dimanche 15 mai 2011

Australie : premiers jours de notre aventure sur la côte est en camping-car

Au jour le jour, on commence avec le 9 mai
Départ de l’auberge de jeunesse à neuf heures, sacs au dos, itinéraire en poche. Arrivés à Camper Travel à l’heure, visionnage de la vidéo de démonstration du véhicule, vérification du véhicule, instructions de base, c’est parti ! Yves démarre sa conduite à gauche comme un pro et je me mets en position co-pilote, les enfants sont attachés à l’arrière, Midnight Oil passe à la radio, on roule en direction des Blue Montains. Notre super Apollo 6 places - y a même des ustensiles de cuisine, des cartes régionales, un kit de base, des draps, des serviettes et un écran DVD, la classe intégrale – se conduit bien, tout est parfait. Des jeunes nous ont conseillés l’achat du guide « le camper6 », afin de profiter de tous les bons plans gratuits de la route (douches, emplacements, barbecue…). Impossible de dégotter ce fichu bouquin, on se décide pour un emplacement au camping de Katoomba pour deux nuits, répertoriés dans tous les dépliants publicitaires locaux. Yves risque l’attaque en découvrant le prix : 50 dollars par nuit – et il n’y a même pas le wifi ? Ça commence bien. Il fait une caillasse d’enfer et on a loupé le supermarché de Sydney. On arpente les rues du bled à la recherche de victuailles et d’habits chauds supplémentaires, embêté par la taille du camping-car plutôt fait pour les grandes allées. Dire qu’il y a une semaine, nous avions 38-40 degrés, il faut s’adapter ! Une fois les courses rangées, chacun fait son petit nid pour la nuit. Les enfants sont frigorifiés, on zappe la douche au profit de couches de vêtements chauds supplémentaires. On a notamment trouvé des peignoirs douillets qui font la joie des enfants. J’en enfile un avant de sortir me laver les dents, Yves me prend en photo en murmurant « ma chérie, je n’ai jamais eu autant envie de toi que ce soir… », on rit comme des baleines, parfois ce voyage a des allures de gag. Hop, tout le monde au lit après un repas chaud. Personne ne se relève la nuit pour aller aux toilettes !

10 mai
Yves a passé une super mauvaise nuit, il dit que le camping-car penche, qu’il a du se retourner au milieu de la nuit et qu’il ne supporte plus les sacs de couchage, il étouffe. Arno est collé à moi comme un koala, lui qui déteste dormir avec nous est venu au milieu de la nuit me demander s’il pouvait venir dans notre lit car il avait super froid. Timo a assuré comme un grand, emmitouflé dans sa capuche. Quant à moi, j’ai eu tellement froid que je ne rêve que d’un grand café bien chaud. On zappe encore la douche, on ne peut même pas imaginer se déshabiller, j’ai le nez gelé. Départ pour les « Three sisters » dans le parc national et une marche de trois heures dans la forêt en contrebas (photos ici). Arno râle tout du long – un vrai plaisir, tous ceux qui le connaissent savent à quel point il a le don d’énerver son prochain dans ce genre de moments –là - et finit par nous dire que ses chaussures sont trop petites –pouvait pas le dire hier quand on était au magasin mmmh?-. Il y a des moments où on mesure bien la force de son amour pour ses enfants. Il finit la balade, à grand renfort de biscuits et de la promesse de nouvelles chaussures de marche dès notre retour dans la petite ville de Katoomba. Après deux heures d’écoles, un bon plat de pâtes et des parties de Uno on saute encore une fois la douche, trop frigorifiés. C’est déjà un exploit de se laver les dents, d’aller faire pipi et de se débarbouiller. Lampe frontale sur le front et cheveux en bataille, je pense à mes anciennes collègues de Femina qui prendraient peur en me voyant dans cet état et je ris toute seule. Arno dort avec moi et Yves se coltine la banquette.

