samedi 28 août 2010

Tourisme au Québec et langue de vipère


D’abord un brin de tourisme, (pour si jamais certains veulent s’aventurer au Québec, ça rend toujours service d’avoir deux trois suggestions…). PS pour les photos c'est par ici.

Nous sommes partis de Montréal pour une virée de 12 jours au Québec, histoire de découvrir de plus près ce que nous promettait notre joli guide. Au programme, les grands classiques, parcs nationaux, zoo naturels, baleines, orignaux et canoë. L’idée était de circuler en camping-car et de loger dans des campings le long de la route, pour que les enfants s’amusent et qu’on ne soit pas trop isolés.

Il nous a fallu une journée pour tout organiser et réserver. Pour les novices (comme nous), petits conseils pour les campings: il faut demander un emplacement plat, ombragé et muni des 3 services (électricité, eau et vidange) pour profiter du camping sans problème. Les enfants ont souvent mieux aimé les petits campings style naturels 3 étoiles que les machins 4 étoiles trop grands. On a aussi testé un camping un peu sauvage, coupé du monde, sympa mais le soir il caille un peu ;-). Nous avons presque toujours réservé deux nuits, histoire d’avoir un minimum de temps pour profiter du coin. L’idéal serait peut-être de rester 3 nuits, c’était parfois un peu court.

Il a d'abord fallu trouver l'agence de location du camping-car, logé dans la périphérie de Montréal. Les transports en communs, et notamment les bus, c'est un peu la galère, notamment parce que personne n'arrive jamais à nous renseigner sur les arrêts correctement. C'est des espèces de numéro et le chauffeur ne comprend jamais où on veut s'arrêter... On finit toujours par hurler: "Là, on s'arrête là" et on termine à pied le dernier bout, en étant à moitié paumés. Bref, on a fini par trouver, exténués, avec nos gros sacs, après avoir marché un moment au bord d'une grande route, avec les enfants qui râlaient. On a été bien reçus et après avoir visionné une cassette vidéo sur comment fonctionne le véhicule (à laquelle on n'a rien compris), on a pris notre camping car de 7 mètres (!) et on s'est lancés sur la route. Il a fallu rapidement faire le plein d'essence, de ravitaillement et acheter une carte (pourrait en fournir une ces rats!).

On a roulé jusqu'au parc national de la Mauricie sans trop se perdre, et on a logé au camping du Parc de Saint Mathieu, simple, joli, calme et convivial. Le parc national est beau, les accès sympas, il y a de jolis emplacements pour se baigner pique-niquer et se balader. A faire sans problème en famille.

Ensuite on a traversé des kilomètres et des kilomètres de lignes droites et de sapins pour arriver dans la région du Saguenay. On a atterri au camping de Saint-Félicien, un genre de gros machin touristique avec petit train pour circuler et visiter le camping ( ?!?), monstres camping-car incluant terrasses décorées et équipements d’enfer. Le lendemain matin on est partis au zoo qui est juste à côté. On a démarré avec la visite en train de la partie réserve naturelle du zoo. Si vous y passez, allez-y le matin car ensuite tous les animaux pioncent à l’ombre ! Tandis que là, on a très bien vu tous les animaux se balader, ours, caribous, orignaux, biches, chiens de prairie, bisons, les enfants ont adoré. Le reste du zoo est plus classique mais vaut la peine. (Mieux vaut prévoir un sandwich sinon vous aurez droit à un énième hamburger ou des frites…). Un bon moment, pas donné mais ça valait le détour.

Le lendemain on est parti sur Tadoussac, célèbre pour ses baleines et excursions touristiques. Le village en lui-même n’est pas extraordinaire, mais la baie est magnifique. On a réservé un emplacement au camping de Tadoussac avec vue panoramique. C’était vraiment grandiose de manger le soir avec la vue sur le Saint-Laurent et les bateaux. En passant par l’association Essipit, on a pu bénéficier d’une visite aux baleines depuis Bergeronnes (à 20 km de Tadoussac) avec un petit rabais sympa, car tout ça ce n’est pas donné bien sûr. On a embarqué sur un petit zodiak avec un canadien très sympa qui nous a prévenu que « ça tape un peu sur les vagues ! Accrochez-vous ». Emmitouflés dans un pull, une polaire et deux vestes, bonnet et gants on est partis à la rencontre des rorquals, phoques et marsouins, c’était génial, très impressionnant, même si on a pris des litres d’eau gelée dans la tête ! Pour être honnête, c’était un peu sportif. Timo hurlait qu’il voulait rentrer, Yves s’était caché dans sa veste et a tenté de protéger Arno des vagues (le petit s’est du coup endormi dans ses bras) et moi je me sentais comme une aventurières du grand nord, j’ai adoré (ma graisse de phoque m’a bien servi sur ce coup-là ! Je savais que j’avais du sang du Nord !!). Le soir on s’est baladé à Tadoussac sur le bord du fleuve qui se recule avec la marée, c’est super joli.

