jeudi 30 décembre 2010

Photos: la dure réalité de Koh Chang...

Bonne année 2011 à tous! On vous souhaite joies, bonheurs et le moins d'emmerdes possibles
Et en attendant de vous coller une bise, quelques images de playa, bistrots et farniente, si ça c'est pas le paradis, ça y ressemble :-)

Photos: temple et balade à Bangkok

Noël à Bangkok et départ pour Koh Chang

Maman ? Tu crois que le Père Noël sait qu'on est ici ?
Est-ce que je vais avoir des cadeaux ?
C'est bizarre Noël comme ça, non?

Premiers moments de blues... C'est Noël et en même temps, non... Timo s'est envolé pour rejoindre son père, on passe le 24, puis le 25 et il n'y a ni sapin, ni repas en famille, ni biscuits de Noël, ni carottes sur le balcon pour les rênes du Père Noël. On a passé un moment terrifiant dans un super centre commercial à choisir quelques petits cadeaux avec Arno. D'habitude, on y va en cachette, on emballe les cadeaux et on les cache pendant que les enfants dorment. Je sais que pour certains cela semble peut-être ridicule, voire désuet, mais chez nous, on fait comme ça. Là, on s'est retrouvés comme des imbéciles devant des stands immenses, avec Arno qui ne savait pas quoi choisir. La pire idée du monde en fait. Finalement j'ai planté Yves et Arno pour aller faire emballer les cadeaux et du coup j'ai rajouté une surprise "spécialement commandée par le Père Noël lui-même qui ne pouvait pas venir exprès mais qui a pensé à lui" ce qui a suffit à réveiller une touche de magie. En même temps, c'est un peu bizarre de se plaindre alors qu'on est tranquillement au soleil, mais la tradition, c'est la tradition. J'adore voir les enfants en pyjama qui découvrent les paquets sous le sapin qu'on a décoré ensemble avec d'horribles boules de toutes les couleurs, j'aime m'empiffrer de dinde un peu sèche et ensuite claironner que je me mettrai au régime le 1er. Cette année c'est juste différent.
Je pars chercher Carole, Marcos et Lilou à l'aéroport le 26, pendant qu'Yves et Arno s'installent gentiment dans notre nouvel hôtel mega kitsch et planté au milieu de nulle part. On voulait un truc un peu luxe pour passer deux jours sympas, avant de partir sur Koh Chang. Résultat, on a atterri dans une sorte d'hôtel immense, le Prince Palace, à côté de la Bo Bae Tower. Le quartier est un peu étrange. Dieu merci il y a un marché aux alentours, avec leurs inévitables gargotes de rue, ce qui nous permet d'éviter les repas chers et pas bons du palace.

Il faut savoir qu'à Bangkok, dès qu'on se déplace en dehors des régions desservies par les métros ou les taxi boats, c'est l'enfer. les embouteillages sont monstrueux et tout prend un temps fou. Je pars à 14h15 pour l'aéroport et nous arrivons tous ensemble à 18h à l'hôtel en retour! Apéro de Noël à côté de la piscine - Arno est tellement heureux de déballer ses cadeaux, il les aligne comme des trésors - , puis merveilleuse soupe locale au marché du coin, entre amis. C'est le bonheur!

Le lendemain, on décide de se la jouer touristes. Au programme, tuk-tuk, descente du fleuve Chao Phraya en bateau, visite de temples, marché aux amulettes et shopping à la Khao San road. Seule petite déception, le bateau est bondé et dans notre coin, il n'y a pas de petites embarcations typiques pour flâner dans les khlongs typiques. Tant pis, on évite au moins les embouteillages. Je posterai les rares photos de notre journée dans le prochain message, j'ai malencontreusement oublié de recharger mon appareil photo, donc ce ne sera qu'un aperçu de notre super journée.

