samedi 28 août 2010

Tourisme au Québec et langue de vipère


D’abord un brin de tourisme, (pour si jamais certains veulent s’aventurer au Québec, ça rend toujours service d’avoir deux trois suggestions…). PS pour les photos c'est par ici.

Nous sommes partis de Montréal pour une virée de 12 jours au Québec, histoire de découvrir de plus près ce que nous promettait notre joli guide. Au programme, les grands classiques, parcs nationaux, zoo naturels, baleines, orignaux et canoë. L’idée était de circuler en camping-car et de loger dans des campings le long de la route, pour que les enfants s’amusent et qu’on ne soit pas trop isolés.

Il nous a fallu une journée pour tout organiser et réserver. Pour les novices (comme nous), petits conseils pour les campings: il faut demander un emplacement plat, ombragé et muni des 3 services (électricité, eau et vidange) pour profiter du camping sans problème. Les enfants ont souvent mieux aimé les petits campings style naturels 3 étoiles que les machins 4 étoiles trop grands. On a aussi testé un camping un peu sauvage, coupé du monde, sympa mais le soir il caille un peu ;-). Nous avons presque toujours réservé deux nuits, histoire d’avoir un minimum de temps pour profiter du coin. L’idéal serait peut-être de rester 3 nuits, c’était parfois un peu court.

Il a d'abord fallu trouver l'agence de location du camping-car, logé dans la périphérie de Montréal. Les transports en communs, et notamment les bus, c'est un peu la galère, notamment parce que personne n'arrive jamais à nous renseigner sur les arrêts correctement. C'est des espèces de numéro et le chauffeur ne comprend jamais où on veut s'arrêter... On finit toujours par hurler: "Là, on s'arrête là" et on termine à pied le dernier bout, en étant à moitié paumés. Bref, on a fini par trouver, exténués, avec nos gros sacs, après avoir marché un moment au bord d'une grande route, avec les enfants qui râlaient. On a été bien reçus et après avoir visionné une cassette vidéo sur comment fonctionne le véhicule (à laquelle on n'a rien compris), on a pris notre camping car de 7 mètres (!) et on s'est lancés sur la route. Il a fallu rapidement faire le plein d'essence, de ravitaillement et acheter une carte (pourrait en fournir une ces rats!).

On a roulé jusqu'au parc national de la Mauricie sans trop se perdre, et on a logé au camping du Parc de Saint Mathieu, simple, joli, calme et convivial. Le parc national est beau, les accès sympas, il y a de jolis emplacements pour se baigner pique-niquer et se balader. A faire sans problème en famille.

Ensuite on a traversé des kilomètres et des kilomètres de lignes droites et de sapins pour arriver dans la région du Saguenay. On a atterri au camping de Saint-Félicien, un genre de gros machin touristique avec petit train pour circuler et visiter le camping ( ?!?), monstres camping-car incluant terrasses décorées et équipements d’enfer. Le lendemain matin on est partis au zoo qui est juste à côté. On a démarré avec la visite en train de la partie réserve naturelle du zoo. Si vous y passez, allez-y le matin car ensuite tous les animaux pioncent à l’ombre ! Tandis que là, on a très bien vu tous les animaux se balader, ours, caribous, orignaux, biches, chiens de prairie, bisons, les enfants ont adoré. Le reste du zoo est plus classique mais vaut la peine. (Mieux vaut prévoir un sandwich sinon vous aurez droit à un énième hamburger ou des frites…). Un bon moment, pas donné mais ça valait le détour.

Le lendemain on est parti sur Tadoussac, célèbre pour ses baleines et excursions touristiques. Le village en lui-même n’est pas extraordinaire, mais la baie est magnifique. On a réservé un emplacement au camping de Tadoussac avec vue panoramique. C’était vraiment grandiose de manger le soir avec la vue sur le Saint-Laurent et les bateaux. En passant par l’association Essipit, on a pu bénéficier d’une visite aux baleines depuis Bergeronnes (à 20 km de Tadoussac) avec un petit rabais sympa, car tout ça ce n’est pas donné bien sûr. On a embarqué sur un petit zodiak avec un canadien très sympa qui nous a prévenu que « ça tape un peu sur les vagues ! Accrochez-vous ». Emmitouflés dans un pull, une polaire et deux vestes, bonnet et gants on est partis à la rencontre des rorquals, phoques et marsouins, c’était génial, très impressionnant, même si on a pris des litres d’eau gelée dans la tête ! Pour être honnête, c’était un peu sportif. Timo hurlait qu’il voulait rentrer, Yves s’était caché dans sa veste et a tenté de protéger Arno des vagues (le petit s’est du coup endormi dans ses bras) et moi je me sentais comme une aventurières du grand nord, j’ai adoré (ma graisse de phoque m’a bien servi sur ce coup-là ! Je savais que j’avais du sang du Nord !!). Le soir on s’est baladé à Tadoussac sur le bord du fleuve qui se recule avec la marée, c’est super joli.

