simple pour trouver un logement sur place, sans réserver au préalable, tout comme les USA, Canada et l’Australie offrent des motels le long du chemin à prix intéressant, il suffit de vérifier s’ils affichent « vacancy/no vacancy » au bord de la route. Nous en avons répertoriés une série ici sur nos pages infos, dont je n’ai hélas pas encore fini la mise à jour, mais ce sera fait avant notre retour, c’est promis !

 
L’hôtel basique (le genre 2, 3 étoiles, notations d’ailleurs illusoire selon les endroits)
Les +
  • La clim’ et/ou le chauffage – Yves = content
  • L’eau chaude dans les salles de bain – Sophie = contente, allez vous laver les cheveux à un filet d’eau froide, surtout depuis que j’ai appris à 38 ans ( !) par ma cops zamzam qu’il fallait se faire deux shampoings et se coltiner du conditionner systématiquement après si on voulait avoir de beaux cheveux
  • La possibilité de demander parfois deux chambres selon le prix - et donc de roucouler à l’aise, vital en temps de cohabitation forcenée
Les –
  • Déco et hygiènes douteuses - où est-ce qu’ils vont acheter ces tableaux déprimants de mochitude ?
  • Peu d’échange avec les autres voyageurs – chacun boit son infâme café lavasse dans son coin
  • Les hôtels bons marchés sont soit en périphérie des villes ou dans des quartiers bruyants – il faut donc choisir entre écologie/bruit ou confort/zone industrielle

 
On a eu parfois l’opportunité de louer de belles chambres à prix réduits en utilisant booking.com ou expedia.com, mais attention les localisations et le prix des petits déj’ souvent exorbitants. A réserver aux cas d’urgence, quand chéri par exemple n’a pas pu faire de sport depuis des lustres, que je râle sans connection web digne de ce nom et que les enfants supplient pour une après-midi de cartoons biens cons à la TV. On n’est pas tous des Poussin ou des Mike Horn…

 
La guest house (en Asie)
Les +
  • C’est propre, et ça c’est vraiment appréciable - les rares fois où on a du se battre contre des puces, c’était dans des endroits plus luxueux !
  • L’ambiance est chaleureuse et accueillante - les propriétaires, souvent des femmes, sont généralement adorables et facilitent la vie des voyageurs en se chargeant de tous les services de base (lessive, billets de bus, renseignements, expéditions)
  • Quand il y a l’option cuisine, on y mange bien et pas cher – on s’est même fait à l’idée d’une petite soupe de riz aux fruits de mer le matin, avec une pointe de piment (excellent pour la digestion)
Les –
  • Le matériel de base, commode, crochets, table de nuit, chaise, etc. est inexistant. - on pose tout par terre et puis voilà, tout en se méfiant des bestioles locales qui adorent se faufiler partout
  • Les salles de bains n’ont pas toutes l’eau chaude et sont souvent très sommaires – le petit moment où tu te demandes où tu vas poser ton linge exactement et si tes cheveux peuvent supporter ou non un jour supplémentaire sans lavage n’est pas toujours très glamour
  • Il n’y pas toujours de cuisine - et il faut parfois partir à la quête d’une petite cantine pour se restaurer sans que j’aie pu avaler mon petit café du matin, chose relativement difficile pour moi j’avoue…

 
L’auberge de jeunesse
Les +
  • L’espace commun sympathique – et donc les chouettes moments à échanger des bons plans voyages et à rire de nos aventures, tout en mangeant un petit plat cuisiné sur place
  • L’emplacement central dans les villes – le quartier offre généralement de bonnes options pour les voyageurs, agence de voyage, laveries, petite bistros, épiceries, le tout généralement à prix attractifs
  • Les PC, jeux, livres mis à disposition – ce qui permet de se ressourcer, de bouquiner, d’envoyer un mail, de surfer tranquillement et de jouer au Monopoly avec les enfants
Les -
  • Les lits à étage grinçants et branlants – ce qui occasionne des nuits entrecoupées et des réveils grincheux ensuite
  • Le partage de l’espace en général - 8 mètres carrés pour 4 c’est un peu short, il y a parfois à peine la place de poser son sac quelque part – et du coup Yves ne peut pas faire son yoga tranquillement le matin, pas bien ça, car ensuite il a mal au dos…
  • La propreté pas toujours très nette - les assiettes mal lavées, les cheveux dans la douche, les casseroles avec les restes du voisin collés au fond, etc.

