jeudi 29 juillet 2010

On va s'habituer, c'est sûr...

Au départ on était prêts. Genre super prêts. Sacs bouclés, habits pliés prêts à être enfilés, chat en pension, appart poutzé, poubelles sorties, même le PET était fait, bref la totale.

Et puis le matin, et bien ...

J'avais oublié de sortir une ceinture pour les pantalons de mes fils (qui ont des tailles de guêpe, eux). Obligée de nouer le flutal de Timo avec une ceinture découpée (!) en tissu de ma nouvelle robe encore jamais mise... Et de plonger dans le sac de linge sale pour ressortir un short pour Arno (qui avait commencé à pleurer qu'il ne mettrait jamais ce pantalon trop grand).

Ensuite, on s'est retrouvés coincés dans les embouteillages (ma belle-mère ayant très gentiment proposé de nous accompagner à l'aéroport,on avait dit oui)... Au terminal on s'est trompés de compagnie d'enregistrement et on a du faire la queue deux fois. Le genre de truc qui met Yves de bonne humeur. Comme on n'était pas en avance je n'ai pas pu me boire un petit café tranquillou... Puis la compagnie Air Canada n'a pas voulu reconnaître nos places enregistrées par Swiss si bien qu'on a du négocier des plombes pour être chacun au moins avec un enfant. C'est à ce moment-là, que dans un élan maternel immense j'ai pris Arno avec moi pour 8 heures de vol...

Tout ça m'a fait méchamment transpirer sous les bras.

Arrivés à l'aéroport de Montréal, Timo a perdu sa pochette avec son argent, ses copies de papier d'identité et ses gouttes pour dormir... Au même moment, Arno a eu très besoin de faire caca. On n'avait même pas encore passé la douane. 2 heures et 5 guichets plus tard on a déclaré forfait avant de prendre la navette pour le centre ville en direction de la gare routière, avant de monter dans le bus suivant pour se rendre à notre auberge de jeunesse. Sales et fatigués, on s'est fait harceler par un chinois du nom de Kin Kong pour toute une série de photos qu'il voulait faire de nous. C'était plutôt décalés et drôle :-)

A ce moment là, j'étais encore très fière de mon itinéraire Google dont je m'étais largement vantée auprès de chéri, qui me regardait avec les yeux de l'amour. Sauf que j'ai dû me planter quelque part car on n'est pas du tout arrivés où il fallait avec le bus. On était bêtement un peu perdus. Après toutes ces heures de voyage, c'était pas cool. J'ai voulu  prendre un taxi mais chéri a dit non (faut économiser paraît-il). Il n'était plus du tout du tout dans de bonnes dispositions amoureuses....

Quand on est arrivés (enfin) à destination, Yves a réalisé qu'une auberge de jeunesse, et bien c'est plein de jeunes (!) et que le côté alternatif du nom de l'endroit évoquait autre chose qu'un vague concept bobo. Il a pris son air tendu et je me suis farci l'installation des deux loulous plus la mienne pendant qu'il réfléchissait à l'endroit où il allait poser sa brosse à dents. J'ai bien senti la répartition des rôles Tarzan et Jane sur ce coup-là. Surtout que les enfants étaient nazes et donc chiants bien sûr.
Ensuite on a découvert que le quartier vieille ville de Montréal  voulait dire restos très chers, mais vu la fatigue on n'a pas chipoté. Arno s'est endormi à table, le pauvre, avant l'arrivée de ses pâtes et il a fallu le porter...



On s'est gentiment couchés dans notre dortoir à 6 (vous explique pas la tronche des pt'its mecs quand ils ont capté qu'on devait PARTAGER notre espace vital avec des inconnus!!). Et le lendemain matin, à 4 heures, Arno n'avait plus du tout sommeil. Il a fallu l'occuper silencieusement pendant 2 heures avant de sortir à 6 heures du mat' dehors pour éviter que nos deux colocataires nous massacrent. Sans prendre une douche ni un café, hop dehors! J'adore.

Notre premier jour s'est relativement bien passé, on a décidé d'aller à la piscine municipale, histoire que les enfants se défoulent, après avoir flâné en ville. J'ai pu mettre mon linge à la sortie du grand bassin, là où plein de beaux mâles musclés sortent de l'eau. Et il y en avait plein je vous jure, beaucoup plus qu'à Nyon. Genre bûcherons. (Chéri, ce rabat-joie, m'a sournoisement rappelé que Montréal est une ville très gay... qu'est-ce qu'on s'en fout, c'est juste pour regarder!)

