vendredi 10 décembre 2010

Rêvasseries au bord de l'eau et vie d'ici

Ce matin je demande à la réception si je peux faire faire ma lessive. « Wait a moment, wait, ok ? » Ok… Une vieille femme arrive et commence à me parler en vietnamien. Elle s’accroupit dans la position typique des gens d’ici, je l’imite, pour être à sa hauteur, même si c’est franchement inconfortable comme position quand on n’a pas l’habitude. Voilà qu’elle sort toute ma lessive du sac en plastique par terre et qu’elle fait des tas en examinant le contenu. Ici, les culottes (mes culottes !!), là les T-shirts. Elle compte avec moi les vêtements, ceux des enfants… Finalement il y a toutes nos affaires étalées sur le sol au pied de la réception. Cela dure une dizaine de minutes, car il faut qu’on se mette d’accord sur un t-shirt d’Arno qui a des tâches qui ne partent pas et elle veut s’assurer que je ne veux pas qu’il revienne tout blanc. Je ris de la situation, car il y a une table à côté et des fauteuils, mais ici les choses se discutent autrement. Je la recroise plus tard, elle rit et me serre le bras en me mimant qu’elle a lavé mes affaires ce matin.

Souvent les femmes me regardent, elles regardent les enfants et on se sourit. Un petit moment de complicité. Je les trouve belles, dignes, pudiques, fortes. J’imagine leurs priorités quotidiennes, trouver des solutions pour la famille, se débrouiller pour que tout roule malgré une certaine précarité. Je me pose des questions : ils dorment tous ensemble, quand font-il l’amour ? Et comment font-elles quand elles ont leurs règles ? J’ai eu un mal fou à trouver des Tampax… Quels sont leurs secrets pour que les enfants soient si sages ? On ne les entend quasi jamais pleurer.

Leurs maisons sont petites, parfois précaires. On devine que les familles ne possèdent pas grand-chose, même si la télévision et les téléphones apparaissent quasi partout. Au milieu de ce va et vient constant, de cette agitation perpétuelle, les femmes prennent le temps de s’arracher entre elles leurs premiers cheveux blancs, assises sur une chaise dehors en fin de journée. Elles font attention à leur teint, cachées sous leurs grands chapeaux. Dire qu’on se crame au soleil, vautrés comme des lamantins, qu’en pensent-elles ? Je me sens parfois un peu ridicule, même si je profite pleinement de la situation. Car qui se plaindrait de la mer, du soleil, de rêvasser à l’ombre avec un bon bouquin pendant que les enfants jouent ? De manger pour 3 dollars une magnifique salade de fruits de mer ?

Les enfants vont bien, ils ont leur propre chambre à l’hôtel, ils adorent l’eau et se sont faits de nouveaux amis franco-suisses à l’hôtel. On apprécie également de pouvoir échanger avec cette famille en voyage comme nous. Des discussions avec des personnes qui parlent français, qui vivent une situation similaire, c’est toujours bon pour la tête. (Pour les suivre, leur blog est ici). Nous avons fait ensemble une petite excursion hier pour découvrir le sud de l’île. Je poste les photos dans le prochain message. Au programme bateau, snorkling, pêche et dégustation de poissons et oursins. La belle vie ! Yves est heureux, lui qui aime le soleil, il engrange un maximum d’énergie. Il faut dire qu’ici tout est à proximité. Petits restos délicieux, plage avec chaises longues à l’ombre, mer chaude, piscine pour se rafraîchir, l’idéal pour se reposer.

Le matin je me réveille et je me sens bien, reposée, je me lève tranquille. Pas d’agenda, pas de contrainte, pas de ménage, pas d’horaire, rien…C’est fou ça. 12 ans que je ne m’étais pas sentie aussi reposée. Yves profite de se baigner et de bouquiner, de faire son yoga…

Ce week-end nous allons aller voir de nouvelles cascades au centre de l’île et visiter le marché de jour à Duong Dong. On repart mercredi prochain. Ces quelques jours de farniente sont comme une pause dans le voyage, des vacances pour tout le monde. Mais l’ailleurs m’appelle déjà, je prépare la suite, Ho Chi Minh City, le delta du Mekong, puis Bangkok… J’aime bouger, changer de place, découvrir de nouveaux espaces.

On m’a souvent dit que j’ai du être bohémienne dans une autre vie… mmmm peut-être ??

2 commentaires:

  1. ...bohémienne ou fille de toubou nomade, en tout cas c'est sûr, dans la famille on aime bouger, sans cesse nous appelle le vent du large .... Vive les grands espaces et bonne pioche pour Ho Chi Mihh et le Delta du Mekong. Profitez-en pour goûter la purée d'anguille, c'est excellent pour la santé ! bisous

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  2. :-)) j'ai vu plein d'anguilles au marché hier, et des tas d'autres trucs étranges, on n'a pas encore tout goûté! Bisouxx
    PS: oui, ce doit être génétique ;-)

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