Il fait chaud, il faut marcher, mais les visites sont belles et intéressantes, parsemées de quelques découvertes étonnantes. Le marché aux amulettes proposent de vraies pattes de tigre et mixe facilement amulettes, gris gris et statues avec quelques prothèses dentaires usagées. Au milieu de ce bric à brac plutôt intéressant d'articles voués à la dévotion s'agitent quelques prostituées sur un mauvais son karaoké... personne ne paraît s'en offusquer et les moines passent, indifférents, tout en continuant leur quête de l'objet sacré qui les accompagnera. Carole décide de se procurer quelques porte bonheurs pour sa nouvelle voiture et Yves hésite à s'offrir un bon gros Bouddha pour la maison. Les enfants jouent bien le jeu, l'ambiance est cool malgré les 35° et le monde. On aura juste la mauvaise surprise d'un Arno malade le soir, plié sur les toilettes. Le pauvre, lui qui commençait enfin à goûter de tout :-((

Photo volée ici
Le lendemain, c'est le grand départ pour Kho Chang. Pour s'y rendre, il faut prendre un bus pendant quelques heures, un bateau et un taxi sur l'île. Étant relativement proche dune station de métro, on se décide pour ce moyen de transport pour rejoindre la gare routière Ekamai. Les billets pour le bus sont déjà achetés, on prévoit une bonne heure de marge, et c'est parti!

Tu parles! Le taxi des Zamora se retrouve bloqué dans le marché, puis arrêté par la police... Vive les portables. Yves tente le tout pour le tout, nous laisse Arno et moi à la station de métro et file faire patienter le bus 999 qui part à 9h45. Que nenni, on le rate! Dommage c'est le seul qui rejoint directement Laem Ngop (embarcadère), tous les autres bus vont sur la ville de Trat, à 30 minutes en taxi du bateau.

Tant pis, on prend un Trat Express à 11 heures, en espérant qu'on attrape un bateau en fin de journée. Marcos négocie les prix et c'est parti. J'avais dit à Carole de prendre un pull car généralement la clim' est à fond dans les bus. On a finalement passé quelques heures bien chaudes, accompagnés de mauvaise musique mielleuse diffusée à fond dans le bus :-), avant d'atterrir à un arrêt de bus qui propose des forfaits: taxi collectif pour Laem Ngop et traversée en ferry. Avouons que la sécurité n'est pas vraiment top dans ce genre de véhicule qui fonce sur les routes, alors qu'on est à l'arrière, posé comme des sardines sur des petits bancs, à moitié à ciel ouvert. On prie nos petits anges de nous épargner, tout en calculant de mettre les enfants dans des positions stratégiques en cas d'accident.

C'est dans ce genre de moment qu'on est content d'arriver entiers et de pouvoir s'installer dans un bon gros vieux ferry bien lent. L'arrivée sur Koh Chang se passe bien, on monte dans un autre taxi collectif, il fait nuit, on arrive enfin à notre resort, le Noren, épuisés mais heureux.

L'île est belle, la plage magnifique, ce sont des vacances un poil luxe mais bienvenues, avec nos amis. Depuis on bronze, on mange, on dort, les enfants s'amusent, bref c'est la belle vie.

On espère juste que les deux expéditions qu'on a bookées avec Expedition Tour ne soient pas une arnaque, mais ça on vous le racontera ces prochaine jours ;-)... (Les conditions de réservations étant un peu étranges on ne sait pas trop si nos petits sous se sont envolés dans la nature ou si tout est ok.)

vendredi 24 décembre 2010

Photos: premier jour à Bangkok

Ferme aux serpents de la croix-Rouge, parc Lumphini et Khaosan Road

Thaïlande, Bangkok, changement radical après le Vietnam!

Après 6 semaines au Vietnam, on s'était gentiment habitué au rythme et habitudes du pays et au plaisir d'être loin de tout et souvent à l'écart des circuits touristiques. D'ailleurs quand on croisait des voyageurs on se parlait automatiquement, pour le plaisir d'échanger...

Du coup, on a un choc avec Bangkok!

D'abord l'aéroport est moderne, bien organisé, les taxis sont alignés, on fait la queue et il n'y a pas cette foule qui vous tombe dessus comme à Hanoï. Les routes ne sont pas envahies de mobylettes qui circulent en tous les sens et les conducteurs respectent à peu près les feux rouges. Les touristes affluent de partout, les étals de fringues s'étalent, les buildings sont monstrueux et il y a même du chocolat dans l'épicerie à côté de notre hôtel. On entend parler français, anglais, allemand, des filles roucoulent avec les européens- voire plus si affinités, j'y reviendrai...- , bref, c'est carrément, radicalement, différent.