Puis départ sur Baie Saint-Paul et son petit camping sympathique du Gouffre. Baignades, repos et un jour de pluie qui a annulé notre excursion au parc national du coin. On est ensuite parti sur le parc national de la Jacques Cartier pour un périple de deux jours sauvages. En route on en a profité pour aller au canyon de Sainte-Anne, sympa mais pas impérissable en cette saison comme visite (peu d'eau). Au parc on s'est retrouvés coupés du monde, pour profiter de la nature à fond et pagayer sur la rivière. C'est un des seuls parcs où Arno était autorisé à participer à une descente de rivière car sinon il faut avoir 12 ans. Idéalement il faudrait normalement trois adultes pour faire la descente, Timo a donc souffert sur la fin des huit kilomètres. C’était très beau, calme et ressourçant. On a vu un caribou, trois huttes de castors et mangé au bord de l’eau, tranquilles. Le seul point négatif est qu’il a fallu porter le bateau sur 300 mètres et que c’est rudement lourd ces machins ! On a bien ri dans les petits rapides car on s’est retrouvé régulièrement à l’envers, Timo a même passé par-dessus bord, le pauvre ! (L’eau était à 16 degrés ! Heureusement qu’Yves nous avait dit de mettre des combis). Sinon l'endroit était vraiment sauvage. Dans ce genre de camping il faut avoir pris à manger et faire le plein d’eau et la vidange avant de s’installer car sur place c’est minimaliste. (Prévoir aussi polaires et du bois pour faire un bon feu). Et la nuit si on a besoin de faire pipi ... et bien on ne va pas aux sanitaires ni derrière un arbre car il y a peut-être des ours… Le soir, on s'est lancés dans la confection d'une soupe maison avec des gourganes qu’on avait cueillies en route sur les conseils d’une gentille fermière locale. Deux heures pour faire une soupe que les enfants n’ont pas aimée, heureusement qu’on avait prévu des saucisses et un coup de rouge pour nous... (Carole, pour la recette, promis je t’expliquerai ;-)).

Après ce périple qui a laissé mon homme un peu sceptique (oui oui le même qui court chaque week-end dans la montagne ! ... Allez comprendre), on a pris la route direction Québec. Première halte aujourd'hui au village de vacances de Valcartier pour que les enfants s’amusent sur les toboggans du parc aquatique pendant que je rédige ces quelques lignes. Ils sont revenus frigorifiés mais heureux! Le temps passe au frais, on a eu un mois d'août magnifique, mais là, le temps se rafraîchit et on a eu de la pluie ces deux derniers jours la nuit et en matinée...
Demain visite de la ville de Québec avant notre retour sur Montréal pour rendre le camping-car…

Que dire de cette expérience ?
Les plus : la vie en camping-car est chouette avec les enfants car ils s’amusent et profitent mieux qu’en voiture (râlent moins et jouent plus). Pour eux c'est une grosse cabane roulante! Le camping-car permet des vrais moments de découvertes et parfois des belles rencontres fortuites (un orignal qui boit au bord de la route par exemple). On a le temps de voir du paysage (ça se traîne un peu ces gros machins donc on voit bien les sapins, et les lacs, et les sapins, et les lacs… et les sapins aussi). On peut cuisiner facilement, même si la batterie de base louée avec le camping-car est un peu sommaire, mais ça change agréablement des casse-croûtes locaux (répétitifs et moyens pour le cholestérol). La vie en camping est finalement plutôt sympa, ça fait un peu scouts et on a adoré se faire griller des chamallows les soirs de beaux temps. En fait tout ça c’est rigolo s’il FAIT BEAU… (sinon l'ambiance vire aux chamailleries et parties de cartes interminables...). Perso, j'ai bien aimé et je recommencerai avec plaisir car cela concilie liberté de mouvement et vie de famille sympa. C'est un peu l'aventure et Timo adore faire le feu le soir ;-)

Les moins : il faut toujours tout ranger car c’est petit et les choses volent en route dans tout l’habitacle. Et nous, hélas, à l'exception d'Yves, on n'est pas des gens très ordonnés... C’est petit. Très petit. Enfin un peu plus grand que notre tente roulotte, mais quand même. Et Yves est grand, il s’est donc senti un peu coincé dans cet espace réduit. Impossible de roucouler en paix, les enfants sont toujours collés dans nos pattes. Et quand ils dorment enfin, nous on est épuisés. Finis, out. Car s'occuper d'enfants toute la journée, et notamment des deux garçons montés sur pile électriques, ça pompe pas mal d'énergie. Ensuite, plus pragmatiquement, c’est relativement cher au final. Car au forfait de base, il faut rajouter la location du matériel de cuisine, les kilomètres, les taxes, la place en camping (entre 35 et 50 $), l’essence…