Puis départ sur Baie Saint-Paul et son petit camping sympathique du Gouffre. Baignades, repos et un jour de pluie qui a annulé notre excursion au parc national du coin. On est ensuite parti sur le parc national de la Jacques Cartier pour un périple de deux jours sauvages. En route on en a profité pour aller au canyon de Sainte-Anne, sympa mais pas impérissable en cette saison comme visite (peu d'eau). Au parc on s'est retrouvés coupés du monde, pour profiter de la nature à fond et pagayer sur la rivière. C'est un des seuls parcs où Arno était autorisé à participer à une descente de rivière car sinon il faut avoir 12 ans. Idéalement il faudrait normalement trois adultes pour faire la descente, Timo a donc souffert sur la fin des huit kilomètres. C’était très beau, calme et ressourçant. On a vu un caribou, trois huttes de castors et mangé au bord de l’eau, tranquilles. Le seul point négatif est qu’il a fallu porter le bateau sur 300 mètres et que c’est rudement lourd ces machins ! On a bien ri dans les petits rapides car on s’est retrouvé régulièrement à l’envers, Timo a même passé par-dessus bord, le pauvre ! (L’eau était à 16 degrés ! Heureusement qu’Yves nous avait dit de mettre des combis). Sinon l'endroit était vraiment sauvage. Dans ce genre de camping il faut avoir pris à manger et faire le plein d’eau et la vidange avant de s’installer car sur place c’est minimaliste. (Prévoir aussi polaires et du bois pour faire un bon feu). Et la nuit si on a besoin de faire pipi ... et bien on ne va pas aux sanitaires ni derrière un arbre car il y a peut-être des ours… Le soir, on s'est lancés dans la confection d'une soupe maison avec des gourganes qu’on avait cueillies en route sur les conseils d’une gentille fermière locale. Deux heures pour faire une soupe que les enfants n’ont pas aimée, heureusement qu’on avait prévu des saucisses et un coup de rouge pour nous... (Carole, pour la recette, promis je t’expliquerai ;-)).

Après ce périple qui a laissé mon homme un peu sceptique (oui oui le même qui court chaque week-end dans la montagne ! ... Allez comprendre), on a pris la route direction Québec. Première halte aujourd'hui au village de vacances de Valcartier pour que les enfants s’amusent sur les toboggans du parc aquatique pendant que je rédige ces quelques lignes. Ils sont revenus frigorifiés mais heureux! Le temps passe au frais, on a eu un mois d'août magnifique, mais là, le temps se rafraîchit et on a eu de la pluie ces deux derniers jours la nuit et en matinée...
Demain visite de la ville de Québec avant notre retour sur Montréal pour rendre le camping-car…

Que dire de cette expérience ?
Les plus : la vie en camping-car est chouette avec les enfants car ils s’amusent et profitent mieux qu’en voiture (râlent moins et jouent plus). Pour eux c'est une grosse cabane roulante! Le camping-car permet des vrais moments de découvertes et parfois des belles rencontres fortuites (un orignal qui boit au bord de la route par exemple). On a le temps de voir du paysage (ça se traîne un peu ces gros machins donc on voit bien les sapins, et les lacs, et les sapins, et les lacs… et les sapins aussi). On peut cuisiner facilement, même si la batterie de base louée avec le camping-car est un peu sommaire, mais ça change agréablement des casse-croûtes locaux (répétitifs et moyens pour le cholestérol). La vie en camping est finalement plutôt sympa, ça fait un peu scouts et on a adoré se faire griller des chamallows les soirs de beaux temps. En fait tout ça c’est rigolo s’il FAIT BEAU… (sinon l'ambiance vire aux chamailleries et parties de cartes interminables...). Perso, j'ai bien aimé et je recommencerai avec plaisir car cela concilie liberté de mouvement et vie de famille sympa. C'est un peu l'aventure et Timo adore faire le feu le soir ;-)