On se regarde avec Yves et instantanément on se sent tous les deux un peu nostalgique du côté authentique du Vietnam... Authentique ou communiste? Traditionnel ou "moyen-âgeux" comme disent parfois les expat's que nous avons croisés? Difficile de juger, de comprendre exactement, mais ce qui est certain, c'est qu'on a aimé le charme de ce pays et la gentillesse de ses habitants, même si on a eu parfois du mal à communiquer.

Il va falloir switcher de modèle. D'habitude je bouquine sur l'histoire du pays et je dévore le Lonely avant d'arriver. Là, on débarque un peu à l'improviste, va falloir se renseigner et se faire à une tout autre mentalité. n aura notre guide voyage dans quelques jours, alors d'ici là c'est règle 22. On a trouvé un hôtel dans la vieille ville, le Rikka Inn, dans la rue typique des voyageurs à petits budgets, la Khaosan Road. On l'a choisie pour être proche des temples qui nous intéressaient, et pour ses facilités au quotidien. Ni une ni deux, dès notre arrivée, on se faufile rapidement à l'écart de son agitation pour dénicher des ruelles plus calmes et grignoter une brochette, une mangue découpée ou un pad thaï, assis sur un coin de trottoir, comme tout le monde.

Le soir même Timo s'envole pour deux semaines rejoindre son père. C'est la première fois qu'il prend l'avion tout seul, on est flippés tous les deux quand je le laisse avec le personnel de Swiss. Je dors mal quand il est dans l'avion et j'espère qu'il sera bien accompagné. Finalement tout se passe bien -je suis une vraie mère poule angoissée- et il va fêter Noël à Marseille, comme d'habitude.

Le lendemain, nous allons voir une exhibition de serpents organisée par la Croix-Rouge (je mets quelques photos dans le prochain message). Arno est le seul gamin à rouspéter et gigoter, un vrai bonheur. On s'échappe assez rapidement pour aller se balader dans le parc Lumphini, où on a eu la surprise de croiser des immenses varans, les "dragons de Komodo", en liberté :-). Et là, Arno s'éclate. Il nourrit les poissons, observe les varans, joue sur une place de jeux, la première que l'on voit depuis notre départ pour l'Asie. Il est dehors, il peut courir, il est content. Ce n'est vraiment pas un petit citadin! On lui propose de ne pas pas visiter mille choses le lendemain, et de rester bien tranquillement à l'hôtel en échange de visites culturelles, temples et marchés, le surlendemain. Ce n'est pas toujours facile pour lui de nous suivre dans nos périples et il lui faut du temps pour jouer, tout simplement. C'est pourquoi j'ai choisi ce petit hôtel avec piscine sur le toit, car il adore ça :-).

Dans deux jours la famille Zamora nous rend visite, on est super heureux de les retrouver! Pour l'occasion on déménage dans un bel hôtel qui fait des supers promos pour Noël. ce sera notre petite fête à nous, car Arno est un peu triste de ne pas avoir son sapin, son père Noël et toute la famille comme d'habitude.

En attendant, on vous souhaite à tous un super joyeux Noël et à très bientôt!

jeudi 23 décembre 2010

Derniers jours au Vietnam :-)

Nous terminons notre séjour au Vietnam par 2 jours à Ho Chi Minh.


Au programme:

  • Le grand marché de Ben Thanh, grosse usine à souvenirs où il faut bien marchander
  • Un crochet par la jolie librairie française Nam Phong,
  • Une bonne bouffe à la cantine épicerie de Nhu Lan dans le district 1 (à côté de la librairie)
  • Une visite épique à la poste centrale, vestige de l'époque coloniale- 4 guichets pour envoyer 3 enveloppes, faut ce qu'il faut hein -
  • Une après-midi sympa au parc aquatique chinois du quartier de Cholon, ambiance locale très chouette, les enfants se sont amusés avec les jeunes locaux
  • Et un bon repas convivial avec Julie et Gilles au restaurant Tib (notre unique gastro au Vietnam)

PS: pour les livres, nous avons utilisé durant le voyage le système du troc dans les bars et hôtels pour voyageurs, assez courant par ici. Malheureusement il n'y a pas tant que ça de bons bouquins abandonnés, donc l'achat de neuf ou d'occasion s'impose de temps en temps.