 
Location à la semaine ou au mois
Les +
  • Un nouveau chez soi – avec des enfants qui font deux heures d’école tous les matins, c’est la meilleure solution pour pouvoir étudier ailleurs que sur un coin de table, vite fait bien fait
  • La place – chacun sa chambre, de bons lits, une salle de bain confort, des placards…
  • Du temps pour soi – les locations de vacances permettent de bénéficier d’un peu plus de temps personnel car ils sont des pauses dans le voyage
Les -
  • Le retour des habitudes – chacun retrouve ses petites manies et finalement la vie ressemble au quotidien habituel qu’on a justement décidé d’abandonner pendant le voyage !
  • L’emplacement – les prix attractifs impliquent souvent un emplacement éloigné des commodités et il faut se méfier de ne pas se retrouver dans la pampa sans moyen de locomotion
  • Les tâches ménagères – argh, la cuisine, la vaisselle, nettoyer, ranger…

 
Le camping-car
Les +
  • La liberté de mouvement ! Il n’y a rien de tel qu’une maison sur roues pour découvrir de grands espaces comme les USA, le Canada ou l’Australie
  • L’esprit « comme à la maison » - cuisiner selon les goûts habituels (après l’Asie, une vraie bénédiction pour Arno qui déteste le riz et les aliments mélangés), ranger ses affaires dans un petit placard, ne pas refaire le sac tous les deux jours
  • L’espace extérieur – dès qu’on arrive quelque part les enfants peuvent jouer dehors, alléluia, alors qu’en ville ils étouffent et font les sauvages n’importe où pendant qu’on tente (sans succès) de canaliser leur énergie débordante
Les –
  • Le manque d’intimité – le moindre mouvement fait bouger tout le camping-car (ceux qui sont partis pendant 4 ans en camping-car en famille sont des héros, comment ont-ils faits pour rester un couple ?)
  • Les équipements souvent foireux – écoulement d’eau fichus (2 inondations en 3 locations), placards qui ferment mal, équipement de cuisine sommaire, table branlante
  • Le prix ! Entre celui affiché et le vrai coût final (location + assurances + taxes + kilométrage + essence + emplacement en camping) ce mode d’hébergement est largement le plus cher de tout ce qu’on a testé

 
On a aussi testé le woofing (compte-rendu ici), les nuits avec le camping-car sur les aires d’autoroute autorisées (un poil glauque, s’acheter le guide Camp6 en Australie pour pouvoir le faire), les transports de nuit (deux jours pour s’en remettre) et les nuits chez l’habitant (peu compatible avec une famille de 4). En tous les cas, c’est une part d’aventures, de rencontres et un excellent exercice d’adaptation !

 
C’est donc avec joie qu’on est partis il y a trois jours à la recherche de notre camping-car. Cela fait depuis les USA qu’on n’a plus utilisé ce mode de transport. On se réjouit d’être à nouveau libres de nos mouvements et destinations, de poser nos petites affaires dans un chez-nous roulant. L’idée est de remonter depuis Sydney jusqu’à Brisbane en douze jours. On aurait bien aimé prolonger un peu mais vu les prix de location, on est resté raisonnable. Certains achètent leurs véhicules et le revendent ensuite, mais il faut avoir le temps et être dans la bonne saison. Comme on est en automne, les prix sont mauvais et certains jeunes nous ont dit qu’ils avaient perdus de l’argent en revendant leurs véhicules.

samedi 7 mai 2011

Photos: Sydney, aquarium, Robert Pattinson et surfeurs!

Photos: premier jour à Sydney

Comme des gamins heureux, on découvre Sydney et malgré une grosse chute de température on s'en met plein les mirettes. Tour de ville, opéra, jardin botanique pour notre première virée. Premières impressions: les australiens sont sympas, chaleureux, beaux, grands et la ville en jette. Notre budget en prend un coup, mais on se sent bien :-).