Les moins : il faut toujours tout ranger car c’est petit et les choses volent en route dans tout l’habitacle. Et nous, hélas, à l'exception d'Yves, on n'est pas des gens très ordonnés... C’est petit. Très petit. Enfin un peu plus grand que notre tente roulotte, mais quand même. Et Yves est grand, il s’est donc senti un peu coincé dans cet espace réduit. Impossible de roucouler en paix, les enfants sont toujours collés dans nos pattes. Et quand ils dorment enfin, nous on est épuisés. Finis, out. Car s'occuper d'enfants toute la journée, et notamment des deux garçons montés sur pile électriques, ça pompe pas mal d'énergie. Ensuite, plus pragmatiquement, c’est relativement cher au final. Car au forfait de base, il faut rajouter la location du matériel de cuisine, les kilomètres, les taxes, la place en camping (entre 35 et 50 $), l’essence…

Quant à la vie au camping, il faut rajouter une note sur les douches. D’abord elles sont souvent payantes (forfait minute, donc il faut prévoir des pièces, sinon, hop vous vous retrouvez pleine de savon et sans eau). Ensuite on ne peut pas régler la température, comprendre soit vous gelez, soit vous cuisez. Il faut calculer son coup en y allant en tongs car sinon on pose ses jolis petits pieds dans les poils de la précédente. Il ne faut rien oublier. J'ai du deux fois me sécher avec mon vieux T-shirt car j’avais oublié mon linge et je ne m’en étais pas aperçue avant la fin de la douche. Il s’agit aussi d’être stratégique pour poser ses affaires sur les deux misérables crochets et enfiler son pantalon propre sans le faire toucher le sol, sale et mouillé. Puis il faut sortir hirsute, aller aux toilettes finir de se préparer et là, les bords des lavabos sont toujours mouillés et il n’y a pas d’endroit où poser ses affaires. On arrive vite au minimum de base. J’ai zappé depuis longtemps la crème hydratante pour le corps et le sèche-cheveux… Vous me direz mais pourquoi ne pas se doucher dans le camping-car ? Mais parce qu’il faut toujours faire la vidange de l’eau sale et que le nôtre se remplissait beaucoup trop vite. Donc douches et cacas à faire aux sanitaires, please….

Voilà pour la touche touristique et conseils de base.

Et là, je vais faire ma langue de vipère. Je profite en douce que mes hommes fassent les sauvages sur les toboggans pour pousser mon petit coup de gueule de fille. Oui je sais c'est pas joli-joli, mais je suis comme ça, je râle et je suis une vilaine mégère. Et puis hier on était le dernier vendredi du mois et d’habitude on se voit avec les copines, on boit des coups et on dit des tas de trucs plus ou moins avouables sur nos mecs et nos gamins pour se défouler et rire de nos petites vies, avant de rentrer sagement se blottir dans les grands bras de nos hommes - qu’on adore par ailleurs. Donc là, il faut que je me lâche un coup. J’ai demandé la permission à chéri, il a dit mais oui, tu peux dire ce que tu veux, on assume, on sait que tu nous aimes… Okaaaaaaaaaaaay, j’y vais! (je vais pas me faire des amis garçons, mais tant pis).

Donc, pour celles qui le ne savent pas car elles ont eu des filles ou n’ont pas encore d’enfants, vivre avec trois hommes c’est carrément gore et parfois épuisant moralement. Peut-être qu’il y en a des fins et subtils, mais ceux que j’aime n’appartiennent étrangement pas à cette catégorie. Pourquoi? Comment? C’est comme ça, l’amour est paradoxal. D’abord, les garçons, petits et grands, pètent tout le temps et ensuite se pouffent de rire. Ils font des concours de rôts. Ils se mettent les doigts dans le nez et vous font un câlin après. Ils ont tout le temps faim, mais n’aiment pas cuisiner. Ils veulent du vrai, du sauvage mais ils râlent que c’est pas confortable et qu’ils s’ennuient sans la TV. Quand il y a la TV, ils ne prêtent jamais la télécommande et veulent voir des trucs violents ou bêtes. Ils sont accros à tout ce qui est techno et s’énervent pour de vrai sur leurs jeux.