On quitte ce pays assez incroyable pour la Thaïlande, après une bonne engueulade avec le réceptionniste de l'hôtel Sophia qui nous a pris la tête parce qu'il ne retrouvait plus nos passeports, soi-disant dans le safe, mais qui traînaient finalement dans un bête tiroir.  J'ai bien cru que cela allait mal se terminer... Yves a pris sa tête de mec pas content, l'autre s'est vexé et nous a fait la totale au moment du départ pour nous casser les pieds. Mais cela ne gâchera pas nos excellents souvenirs d'ici, où la grande majorité des vietnamiens s'est montrée adorable avec nous.

Quelques images


A bientôt, en Thaïlande ;-))

lundi 20 décembre 2010

Photos: deux jours sur le delta du Mekong

Très belle croisière de deux jours sur le delta du Mekong organisés par l'agnece de voyage Sinhbalo de Hô Chi Minh City... On n'a pas croisé de touristes le premier jour, c'était vraiment bien :-)

jeudi 16 décembre 2010

Chaleur + visites culturelles à Ho Chi Minh City

Depuis plusieurs semaines, j'avais pris l'option zen attitude. Il faut dire que j'avais sacrément pété les plombs un jour à San Francisco (pour ma défense, ils s'étaient donnés le mot pour me transformer en hystérico-barge)... Bref, passé l'onde de choc, j'avais décidé que dorénavant je restais cool. Ils pouvaient en faire des tonnes, je m'autoriserais, allez, une ou deux petites gueulantes et éventuellement une petite taloche exceptionnelle, mais les grosses colères qui me laissaient sur le carreau, c'était fini. Ne croyez pas que je suis une cinglée incapable de me contrôler, hein. 

D'ailleurs, tant qu'on faisait les loukoums sur la plage, et bien c'était facile de faire la gentille, easy, les doigts dans le nez et je peux même frimer en disant que c'était le bonheur. Et c'était vrai! Mais voilà qu'on est partis depuis deux jours de notre retraite paradisiaque pour retrouver la fièvre du voyage. On est à Ho Chi Minh City, à l'hôtel Sophia, tous ensemble dans la même chambre. Il fait très chaud, il y a 10 millions d'habitants, la circulation est dense et on se perd souvent car notre carte est pourrie. Bref, l'ambiance est électrique! Nos pires travers ressortent, hélas.

Mettez 24h sur 24 un Arno râleur à tendance tyrannique, associé à un Timo monté sur pile électrique qui adore agacer son monde, le tout mélangé à un mec bourré de principes qui n'a pas pas toujours beaucoup de patience, et une Sophie qui tient mordicus aux visites culturelles par 35 ° et hop, tout d'un coup, la tension monte. Rester calme, rester calme, respiration.... pffffffffffffffff...

Oui, je les traîne dans des musées et je m'en mords souvent les doigts, mais têtue, je persévère. J'avais donc décidé que nous irions tous ensemble au musée des souvenirs de la guerre. Histoire de comprendre les enjeux historiques du Vietnam et de faire voir aux enfants ce qu'est la guerre "pour de vrai". Le choc fut réel pour tous.

On a beau "savoir", avoir vu des images, des reportages, quand on est face aux horreurs de la guerre, c'est terrifiant et traumatisant. Arno a voulu partir et m'a demandé plus tard s'il avait le droit de ne pas faire l'armée quand il serait grand. Et s'il pouvait toujours jouer à la guerre avec son frère mais en faisant semblant, et sans mitraillette, juste des bâtons... Timo s'est posé plein de questions sur les armes chimiques et leurs dégâts sur les générations suivantes.

On a enchaîné avec la visite du Palais de la réunification qui s'est révélé un étrange lieu à moitié vide, un peu glauque. Ensuite on s'est un peu perdus - et il faisait carrément très très chaud- avant de prendre un taxi qui nous a largués au mauvais endroit.

On a mis encore un petit moment avant de trouver l'agence de voyage qu'on voulait pour organiser une excursion dans le delta du Mekong. On vous en redira des nouvelles, on part ce week-end pour deux jours, direction Ben Tre, Trah Vinh, Can Tho, avec une nuit chez l'habitant.

Le soir on est sortis manger au Thaï express de la rue voisine, dans laquelle on a vu pour la première fois clairement des prostituées dehors. Charmant...

