mardi 21 septembre 2010

Sophie, un sacré numéro ! (dixit chéri)

Celles et ceux d’entre vous qui connaissent bien Sophie savent à quel point elle est… comment dire… spéciale, différente, originale, peu commune, en résumé, elle est pas, mais alors pas du tout comme les filles normales, et c’est bien cela qui m’a plu chez elle. Celles et ceux qui me connaissent bien savent à quel point je suis… à l’opposé de Sophie, traditionnel, classique, prévisible, de contact peu facile de prime abord, en résumé, tout ce que Sophie n’est pas en général. Je ne comprends donc toujours pas pourquoi son cœur s’est arrêté sur moi il y a bien longtemps, mais ceci n’est pas le sujet du jour, on s’aime et le reste on s’en fout.

On va fêter nos dix ans de re-vie commune en décembre et depuis dix ans que nous sommes ensemble, j’ai vécu avec Sophie bon nombre de choses et de moments que je considère comme « spéciaux », ce qui fait souvent sourire mes amis proches et surtout mon frère. C’est d’ailleurs en pensant à lui ce soir, parce que je sais qu’il va se marrer, que j’ai eu envie d’écrire ces quelques lignes suite à ce que nous venons de vivre il y a deux heures environ dans la ville des chutes du Niagara. Les chutes du Niagara c’est comme les pyramides en Egypte, on voit toujours la même photo de carte postale sans tout ce qu’il y a autour. Ici, c’est une sorte de Happy Land qui s’est construit autour des chutes et on trouve de tout, pour les grands et les petits, le meilleur comme le pire.

La rue Clifton Hill à Niagara Falls
Evidemment, au niveau du style et des prix ça suit une certaine logique américaine, tout est très kitch, très cher, et la bouffe est vraiment pas terrible, pour pas dire autre chose… (vivement notre camping car en Californie et notre popote maison). Ce soir donc, nous étions à la recherche d’un resto si possible correct et pas hors de prix, et voilà que nous tombons sur une SDF en train de faire la manche dans une des villes les plus cher du Canada. Sophie décide, comme souvent, de donner quelques pièces à cette fille et commence à faire causette avec elle (des restes d’assistante sociale). Jusque là tout est comme d’habitude, rien de spécial à signaler. Moi, je traîne avec les enfants dix mètres plus loin en regardant la statue en cire de Tiger Wood et de Michael Jackson quand soudain qui voilà… Sophie avec la SDF !

Sophie nous dit alors : « Voilà, je vous présente Lisa, et nous allons l’inviter à manger avec nous ce soir ». Bon, ben ok ! On allait pas dire non, et de toute façon, presque plus rien ne me surprend avec Sophie. Alors départ au resto avec Lisa. Arno me regarde avec une tête bizarre du style : Elle fait quoi maman avec cette fille et pourquoi elle vient avec nous au resto ? Timo, comme moi, sourit en coin en se disant « ah cette maman ». Notre Lisa d’un soir qui c’était présentée comme étant une SDF de 17 ans, était en réalité une future maman de 24 ans, enceinte de 4 mois et vivait avec son copain Mexicain dans un Motel pourri à la sortie de la ville. Sans boulot depuis longtemps, elle faisait la manche pour récolter quelques sous et essayer de survivre. Pas trop dans son assiette de se retrouver à table avec nous dans un restaurant, Sophie a rapidement réussit à la mettre à l’aise, et lui à dit de manger ce qu’elle voulait sans regarder les prix.

C’est que ça mange une femme enceinte et encore plus quand elle n’a pas bien mangé depuis longtemps ! Apéro, deux Coca, une entrée et un plat principal. Elle a explosé mon budget !!! Mais bon, ça en valait la peine parce qu’elle avait pas dû souvent manger comme ça ces derniers temps et qu’elle avait l’air d’être heureuse de partager ce repas avec nous même si son malaise était toujours présent. Et le clou de la soirée revient comme d’habitude à notre petit Arno national qui en plein milieu du repas me demande très inquiet : dis Papa, est-ce qu’elle va venir habiter avec nous la fille ? Mais non Arno, elle ne va pas venir vivre avec nous. Le repas s’est terminé et Lisa nous a rapidement quittés toujours un peu mal à l’aise et très émue. Timo nous a dit qu’elle allait sûrement pleurer, peut-être.

Voilà, c’était une nouvelle parenthèse de notre voyage qui a fait se croiser pendant une heure une pauvre fille dans la misère et la précarité et une famille de riches suisses qui fait le tour du monde pendant une année. Un de ces moments uniques que je ne peux vivre qu’avec et que grâce à Sophie qui a ce don d’être ce qu’elle est. A méditer, une fois encore…

3 commentaires:

  1. Sacrée Sophie ! Un geste humain dont Lisa s'en souviendra longtemps. Des Sophie, on en croise pas souvent, ni pour une SDF,ni pour nous ;)

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  2. Sophie: être paranormalement incroyable!
    C'est cool de te lire aussi Monsieur.
    Bravo, love & enjoy

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  3. Mouaip, j'ai mes bons jours mais faut pas me croiser avant mon café du matin ;-)

    Par contre bien d'accord que c'est cool qu'Yves écrive aussi... Bon là je vais m'y remettre d'ailleurs, plein de trucs à raconter, suis à la bourre sur le blog, c'est la meilleure ;-)

    Gros bisoux à toutes les 2

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