Le 11 mai
Le vent s’est levé et il fait encore plus froid. On fuit lâchement pour aller se réconforter auprès des kangourous du Featherdale Wildlife Park en plaine. Les enfants sont super heureux de pouvoir les toucher, ils peuvent les nourrir et les caresser (photos dans le prochain message). Au vu de la météo, on se décide à faire de la route pour filer vers le nord plus rapidement que prévu. Yves assure à fond les heures de conduite car je n’ose pas conduire à gauche, j’ai peur d’avoir de mauvais réflexes. On sort à Buladhelah, pour profiter des lacs et de la mer dans la région de Forster. Résultat, le super camping mentionné dans le guide et dont je me réjouis (une douche, une douche !) est carrément fermé, les toilettes inutilisables et il n’y a personne. Yves est fatigué mais je le supplie de faire encore une quinzaine de kilomètres pour tenter notre chance dans le prochain. Dieu merci, le surveillant nous accueille malgré l’heure tardive et nous pouvons nous installer en face du lac pour la nuit. Les garçons se dépêchent d’aller à la salle de bain, je traîne un peu en imaginant pourvoir me délecter plus tard d’un moment de paix, une fois qu’ils seront couchés. Une clope, une bonne douche, seule. Un vilain filet d’eau tiède m’attend, qui vire au froid avant la fin du rinçage des cheveux. C’est à ce moment-là que je réalise que j’ai oublié mon linge et je dois me sécher dans ma chemisette de nuit. Merde alors ! Je suis à nouveau gelée, c’est malin. En rentrant je découvre Yves à quatre pattes en train d’éponger une inondation et les deux enfants, punis, au lit. Super ambiance. Dans ce genre de moment, mieux vaut ne rien dire.

12 mai
On continue sur notre lancée des kilomètres, avec un arrêt au MacDo ( ! ) pour utiliser leur wifi gratuit – au moins envoyer un mail à la famille pour dire qu’on est toujours vivants, manger chaud – sans emplacement camping la vaisselle se fait à l’eau froide, beurk, et utiliser leurs toilettes. On roule ensuite longtemps, en direction du nord. Les paysages sont très beaux, je suis frappée par les couleurs. Le ciel très bleu, les arbres très verts et à la nuit tombante le ciel jaune avec les arbres qui se découpent comme de la dentelle, en noir. Yves commence à fatiguer, mais il tient le coup et les enfants sont sages. Je ne regarde pas trop le nombre d’heures qu’ils passent sur l’écran pendant ce style de journée, tant pis. L’essentiel est dans l’harmonie et la bonne ambiance de la famille. Je repère dans notre guide Camp6 (enfin trouvé) des emplacements gratuits pour la nuit, il faut qu’on économise un peu après nos dépenses de ces derniers jours. Impossible de le trouver, on finit par échouer sur une aire de l’autoroute non autorisée avec deux autres camping-cars paumés comme nous. On dort juste sous le panneau interdit, Yves me conseille de faire pipi dans le camping-car vu la tronche des WC et le soir on mange froid. Bon, c’est un peu la zone mais tant pis, faut ce qu’il faut.

13 mai
Oh yeah, ze men!
On repart à 7 heures du matin, je fais co-pilote sans avoir avalé un café, un véritable exploit. Yves s’arrête après une demi heure dans une station service, il me connaît j’ai besoin de carburant le matin. Trois dollars un minable espresso dans un gobelet, mais il me semble délicieux après cette nuit froide, encore. Comme un petit miracle, après 100 kilomètres on arrive à Woolgoolga, petite station de surfeurs au bord de l’océan Pacifique et là, joie et bonheur, un chouette petit camping en face de la mer nous attend. Et il fait beau ! La journée se passe comme dans un rêve, Yves et Timo s’initient au surf, Timo s’en sort d’ailleurs comme un chef, Arno saute dans les vagues, la mer est belle et il y a plein de jeunes surfeurs et surfeuses sous nos fenêtres en petite tenue. Short en jeans, haut de maillot coloré, chignon blond style décoiffé et bottes fourrées pour les filles, torse nu, short, cheveux en bataille et casquette pour les mecs. Timo les trouve pas mal, il étudie leur genre et leur vie en groupe (l’art de draguer mine de rien, de rigoler, de jouer au volley pour épater les filles). Je casse un peu les pieds à tout le monde avec mes angoisses de requins, mais ici les jeunes s’amusent et il paraît qu’il n’y a quasi pas de risque. Certes. Bon, je range mes appréhensions au fond de moi et laisse les enfants s’amuser. On peut même manger dehors, faire la lessive et passer une heure dans les douches chaudes ! Yves est un peu fatigué des jours précédents, mais il retrouve le sourire face au soleil, à la mer et à la chaleur, les enfants sont ravis et j’ai enfin un peu de temps pour écrire pour le blog. Une camionnette propose des crevettes délicieuses à déguster avec du citron et du sel, face à la mer. On se régale. Que demander de plus ?

3 commentaires:

  1. Et dire que vous êtes déjà en Autralie, comme le temps passe vite.... et lentement à la fois...

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  2. Aless, ça me fait plaisir! On va pas se plaindre, car nos journées sont justes incroyables, mais tu me manques, c'est long une année ... Vivement un apéro!

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  3. salut
    c'est super ce blog. Avec les couleurs que je préfère !!!!!
    Bravo, je reviendrai souvent m'évader à travers tes photos et tes article du bout du monde..

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