Quelle journée! Mais, en même temps, c'est aussi la vraie vie... Et c'est bien aussi de sortir de son petit cocon. Suite aux prochains épisodes... Dans le calme et la bonne humeur...


vendredi 10 décembre 2010

Photos: une expédition dans le Sud de l'île de Phu Quoc

Rêvasseries au bord de l'eau et vie d'ici

Ce matin je demande à la réception si je peux faire faire ma lessive. « Wait a moment, wait, ok ? » Ok… Une vieille femme arrive et commence à me parler en vietnamien. Elle s’accroupit dans la position typique des gens d’ici, je l’imite, pour être à sa hauteur, même si c’est franchement inconfortable comme position quand on n’a pas l’habitude. Voilà qu’elle sort toute ma lessive du sac en plastique par terre et qu’elle fait des tas en examinant le contenu. Ici, les culottes (mes culottes !!), là les T-shirts. Elle compte avec moi les vêtements, ceux des enfants… Finalement il y a toutes nos affaires étalées sur le sol au pied de la réception. Cela dure une dizaine de minutes, car il faut qu’on se mette d’accord sur un t-shirt d’Arno qui a des tâches qui ne partent pas et elle veut s’assurer que je ne veux pas qu’il revienne tout blanc. Je ris de la situation, car il y a une table à côté et des fauteuils, mais ici les choses se discutent autrement. Je la recroise plus tard, elle rit et me serre le bras en me mimant qu’elle a lavé mes affaires ce matin.

Souvent les femmes me regardent, elles regardent les enfants et on se sourit. Un petit moment de complicité. Je les trouve belles, dignes, pudiques, fortes. J’imagine leurs priorités quotidiennes, trouver des solutions pour la famille, se débrouiller pour que tout roule malgré une certaine précarité. Je me pose des questions : ils dorment tous ensemble, quand font-il l’amour ? Et comment font-elles quand elles ont leurs règles ? J’ai eu un mal fou à trouver des Tampax… Quels sont leurs secrets pour que les enfants soient si sages ? On ne les entend quasi jamais pleurer.

Leurs maisons sont petites, parfois précaires. On devine que les familles ne possèdent pas grand-chose, même si la télévision et les téléphones apparaissent quasi partout. Au milieu de ce va et vient constant, de cette agitation perpétuelle, les femmes prennent le temps de s’arracher entre elles leurs premiers cheveux blancs, assises sur une chaise dehors en fin de journée. Elles font attention à leur teint, cachées sous leurs grands chapeaux. Dire qu’on se crame au soleil, vautrés comme des lamantins, qu’en pensent-elles ? Je me sens parfois un peu ridicule, même si je profite pleinement de la situation. Car qui se plaindrait de la mer, du soleil, de rêvasser à l’ombre avec un bon bouquin pendant que les enfants jouent ? De manger pour 3 dollars une magnifique salade de fruits de mer ?

Les enfants vont bien, ils ont leur propre chambre à l’hôtel, ils adorent l’eau et se sont faits de nouveaux amis franco-suisses à l’hôtel. On apprécie également de pouvoir échanger avec cette famille en voyage comme nous. Des discussions avec des personnes qui parlent français, qui vivent une situation similaire, c’est toujours bon pour la tête. (Pour les suivre, leur blog est ici). Nous avons fait ensemble une petite excursion hier pour découvrir le sud de l’île. Je poste les photos dans le prochain message. Au programme bateau, snorkling, pêche et dégustation de poissons et oursins. La belle vie ! Yves est heureux, lui qui aime le soleil, il engrange un maximum d’énergie. Il faut dire qu’ici tout est à proximité. Petits restos délicieux, plage avec chaises longues à l’ombre, mer chaude, piscine pour se rafraîchir, l’idéal pour se reposer.

Le matin je me réveille et je me sens bien, reposée, je me lève tranquille. Pas d’agenda, pas de contrainte, pas de ménage, pas d’horaire, rien…C’est fou ça. 12 ans que je ne m’étais pas sentie aussi reposée. Yves profite de se baigner et de bouquiner, de faire son yoga…

Ce week-end nous allons aller voir de nouvelles cascades au centre de l’île et visiter le marché de jour à Duong Dong. On repart mercredi prochain. Ces quelques jours de farniente sont comme une pause dans le voyage, des vacances pour tout le monde. Mais l’ailleurs m’appelle déjà, je prépare la suite, Ho Chi Minh City, le delta du Mekong, puis Bangkok… J’aime bouger, changer de place, découvrir de nouveaux espaces.