PS: ne ratez pas les photos d'Yves avec un cacatoès sur l'épaule, qui l'a d'ailleurs baptisé d'un magnifique guano....

mardi 3 mai 2011

Photos: anniversaire d'Arno à Singapour :-)

Pas évident en voyage de fêter les anniversaires comme à la maison. Non pas qu'on va se plaindre d'être à l'autre bout du monde en vacances depuis des mois, hein, faut pas déconner, mais pour les loulous, il n'y a pas le côté copains + famille + fiesta habituels. Et les enfants aiment leurs habitudes. Parfois plus que les voyages autour du monde d'ailleurs... Bref, pour Timo on avait fêté ses 12 ans à San Diego avec Carole, Julie, Adri et Sewa, qui nous avaient rejoints pour l'occasion. On avait passé la journée à Legoland et le soir on avait eu du mal à retrouver le chemin entre la cuisine et la chambre car Sewa nous avait fait apprécier les charmes de la vodka. On est russe ou on ne l'est pas :-)

Pour Arno, on aura célébré ses 7 ans à Singapour, d'abord au parc aquatique ensuite à l'auberge de jeunesse River City Inn où nous logeons, avec un gros gâteau au chocolat délicieux et les locataires présents. C'était super sympa et il était ravi, comme quoi... Arno était impatient, on l'a fêté avec une semaine de retard, on attendait le retour de Timo de Suisse. (En parlant de Timo il a assuré à fond son trajet retour comme un grand. Il EST grand en fait... Argh!).


Demain, c'est le grand départ pour l'Australie. L'auberge de jeunesse "Original Backpakers" est bookée, les sacs pas encore faits, mais ça ne saurait tarder, le camping-car est réservé aussi, à nous l'aventure au pays des kangourous! Après la phobie du riz, voici les nouveautés d'Arno: il nous a déjà signalé qu'il était exclu qu'il se baigne dans une quelconque rivière - à cause des crocodiles - ni à la mer - les requins bien sûr -. Voilà voilà. Et qui va rester au bord de l'eau pendant que les autres friment avec leur PADI? On se le demande...

dimanche 1 mai 2011

Transit à Singapour avant l'Australie

Quelques news avant notre départ au pays des kangourous:

Mom est repartie hier après deux semaines passés avec nous. Cela nous a fait un bien fou de passer ces quelques jours avec elle, un bol d'air frais dans notre routine de voyage - et notre famille de fous -. On a passé notre dernière journée à Little India, Chinatown et Clark Quay. Au programme, flâneries entre filles, échoppes de souvenirs et difficulté à trouver une bête terrasse pour un dernier verre... Tristes de la voir repartie hier soir...

Aujourd'hui, nous avons déambulé, Yves, Arno et moi, l'air abasourdis, sur l'avenue Orchard, en quête de cadeaux d'anniversaire pour Arno. Quel choc! C'est vraiment l'ultraconsommation, le luxe, un monde fou avide de belles choses chères. Avec Yves, on se sent un peu largués, dur de retrouver cette réalité aprsè notre petite vie paisible de ces derniers mois. Je m'accroche à ma robe vietnamienne - portée tous les jours ou presque depuis des mois - et mon sac lao - acheté à une gentille mamie qui l'a tissé de ses petites mains -, tout en jetant un air ahuri aux magnifiques robes dans les vitrines. Va falloir que je me remette au goût du jour dans quelques semaines!

Timo va prendre l'avion dans quelques minutes, tout seul, pour faire Zürich-Singapour. Il a passé deux semaines avec son papa, Marie et Teo. L'accompagnement pour mineur n'a pas pu se faire pour ce dernier voyage et nous sommes complètement flippés de le savoir seul, entre deux univers, sans natel, sans personne. Saura-t-il assurer le coup et se débrouiller à la sortie de l'avion, la douane, aux bagages jusqu'à l'arrivée ? Je sens que je vais faire un scandale à Singapour Airlines.

En attendant, je surveille les vols online tout en bouquinant notre nouveau guide "East Coast Australia - merci Mom de ce beau cadeau -  histoire de ne pas devenir chèvre. On s'envole le 4 mai à 9 heures pour Sydney où on passera quelques jours avant de louer un camping-car et de remonter jusqu'à Brisbane, voire plus haut...

Demain, le programme est simple: une après-midi au waterpark Wild Wild Wet avec les loulous, agrémenté d'une bonne soirée d'anniversaire pour Arno qui se réjouit de déballer ses cadeaux. Il est tellement content ! Mais pour ça, il faut que Timo ne se perde pas en route... Oui, je sais, je suis une mère poule et il va très bien se débrouiller, c'est ce que me répète en boucle Yves depuis tout à l'heure...

Voilà. Suite au prochain épisode.

PS: Basiquement, tout le monde va bien, Arno est ravi de "ne plus manger de riz dans des boui-bouis", Yves est à fond dans ses programmes de yoga - gainage - et moi je suis heureuse du changement, car dès que ça bouge, j'aime. Quant à Timo, vous donnerai de ses news dès que je l'aurais retrouvé. Ok, j'arrête là ...