Quant à la vie au camping, il faut rajouter une note sur les douches. D’abord elles sont souvent payantes (forfait minute, donc il faut prévoir des pièces, sinon, hop vous vous retrouvez pleine de savon et sans eau). Ensuite on ne peut pas régler la température, comprendre soit vous gelez, soit vous cuisez. Il faut calculer son coup en y allant en tongs car sinon on pose ses jolis petits pieds dans les poils de la précédente. Il ne faut rien oublier. J'ai du deux fois me sécher avec mon vieux T-shirt car j’avais oublié mon linge et je ne m’en étais pas aperçue avant la fin de la douche. Il s’agit aussi d’être stratégique pour poser ses affaires sur les deux misérables crochets et enfiler son pantalon propre sans le faire toucher le sol, sale et mouillé. Puis il faut sortir hirsute, aller aux toilettes finir de se préparer et là, les bords des lavabos sont toujours mouillés et il n’y a pas d’endroit où poser ses affaires. On arrive vite au minimum de base. J’ai zappé depuis longtemps la crème hydratante pour le corps et le sèche-cheveux… Vous me direz mais pourquoi ne pas se doucher dans le camping-car ? Mais parce qu’il faut toujours faire la vidange de l’eau sale et que le nôtre se remplissait beaucoup trop vite. Donc douches et cacas à faire aux sanitaires, please….

Voilà pour la touche touristique et conseils de base.

Et là, je vais faire ma langue de vipère. Je profite en douce que mes hommes fassent les sauvages sur les toboggans pour pousser mon petit coup de gueule de fille. Oui je sais c'est pas joli-joli, mais je suis comme ça, je râle et je suis une vilaine mégère. Et puis hier on était le dernier vendredi du mois et d’habitude on se voit avec les copines, on boit des coups et on dit des tas de trucs plus ou moins avouables sur nos mecs et nos gamins pour se défouler et rire de nos petites vies, avant de rentrer sagement se blottir dans les grands bras de nos hommes - qu’on adore par ailleurs. Donc là, il faut que je me lâche un coup. J’ai demandé la permission à chéri, il a dit mais oui, tu peux dire ce que tu veux, on assume, on sait que tu nous aimes… Okaaaaaaaaaaaay, j’y vais! (je vais pas me faire des amis garçons, mais tant pis).

Donc, pour celles qui le ne savent pas car elles ont eu des filles ou n’ont pas encore d’enfants, vivre avec trois hommes c’est carrément gore et parfois épuisant moralement. Peut-être qu’il y en a des fins et subtils, mais ceux que j’aime n’appartiennent étrangement pas à cette catégorie. Pourquoi? Comment? C’est comme ça, l’amour est paradoxal. D’abord, les garçons, petits et grands, pètent tout le temps et ensuite se pouffent de rire. Ils font des concours de rôts. Ils se mettent les doigts dans le nez et vous font un câlin après. Ils ont tout le temps faim, mais n’aiment pas cuisiner. Ils veulent du vrai, du sauvage mais ils râlent que c’est pas confortable et qu’ils s’ennuient sans la TV. Quand il y a la TV, ils ne prêtent jamais la télécommande et veulent voir des trucs violents ou bêtes. Ils sont accros à tout ce qui est techno et s’énervent pour de vrai sur leurs jeux.

Les petits ont des spécialités en plus : ils détestent perdre aux cartes et pleurent quand c’est le cas. Ils hurlent à la mort quand on les oblige à se laver. Ils jettent leurs chaussettes partout et elles puent. Ils demandent vingt fois par jours où sont leurs affaires et espèrent que je sache où elles sont. Ils ont une notion du moi surdéveloppée. "C’est à moi, moi je veux, j’aime pas, moi je veux pas …c’est mon tour, donne moi mon machin", etc. Ils veulent être les chefs. Ils se battent, hurlent des horreurs, boudent, puis hurlent de rire au prochain pet lâché de bon cœur. Ils me font penser à Astérix et les Gaulois.

Quant à Yves, mon amour, mon homme, et bien il n’est pas encore tout à fait habitué au voyage aventure. Il aime décider quand (et où) on mange, car l’heure c’est l’heure faut pas déconner. Il en a marre des sandwiches de midi, rêve de bons restos puis fait ses comptes et fronce les sourcils. Il a envie de faire des tas de trucs, mais, en fait, on ne peut pas les faire avec les enfants (euh oui mon chéri on a deux enfants) … Donc ensuite il est un peu déçu… Alors, moi aussi, j’ai mes défauts, faut pas me parler le matin avant mon café, il faut que je me douche sinon je suis de mauvais humeur, j’aime pas qu’on me parle quand je lis, je comprends rien aux cartes, je confonds ma gauche et ma droite, je rouspète que je suis grosse et je finis les chips… et j’aime pas jouer au foot. Mais parfois, avec ces trois-là, je sature un peu, voyez… Car un homme c’est quand même étrange.