Les petits ont des spécialités en plus : ils détestent perdre aux cartes et pleurent quand c’est le cas. Ils hurlent à la mort quand on les oblige à se laver. Ils jettent leurs chaussettes partout et elles puent. Ils demandent vingt fois par jours où sont leurs affaires et espèrent que je sache où elles sont. Ils ont une notion du moi surdéveloppée. "C’est à moi, moi je veux, j’aime pas, moi je veux pas …c’est mon tour, donne moi mon machin", etc. Ils veulent être les chefs. Ils se battent, hurlent des horreurs, boudent, puis hurlent de rire au prochain pet lâché de bon cœur. Ils me font penser à Astérix et les Gaulois.

Quant à Yves, mon amour, mon homme, et bien il n’est pas encore tout à fait habitué au voyage aventure. Il aime décider quand (et où) on mange, car l’heure c’est l’heure faut pas déconner. Il en a marre des sandwiches de midi, rêve de bons restos puis fait ses comptes et fronce les sourcils. Il a envie de faire des tas de trucs, mais, en fait, on ne peut pas les faire avec les enfants (euh oui mon chéri on a deux enfants) … Donc ensuite il est un peu déçu… Alors, moi aussi, j’ai mes défauts, faut pas me parler le matin avant mon café, il faut que je me douche sinon je suis de mauvais humeur, j’aime pas qu’on me parle quand je lis, je comprends rien aux cartes, je confonds ma gauche et ma droite, je rouspète que je suis grosse et je finis les chips… et j’aime pas jouer au foot. Mais parfois, avec ces trois-là, je sature un peu, voyez… Car un homme c’est quand même étrange.

Alors Yves m’a fait visionner le sketch de Florence Forresti « J’aime pas les hommes » pour me faire rire. Je l'aime. Je les aime. Mais les fiiiiiiiiiiiiilles où êtes-vous ?? Comment je vais faire sans vous ?

7 commentaires:

  1. oh là là sophie, je compatis tellement, ca doit être comme un épisode sans fin de Earl...
    Et moi quand j'ai fait une sortie en mer whale watching en californie, eh ben j'ai vomi comme la moitié du bateau!
    courage, tu en riras quand tu seras de retour dans tes bonnes vieilles habitudes suisses!
    Val F

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  2. @ Polly: tu m'étonnes ;-) mieux vaut en rire, et puis les bons moments compensent les instants de solitude étranges ;-) gros bisoux et bon wk à toi

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  3. Te lire est plus drôle que de regarder sex&the city! Je vote pour que tu voyages plus souvent et que tu écrives beaucoup plus! (penses-y lorsque tu rentreras, tu as de l'avenir) biz depuis la Suisse où ma vie semble bien routinière :-) Isabelle

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  4. Du coup j'ai regardé j'aime pas les ... filles !!!! me reconnais un peu....
    la vie avec trois homems, tu pesnes que je connais et tu penses que JAMAIS je ne passerais autant de jours seule (arhhggggggg) seule avec eux !!!
    Mias... on les adore, ces choses qui pètent...

    Sinon, quel voyage (sapins-lac-sapins.....), rivières, grands espaces sauvages. Quels beaux souvenirs vous emmagasinnez. faut se rappeler jsute de moments présents...
    Et le camping, je le savais, et tu me le confirmes :)))))
    Pour le coup des copines, tu assieds en rond des poiupées gonflables et t'imagines ce que chacune répondrais... Non ? je sors

    merci pour ces posts partagés

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  5. @ Isa, merci c'est super cool d'avoir un feedback aussi enthousiaste! Surtout que ce blog est rédigé à la va vite sur des coins de table au camping quand j'ai quelques instants de répit! ;-)Mais ça permet de garder une trace de ce qu'on vit on le relira dans quelques années et ça nous fera sûrement sourire! A plus, bisoux

    @ Sarah: Excellent! J'aime pas les filles ;-)
    Et puis tu as raison on les aime, mais parfois pffffffffffffffffff Biz en espérant que tu vas pas trop mal, donne des news,

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  6. je t'aime Sophiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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  7. Excellent, génial, j'adore, comme dit Isa c'est mieux que sex&the city. Je lis à haute voix tes commentaires à Laurent! Ah j'te jure ces mecs.... c'est trop fatiguant pour monsieur. Alors on rit les deux de vos aventures. On vous embrasse très fort et merci de nous faire partager votre incroyable voyage. Eli & Lolo

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