On m’a souvent dit que j’ai du être bohémienne dans une autre vie… mmmm peut-être ??

mercredi 1 décembre 2010

4 jours au nord de Phu Quoc

Après les pluies et le brouillard du Nord, nous voici au chaud, au Sud du Vietnam, sur l’île de Phu Quoc. L’île est découpée en deux, le sud de Duong Dong où l’on trouve la Long Beach et ses nombreux complexes hôteliers, et le nord moins développé, où nous sommes, avec ses petits villages de pêcheurs, ses chiens, ses coqs et sa grande plage déserte au sud de l’île de la tortue. Nous avons eu un peu de pluie et un bon vent quotidien mais la température est bonne et le soleil fait du bien à tout le monde. On découvre les joies des petites bêtes qui rampent et qui volent, oiseaux qui piaillent le matin tôt, geckos et lézards, l’île étant essentiellement constituée de forêt… Heureusement, nous dormons sous moustiquaires et on a de bons produits anti-moustique.

La nourriture change aussi un peu. Il y a plus de produits de la mer, mais étrangement ils sont plutôt chers. On mange du riz, de la soupe traditionnelle typique (nommée Pho), des fruits, des légumes, quelques crevettes et de temps en temps de bonnes petites brochettes. Arno mange de mieux en mieux, malgré quelques caprices récurrents. Aujourd’hui on a parlé avec les enfants de ce qui nous manque question nourriture. Arno a envie de Nutella, pain frais et étrangement d’artichauts et de ma sauce maison qui les accompagne. Timo rêve d’un bon steak saignant, de sauce aux morilles, de glace et de fruits des bois. Yves donnerait cher pour un Ragusa et un steak tartare et un croissant branche cailler. Quant à moi, je fantasme sur un plateau de bons fromages, avec du pain complet, du raisin et un bon vin. Dire qu’on est partis il y a seulement 3 semaines et qu’on est là pour 6 mois… va falloir s’habituer ;-) Timo s’en fiche car il rentre deux semaines à Noël pour voir son papa alors il en profitera. Il nous rapportera du Cenovis et du chocolat !

A l’exception de ces envies culinaires, il y a beaucoup de changements dans notre style de voyage depuis qu’on est arrivés en Asie. Arno a un peu de mal à s’habituer et il s’ennuie souvent. Le temps passe différemment, tout est plus lent ici. Patience et humour sont de rigueur. Et il y a forcément moins de places de jeux, piscine et attractions qu’aux States. Sans compter qu’il a eu quelques petits bobos : mal au ventre, boutons de chaleur, petite blessure au pied et attaque de chenille urticante. De plus, il souffre du chaud, et il a parfois du mal à s’endormir dans notre bungalow non climatisé. Et le pire pour lui qui est si timide c’est que tout le monde lui parle et lui touche la tête, ce qui l’énerve au plus haut point. En plus quand il pleure, tout le monde rigole alors il pense que la terre entière se moque de lui. J’essaie de lui expliquer que les gens ici rient pour être gentils, mais ce n’est pas toujours évident. Heureusement il y a plein de choses qu’il aime bien ici : nager dans la mer avec ses lunettes pour voir les poissons, trouver des coquillages avec son frère, jouer avec les gentils chiens de notre « resort » qui sont très affectueux. On les a baptisés réglisse et caramel, en fonction de leur couleur.

Timo a l’air de mieux s’acclimater. Je le trouve même beaucoup plus calme et serein qu’au début du voyage. Confronté à une certaine pauvreté, il semble réaliser notre chance et ne se plaint que rarement. Il mange ce qu’il y a et observe les choses. Il vient de finir de lire « Deux graines de cacao » de Evelyne Brisou-Pellen et se pose plein de question sur les différences culturelles. Ce qui ne l’empêche pas d’embêter régulièrement son petit frère, ni d’oublier de mettre son linge à sécher… Quant à l’école, ce n’est pas tous les jours facile. On a décidé de s’accrocher pour qu’il atteigne ses objectifs de 7 ème VSB mais cela lui demande de la persévérance, de la patience et parfois il craque un peu. Je ne regrette pas les brochures de la collection « mini chouette » et « chouette » que j’ai achetées en complément du programme traditionnel vaudois, car on a enfin des corrigés. On complète aussi pour les langues avec les applications iPod « busuu ». Il me manque toujours un correspondant de son âge pour échanger sur le programme de physique, qui reste le plus compliqué à suivre. Je pense passer une petite annonce dans la Côte à ce sujet. En échange on pourrait proposer un super bon Payot pour le correspondant à notre retour.