Les enfants ont râlé: interdit de courir, de plonger, de jouer avec une bouée, de prendre des photos, de fumer, d'utiliser les plongeoirs... Que du bonheur. Yves s'est fâché quand les enfants se sont plaints, ces petits ingrats... Affamés, on s'est jetés dans un souterrain pour trouver un casse-croûte à prix correct. C'est là que les canadiens vont prendre leur lunch paraît-il. L'alarme incendie s'est déclarée au moment où on s'installait à table et on a du sortir en vitesse avec nos plateaux manger en pleine canicule...Les enfants se sont disputés genre 10 x par heure pour des conneries...  J'ai dû les attraper en pleine rue pour qu'il se calment et je me suis demandé si les canadiens étaient aussi cinglés que les américains point de vue plainte pour mauvais traitements. Pas trop envie d'aller en taule parce que je hurle sur mes enfants en les secouant par le bras au milieu de la rue...
...
Aujourd'hui était plus calme. Balade, musée, course au supermarché, souper à l'auberge de jeunesse... Bien sûr, Timo fait son ado et râle beaucoup, et Arno déteste tout ce qu'on mange, mais il semble bien s'adapter (il demande seulement 2 x par jour quand est-ce qu'on rentre). Yves a très chaud et trouve cette auberge vraiment trop alternative, mais il a pu faire son sport ce qui a libéré suffisamment de sérotonine pour qu'il joue ensuite aux cartes avec les enfants pendant que je me bats avec mon chargeur PC qui a trois branches non compatibles avec l'adaptateur de voyage!

On va finir par trouver notre rythme... ;-)

dimanche 25 juillet 2010

J'ai mis dans ma valise...

Bizarrement j'avais oublié d'acheter de nouvelles brosses à dent et une crème hydratante. Va falloir prendre les vieilles et finir un vieux tube pour ne pas avoir une peau de crocodile... Aucune importance. Les sacs sont bouclés, l'appart est nickel, on va s'envoler demain à 12h15 et c'est super excitant comme histoire.

On s'est un peu engueulés mais pas tant que ça.
J'ai pleuré mais je me sens bien.
J'ai un super nouvel objectif pour faire de belles photos et ça me rend vraiment heureuse.
J'ai envie d'écrire des cartes postales.
J'ai les adresses dans mon petit carnet, avec des mots doux de mes copines.
J'ai eu la place de glisser une robe à pois et une de ces horribles jaquettes (on dit cardigan maintenant :-) qui pendouille un peu que j'aime tant.
On est heureux en fait.
Les enfants sont un poil chiants et se foutent dessus mais on a envie de croire qu'avec le voyage ils vont se calmer. C'est beau l'amour, et tellement naïf.
Je me sens toute chose...

Je je je ... et mes 3 hommes alors? Et bien, leurs sacs sont ficelés, les enfants ont glissés leurs affaires perso dans leur sac et juste là maintenant, le petit ronfle, le grand n'arrive pas à dormir à cause du concert d'Indochine (Paléooooooooo, zont un abonnemnt ceux-là ou bien?) qu'on entend bien de chez nous et mon mec se demande pourquoi je ne viens pas me coucher avec lui dans NOTRE grand lit...

Et c'est l'heure d'aller ranger les passeports et vérifier pour la 10 ème fois qu'on a bien les billets d'avion et la carte visa!

Bonne nuit ;-)

vendredi 16 juillet 2010

Toi Tarzan moi Jane

A l'annonce de notre départ en famille, la réaction habituelle se résume, à peu de chose près, à : "Waouh, génial! quelle chance!"
Suivi tout de suite après d'un truc du genre:
"Vous avez du courage, en tous les cas moi je ne le ferai pas... un an 24h/24 tous ensemble? Non je ne pourrai pas...!"

Et dans ces moments-là je me dis "On est cinglés ou bien?"

Quand je pense à nos vacances en famille, j'ai des images plutôt contrastées. Généralement on s'engueule tous au bout de 3 jours (enfin c'est surtout moi qui gueule, suis pas leur esclave quand même, les vacances c'est pour tout le monde, gnagnagna gnagnagna!!), puis on enchaîne sur quelques jours plutôt sympas, tendres et rigolos, entrecoupés de quelques bonnes gueulantes à l'heure de la douche et du rangement des affaires. Et dès le douzième jour je compte honteusement en cachette les heures qui me séparent du retour au boulot. J'ai un souvenir très précis du plaisir subtil de la première pause café avec les collègues le lundi de la rentrée. Soupirs d'aise, comparatifs de bronzage, anecdotes marrantes et le sentiment de respirer (enfin) tranquillement sans une smala gigotante et exigeante collée à mes trousses. (Oui je sais, c'est pô bien, mais voilà c'est comme ça).

Alors une année tous ensemble? Euh... Oui, on est sûrement cinglés. Et pourtant j'en ai envie. Viscéralement, profondément, comme une exigence. Couper avec l'habituel, se retrouver différemment, apprendre à se connaître mieux. Echanger, rigoler, discuter, découvrir, s'aimer très fort.

