mercredi 22 juin 2011

A l’assaut du Rinjani, 2ème volcan d’Indonésie

Texte de Mom

Palabres, hésitations, nous voici partis, Yves et moi, bardés de notre sac à dos spécial trek, pour grimper sur le volcan Rinjani, rando organisée par John’s Aventure, soit 2 jours pour le modeste prix de 2'000'000 de roupies, 200 CHF par personne. Départ 7 h du mat sur le rafiot local pour quitter notre île Trawangan où nous laissons Sophie et les petits avec moult recommandations réciproques…Un mec nous attend déjà sur le port de Bengsal, nous conduit à un petit resto, histoire de se taper un copieux petit déj avant de partir (pour ceux qui connaissent Yves et son appétit féroce, il n’est pas nécessaire de justifier cette étape). Notre chauffeur arrive alors et nous conduit à Senaru, point de départ de l’escalade. Côté nord, Lombok offre le visage d’une île magnifique, montagneuse, avec des plages encore sauvages, mais souillées d’ordures et sacs plastiques. Les rivières sont à sec, servent de décharges publiques. Nous traversons de petits villages, sur fond de misère : une seule route asphaltée, étroite et truffée de nids poules, où se concentre tout le trafic local : camions transportant bambous, vaches, fourrage, matériaux de construction, êtres humains, charrettes, buffles, poules courant d’un côté et de l’autre, milliers de mobs enfourchées à 2, 3, 4, voire plus. Des mômes en uniforme,  dès 5 ans, marchent seuls sur le bord de la route, en plein trafic sur le chemin de l’école (qui n’est pas gratuite). Ici, pas de bus scolaire, pas de pédibus. On se débrouille tout seul, dès le plus jeune âge.

Trajet emprunté ici
Après 2h de route, nous arrivons à Senaru, où nous rencontrons le boss John’s Aventure. Au vu notre mine et notre âge (enfin surtout le mien), il nous propose un autre itinéraire que celui que nous avions planifié, c’est-à-dire un truc fou où nous serions morts tous les deux. Le trek consiste en grimper sur la caldeira en une journée, avec un dénivelé de 2'000 mètres (hum…), puis camper sur le bord du cratère d’où nous pourrons contempler le volcan ceint d’un lac se parant de couleurs irisées, et contempler un panorama magique sur Bali et ses volcans, les îles Gili. Tout en profitant bien sûr d’un coucher et lever de soleil castellisants. John nous présente notre guide, lequel nous emmène dare dare faire une ballade de reconnaissance pour découvrir des chutes, avec quelques traversées de rivières à cru, juste pour se mettre dans le bain. Le soir, il nous dit que nous marchons « slowly-slowly » Yves et moi sommes vexés à mort ! Nous passons une nuit minable, moi parce que je me suis scratchée dans la salle de bains en essayant de prendre un bain dans une bassine qui s’est renversée, je me suis retrouvée le dos sur le carrelage après avoir heurté la tête contre le mur, Yves, parce qu’il n’a pas supporté l’appel du muezzin, à minuit, 3 heures et 5 heures du mat. Nous voici sur le chemin du départ à 6 h 30, l’œil cerné et la patte un peu lourdingue. Là j’attrape la honte de ma vie lorsque nos « porteurs » arrivent, deux gaillards locaux, 39 kg tout mouillés, en flip-flop, t-shirt et short,  un bambou sur l’épaule, balancier entre deux paniers portant notre tente, nos toilettes (!), nos sacs de couchage, nos matelas gonflables, notre eau et notre bouffe pour deux jours, avec casseroles, couverts, assiettes, épices, bois pour le feu…Et les voici filant à toute allure, grimpant allègrement dans la jungle, sautant de racine en racine, tout en se fumant une petite clope pour démarrer la journée.

Image issue du site Lave.be
La majeure partie de l’itinéraire se fait dans la jungle, le chemin se fraie entre les racines créant des marches allant de 20-80 cm de hauteur. Je vous fais grâce du récit de l’ascension, mais on en a ch… en tout cas moi, car grimper un dénivelé de 2000 mètres, sans entraînement, c’est juste de la folie. Ce qui m’a sauvé, c’est Yves et son organisation extraordinaire : exercices de récup et stretching tous les x mètres, altitude, dénivelé moyen,  chronométrage, hydratation toutes les 20 minutes, rien n’est laissé au hasard ! Il montait en premier, sautant de rocher en rocher telle une chèvre du Tibet, je voyais son sac rouge à l’horizon et je me disais : « Accroche-toi ma vieille, le Rinjani, c’est aujourd’hui ou jamais » ! Et puis, ce qui m’a donné une énergie extraordinaire, c’est l’heure de yoga gainage que je pratique avec lui chaque jour depuis que je suis arrivée à Bali. Pour ceux qui hésitent encore à prendre Yves comme coach, moi je vous dis que c’est le meilleur ! En plus, il a porté mon eau et mon sac de couchage, pour que je puisse avoir un sac aussi léger que possible. Un vrai gentleman. L’arrivée sur la caldeira nous laisse sans voix, tant le site est beau, unique. Hébétés, décoiffés, et trop fiers de l’avoir faite, cette grimpette. Nous voici tous ragaillardis. D’autant que nos guides s’affairent à préparer le campement : installation des tentes, toilettes, préparation du repas. Yves a faim. Il attend sa pitance impatiemment. Nous nous installons sur deux chaises pliables (oui il y avait ça dans les paniers de nos porteurs !) en face du soleil qui se couche et nous dégustons notre repas, affublés de nos vestes goretex, bonnets, fourrures polaires… un vrai moment de bonheur.

Ensuite, dodo à 19h30. Yves passe une nuit d’enfer (supporte pas d’être enfermé dans la tente, paraît même qu’il voulait redescendre avec sa lampe frontale), pour ma part j’ai pioncé jusqu’à 6 h du mat. Petit déj rapido, toujours sur nos chaises pliables, mais cette fois face au soleil levant, paquetage rapide et départ pour la descente, re-2000 m. Bonjour les cuisses, le dos, les mollets et surtout les genoux. Yves, pour sa part, caracole en tête, il court tellement il est content. Moi j’ai souffert mais je me la suis coincée, j’étais heureuse de voir notre Yves national retrouver son petit air jovial. Dernier repas noodle special, puis c’est déjà le moment du retour. Fourbus, cassés, mais heureux ! On a juste failli chavirer avec le bateau au retour, Yves était mort de rire et moi je me voyais déjà finir dans l’estomac d’un requin, ce qui aurait été une triste fin après un si beau périple ! La morale de cette histoire est qu’Yves est un super compagnon de voyage, et que quand on veut faire un truc, même fou, on peut le faire !

Info pratique: site de notre organisateur de trek, John's Aventures, recommandé sur le Lonely et sur les forums, que nous recommandons également.

2 commentaires:

  1. bravo Martine et Yves pour ce périple!!!
    eh, ben, c'est une sacrée grimpette, vous m'impressionnez avec ce dénivelé! et martine, tu es vraiment incroyable, quel grande forme!
    gros gros becs, me réjouis de vous voir, Amy

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  2. En fait, c'est grâce à mon coach, Yves, que je suis arrivée au bout : il m'a encouragée, hydratée, soutenue, et fait faire moult étirements pour sauver mes gambettes ! Mais cela restera un des plus beaux souvenirs de mon voyage ! bisous, Tine

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