Coupés du monde depuis quelques jours, on a pris le temps de se reposer, de lire, de jouer avec les enfants, de se balader. Yves et Timo ont même joué au Volley avec l’équipe qui travaille au Mai Phuong. Aujourd’hui on continue notre périple dans l’île en allant au Freedomland. Le lieu semble convivial et sympathique, même s’il n’y a pas d'eau chaude ni de restaurant. On vous racontera ;-)

On va passe aussi par la ville pour poster nos messages sur le blog, envoyer quelques emails, acheter du dentifrice, du savon, de l’aspirine et un paréo. La consommation ici est réduite et on dépense moins, ce qui fait très plaisir à Yves…

Photos: premiers jours à Phu Quoc

Y a des fois c’est comme ça, ou 26 heures de voyage pour traverser le Vietnam

Aujourd’hui c’est le grand départ pour Phu Quoc, petite île tout au sud, chaleureusement recommandée sur les forums de voyage pour passer deux semaines de balnéaire. Après avoir un peu galéré pour trouver des places dans les bungalows de l’île, on a finalement opté pour trois emplacements différents. Le Mai DuongPhong resort, Freedomland et pour finir une semaine au Kim Hoa, avec piscine et tout le toutim, pour faire plaisir aux enfants. Les deux premiers emplacements sont au nord de la ville principale et du coup un peu à l’écart des grandes plages bondées.

Ok, réservations faites, billets d’avion et de train ok, on boucle nos sacs vendredi matin pour quitter Bac-Ha. Malheureusement nos affaires sont encore sales et humides de notre dernier treck, rien n’a séché... Disons-le franchement, même les lits sont humides. Beurk. Et quand en plus il n’y a plus d’eau chaude dans l’hôtel, c’est un vrai bonheur pour se réchauffer. Bon, on quitte donc Bac-Ha relativement réjouis : c’est le soleil qui nous attend !

Après notre première expérience tonique avec les bus locaux, on a choisi de prendre un taxi pour redescendre sur Lao Cai. Vu les routes boueuses, c’est quand même plus prudent. Arno supporte mal les virages et le taxi roule un peu sport. Arno commence à virer au vert. Je décide d’aller à l’avant avec lui pour qu’il regarde la route, fenêtre grande ouverte, un petit sac en plastique ouvert à portée de main au cas où. Un truc à se choper une bonne crève, mais tant pis. Ni une ni deux Arno vomit deux fois dans le petit sac et geint tout du long. Un pur bonheur. La prochaine fois c’est Yves qui s’y colle (il ne sent rien), car moi l’odeur me fiche la nausée c’est terrible. Pour la peine je sens un bon gros mal de tête qui s’installe. Arrivés à Lao Cai, Arno a faim. Il se goinfre de pain et de vache qui rit et le soir on opte pour une pizza histoire de varier les plaisirs après une semaine de riz + porc grillé + légumes + salade de tomates et concombres.