Après avoir retourné la question de la cohabitation dans tous les sens, analysés nos travers à la loupe et imaginé le pire, j'ai proposé à chéri de faire une sorte de charte de cohabitation qui respecte un besoin essentiel propre à chacun, ainsi que l'établissement de 2-3 règles de savoir vivre en groupe. Car, comme dit ma môman, "le mode www.perso.com c'est sûr ça va pas le faire".

Besoin n° 1 d'Yves: faire 2 heures de sport tous les 2 jours. Le connaissant faudra plutôt compter le double car quand il a fini son cardio il fait encore un peu de corde à sauter, quelques pompes, son yoga, son gainage, ses étirements, ses respirations, sa douche, il se rase, bref y en a pour genre 3-4 heures minimum. Ok. Quiconque connaît un peu Yves sait que si on lui enlève cette soupape il devient inbuvable, donc il en va de toute façon de la survie du groupe qu'il fasse son sport.

Besoin n° 1 de Sophie: lire tous les jours environ une heure sans qu'on l'interrompe toutes les 2 minutes par des:
Mamannnnnnnnnnnn il est où mon MP3 ?
Maman, je m'ennuie
Maman? Tu veux me lire une histoire?
Maman? On mange quand j'ai faim!
Soph? Je voulais te dire un truc...
Soph? T'as pas vu mon natel?
etc etc...

On va bien sûr aussi demander aux enfants quel est leur besoin quotidien prioritaire et le noter. (Il faut noter sinon pfuitttttttttt c'est parti). A cela s'ajoutent des notions de participation quotidienne aux tâches ménagères pour tous (oui tous, même le petit, et on choisit pas ce qu'on veut, hein, on fait à tour de rôle les corvées) ainsi que des principes de convivialité qui excluent grossièreté et vilains coups bas. Comprendre : il est exclu de se traiter de tous les noms à tout bout de champ! Les insultes entre les garçons y en a ras le bol, c'est juste invivable.

Et puis on va apprendre à vivre ensemble, tranquillement et là, à mon avis, une seule chose fonctionne: prendre sur soi dans les moments un peu difficiles (= se la BOUCLER). On discute quand on est calmes, autour d'un apéro. Point barre.

J'en vois déjà qui sourient en nous traitant de naïfs :-)

J'ai également envie de tester une théorie tombée tout droit de la préhistoire (??) que j'ai entendue ces derniers mois et qui m'interpelle à titre perso: afin de mieux équilibrer le couple et la famille, il serait bon de jouer à fond sur la complémentarité des sexes. Il s'agirait de (re)donner sa place à l'Homme, au mâle, au chef de tribu. Comprendre: lui confier la responsabilité et la sécurité de la tribu et lui laisser les rênes de l'autorité sur les enfants. Et du coup se couler en gentille femelle dans un espace plus serein, plus convivial, plus léger. Bon c'est pas pour autant qu'il peut pas nettoyer les chiottes et donner un coup de main pour faire les devoirs aux petits, hein! Non c'est plus subtil, c'est au niveau du regard que l'on pose sur l'autre et sur la manière globale de fonctionner. Exit la mégère râleuse, laissons l'homme gérer la situation. Et la vaisselle. Mais ça faut lui demander très gentiment. Voyez le genre?




Avec Yves qui adore jouer au chef, ça ne devrait pas être trop compliqué. Et surtout, ce qui est cool, c'est que je ne vais pas me prendre la tête avec lui en route, genre "Euh tourne à droite, non à gauche, euh à droite, mais là, va làà............ Merde trop tard, mais c'est pas possible on aloupé la sortie je t'avais dit de sortir là... Comment ça je suis nulle j'ai mal expliqué?!!"...  Non non non. Les cartes, l'orientation, l'endroit où garer le camping-car le soir, le contrôle de la carte visa, ce sera lui. Le feu, la chasse aux moustiques, l'affrontement avec l'ours, encore lui. Pendant ce temps, je pourrai l'admirer et lui dire à quel point il est fort. Et beau. Et du coup il me trouvera fantastique et tout le monde sera content. On trouvera même un petit coin secret pour roucouler en amoureux. (Derrière le camping-car au milieu de la nuit? Dans les douches du camping?)

Fin de la théorie :-), début du bonheur à deux.

4 générations de féministes pour en arriver là. Eh bê, c'est pas gagné.
Mais il paraît que ça marche, alors j'ai une année pour tenter ma chance :-) (promis je vous mettrai des photos de l'Homme en pleine action).
Ce sera toujours mieux que de se râper sur le poil.

mardi 13 juillet 2010

Quelques clichés pour se mettre dans l'ambiance

Mes sandales pour aller partout, des Teva City sivouplaît
La pile des bouquins scolaires de Timo (à découper en tranches...)
Mon joli sac à dos
Quelques lectures
Posted by Picasa

Et les fameuses listes d'Yves + les vaccinations et ordonnances...