Départ en train de nuit pour Hanoï. Notre wagon couchette est toujours aussi dur, mais on fait avec. J’ai bu trop de café, impossible de dormir. Deux heures plus tard, au moment où je commence enfin à m’assoupir, Arno se met à pleurer. Il met un moment à me dire ce qui cloche. Finalement il hurle : Mamannnn j’ai mal au ventre, je dois faire cacaaaa ! Viteeeeeeeeeeeeeee ! Ok, ni une ni deux, retrouver ses crocs, sortir de la couchette et courir aux immondes chiottes du train avec désinfectant, papier et tout le toutim, en priant pour qu’il n’y ait personne. Arno pleure, il veut rentrer à la maison. Bonne ambiance dans les toilettes. Après 4 allers-retours dans ce charmant endroit bruyant et sale pour qu’il se vide, suivi d’épisodes dramatiques car il a mal aux fesses (il faut donc le laver consciencieusement puis lui mettre de la crème), il s’endort enfin, collé à moi sur ma couchette minuscule. J’attends qu’il ronfle et je prends sa place en hauteur. Entre deux, Timo pète un plomb qu’il n’arrive pas à dormir, on le comprend, et du coup il fait un boucan du tonnerre. Yves tente d’expliquer à tout le monde que c’est bon, là, ça suffit comme ça, et que maintenant qu’Arno dort enfin ce serait bien qu’on ne fasse pas trop de bruit. On finit en fait par réveiller nos voisins qui commencent à discuter. On entend tout d’une couchette à l’autre ! Les pauvres ! Avec tout ça on ne dort toujours pas et le réveil sonne à 4 heures 15. une heure après, alors que tout est silencieux, Yves se précipite aussi aux toilettes pour une belle diarrhée. Bam, la porte. Re-Bam… (Le pauvre n’a pas le choix, elle coince). On n’arrivera jamais à dormir. Joyeuse nuit. A 4 heures, le train résonne d’une horrible radio grésillante qui réveille tout le monde. Après 15 minutes, Yves craque, se lève et va l’éteindre, cela ne plait pas à nos voisins vietnamiens, tant pis. On commence à tous rigoler comme des fous, jusqu’à l’arrivée. Les nerfs sans doute ;-)

On enchaîne avec un taxi qui roule comme une tortue, 4 heures d’attente à l’aéroport le matin et deux avions jusqu’à Phu Quoc. D’ailleurs, je sens que je me suis fait avoir, je me retrouve avec les deux loulous à occuper pendant le trajet pendant qu’Yves sympathise avec des allemands et pique un roupillon dans la rangée voisine. Les enfants font des constructions de Lego (en fait de copies de Lego à la sauce vietnamienne) et je suis leur assistante préférée. Mon dieu comme j’ai sommeil, il me faut une dose d’amour énorme pour assurer le coup et suivre les étapes de construction étranges d’un vaisseau de l’espace…

Balade au bord de la plage à Phu Quoc
On arrive à 15 heures sur notre île ! Quelle chaleur ! Et quelles tronches ! Plus de 24 heures de trajet, on est vraiment défraîchis. Surtout moi d’ailleurs. Les cheveux sales et plats, le dessous de bras humide et deux belles valises sous les yeux, je fais peur. On embarque dans le bus que l’hôtel nous a très gentiment envoyé (le transfert fait partie du prix). Le conducteur a du avoir son permis hier, il est encore plus lent que celui d’Hanoï. Arno répète en boucle « Mamannnnnnnnnnnnnnnn, je m’ennuie…. je suis fatiguééééééé » ce qui a le don d’agacer tout le monde.

Tiens le taxi s’arrête devant un pont de bois. Il n’ira pas plus loin. On met un moment à comprendre que le pont n’est pas assez solide pour qu’on y passe en véhicule. Dieu merci, un jeune homme nous informe qu’une autre voiture nous attend de l’autre côté du pont. On trimballe gentiment les sacs à pied et on se retrouve dans le 4x4 de Caï, qui travaille en fait pour notre resort. Dans le village de pêcheurs, les enfants se baignent au milieu des détritus et les femmes vendent les poissons pêchés au bord de la route dans des bassines, notamment des petits requins. Arno décide qu’il ne se baignera pas pendant tout notre séjour car il a peur de se faire croquer. On arrive enfin à notre bungalow. Il est 4 heures et demi, on n’en peut plus. Les enfants veulent absolument aller se baigner tout de suite – Arno a visiblement déjà oublié les requins... Maman, il est où mon maillot, papa, et mes lunettes ?? Mais cherchez bon sang, vous n’avez qu’un sac et les affaires sont toujours au même endroit !

Après les avoir éjectés pour qu’il se rafraîchissent, je peux enfin prendre une douche (froide, argh) et je prie pour que le resort ait une bonne bière fraîche au frigo. Après tout ça, je ne rêve que de ça, regarder les enfants s’amuser dans l’eau et buvant une bonne bière fraîche avec une clope. Yves se dévoue pour aller les surveiller, j’ai enfin la paix.

Mission accomplie. On est installés, on a des moustiquaires dans la chambre, la mer est chaude, les enfants sont contents et on a même un nouvel ami, un gros gecko sur le mur qui pousse des cris régulièrement. Intéressant. Il va se taire cette nuit sinon je le bouffe, c’est sûr ;-)