Joyeux mélange

Yves et moi c'est un peu comme le chocolat et le café, ça va bien ensemble mais c'est pas tout à fait pareil.

Yves aime les hôtels 4 étoiles minimum, les piscines, les bons déjeuners, les coca citrons bien frais en fin de journée, faire son sport tranquille et ronfler la tête dans son oreiller perso. C'est comme ça qu'il a été éduqué et c'est ce qui lui fait plaisir en général. Epicurien, aimant son confort, il se révèle un joyeux compagnon de route pour autant qu'il puisse manger 4 x par jour et qu'il y ait la clim'.
Sa hantise: les moustiques, le chaud, attendre, ne pas trouver un Red Bull glacé ni un pain aux noisettes et les miettes dans les lits.
Ses points forts: l'organisation, la précision, la prise de décision rapide, jouer des heures dans la piscine avec les enfants (pendant que je lis à l'ombre un bon polar suédois), et sa capacité ultra performante d'oublier rapidos nos chamailleries.

Quant à moi, j'aime improviser le quotidien (comprendre bricoler à la der'), dénicher des petits hôtels au détour d'un forum ou d'un Lonely Planet, visiter plein de trucs et tester la bouffe locale. Pas toujours patiente, parfois un peu castratrice avec mes 3 loulous je peux être redoutablement chiante 2 jours avant mes règles.
Ma hantise: mettre de la crème solaire, faire à manger équilibré 4 x par jour et voir mes enfants se chamailler.
Mes points forts? Tchatcher avec n'importe qui, digérer à peu près n'importe quoi et une bonne dose d'auto dérision au jour le jour.

Alors quand on s'est décidé pour le voyage il a fallu trouver des destinations qui nous plaisaient à tous les 2. C'est souvent comme ça quand on est mariés :-). Yves ne voulait pas entendre parler de l'Amérique du Sud ni de l'Afrique pour d'obscures raisons qui lui appartiennent, et moi j'ai mis une option non négociable sur l'Asie du Sud-Est.

Résultats des courses:
On commence par le Canada du 26 juillet au 23 septembre, dont deux séjours comme woofers (pour les non initiés c'est une expérience basée sur l'échange: on bosse 6 heures par jour dans une ferme en échange du gîte et couvert) et 2 semaines en camping car. Promis vous aurez des photos d'Yves et Sophie à la ferme :-)
Puis ce sera la Californie en camping car 3 semaines et 2 semaines à San Diego avec Carole et Julie qui nous rejoignent (du 23 septembre au 29 octobre). Hollywood, SeaWorld, hamburgers, la totale. Yves aura le droit d'aller courir sur la plage torse nu avec des filles blondes et siliconnées pendant qu'on boit des bières avec Carole. Y aura même mon amie Adri et son amoureux qui nous rejoindront d'Arizona où ils vivent.
Ensuite on rentre quelques jours discretos pour que Timo voit son papa et pour recharger du matos scolaire.
Départ le 8 novembre pour le Vietnam avec une escale de 3 jours à Singapour.
A Noël Timo rentre voir son papa 2 semaines pendant qu'on se dore la pilule avec nos amis les Zamora sur l'île de Koh Chang en Thaïlande.
Mi janvier départ pour le Cambodge puis le Laos, ensuite un petit séjour balnéaire en Thaïlande à Pâques avant de nous envoler le 4 mai pour l'Australie pour la fin des vacances avant notre retour mi juillet.

Voilà vous savez tout.
Sur ce je vais faire la vaiselle.
Biz
PS pour ceux qui veulent aller traire quelques vaches et faire des confitures bio comme woofers, c'est par ici

dimanche 11 juillet 2010

J - 15

- Soph? Les passeports sont où?
- Au consulat du Vietnam...
- Soph! On va jamais s'en sortir, y a encore trop de trucs à faire!
- Mais si tu verras, ça va aller...
- Soph? T'as rempli le formulaire du livret ETI?
- Euh non, pas encore...
- Et t'as reçu ton permis international?
- Non, il devrait arriver par la poste ces jours...
- Et t'es allée à la pharmacie pour la trousse de voyage?
- Euh, non, pas encore...
- .... T'as scanné toutes les réservations?
- Euh oui elles sont sur Google
- T'as réservé les hôtels pour les arrivées?
- Euh pas tous non... Bon ok, je me bouge...

Les préparatifs du voyage, c'est un poil stressant en fait.
Chéri est monstre speed et moi je flâne sur les sites de voyage...
Mais ça va le faire, promis :-)

Départ le 26 juillet pour Montréal, accueil à l'auberge alternative pour 6 nuits.
C'est déjà ça non?