Alors Yves m’a fait visionner le sketch de Florence Forresti « J’aime pas les hommes » pour me faire rire. Je l'aime. Je les aime. Mais les fiiiiiiiiiiiiilles où êtes-vous ?? Comment je vais faire sans vous ?

lundi 16 août 2010

Envolée bucolique et introspection…

Quand on a décidé de faire du woofing, on n’avait strictement aucune idée de ce qui nous attendait. Perso, je ne sais rien faire de mes dix doigts et Yves déteste se salir. Quant aux enfants, ils sont accros à l’écran et à leurs petites habitudes. Si bien que le trip « Yes on va aller dans une ferme ce sera trop fun » s’est révélé, comment dire, plutôt remuant pour tout le monde.

L’ambiance de la ferme nous a surpris, étonnés, charmés, un peu bousculés.

Ce n’est pas une petite ferme traditionnelle, c’est plutôt un lieu de vie. Une façon de penser. La famille essaie de vivre en autosuffisance au maximum. Roxanne et Vincent sont des gens incroyables, qui trouvent que la consommation, l’école classique, l’individualisme, la malbouffe et la réussite personnelle, et bien c’est du vent. De la merde en boîte. Alors ils vivent complètement différemment et ils sont en accord avec leurs principes. A 100%. Sans prise de tête. Perso j’ai de nombreux principes, mais ils tiennent souvent le temps d’une introspection passagère. Genre, les enfants ont trop de jouets, ça suffit maintenant… Puis Noël arrive et je fais la queue comme tout le monde pour acheter des choses chères qu’ils regarderont à peine. Ici, rien n’est neuf. Ni les habits, ni les jouets ni les meubles. Tout est de seconde main. Et il n’y a pas de jouets stupides et agressifs. Les choses sont utiles, ou éducatives ou ludiques.

Une ferme et un grand potager demandent beaucoup de travail. Et il y a les bêtes. Petites et grosses. Pour une gentille petite famille citadine +/- propre sur elle, ça dérange. Car les bêtes, ben, ça sent fort. Et ça chie pas mal. Ou alors ça vous tourne autour en faisant « bzzz bzzz » continuellement. Quand ça ne vous pique pas sournoisement pendant la nuit ou une séquence jardinage. Dieu merci je venais de lire « Mange, prie, aime ». Dans son bouquin madame Sex’nd ze city raconte comment elle médite sans broncher en Inde pendant que les moustiques la piquent. Du coup j’ai décidé de suivre son exemple et d’arrêter de partir en courant dès qu’un machin volant me harcèle. (Mais de chien… ce que ça gratte ! Je ressemble au cochon de la ferme, blanche, rose et dodue et criblée de points rouges étranges). Yves me regarde une peu navré.

Ici, personne ne vit que pour soi, y a des choses à faire et chacun s’y colle. Le groupe prime sur l’individu. Point barre. Sans chichis. T’as pas pris ta douche ? Ni bu ton petit café ? Tout le monde s’en fout. Y a la vache à traire et c’est l’heure. On le boira plus tard. Du coup il faut lâcher prise, déconnecter et accepter les choses. Laisser tomber son référentiel de base et suivre le mouvement. S’adapter, quoi. Vu la zen attitude qui plane dans cette ferme, ça doit pas être si difficile. Alors on ouvre ses chakras et on prend les nouvelles énergies. Et puis un peu de terre sous les ongles et des cheveux hirsutes, ce n’est pas si grave pour démarrer une journée. (Dire qu’il y a quelques jours je geignais sur ma garde-robe, là je bénis mes fringues tout-terrain).

On se sent pourtant tout de suite à l’aise, car la famille est simple, conviviale, accueillante. Par contre le confort de base est un peu étrange à nos yeux. On a beau avoir largué notre villa pour un petit appart et frimer en mobility depuis deux ans, on aime bien nos petites habitudes. Ici, on dort dans une tente roulotte humide et moisie (argh), les toilettes n’ont aucune (vraiment aucune) intimité et la salle de bain est, disons, simple. J’explique aux enfants que le jaune au fond de la baignoire, ce n’est pas de la crasse, mais juste qu’il n’y a plus d’émail. Et oui, on se lave avec le petit tuyau, là. Les enfants pleurent les deux premiers soirs dans la tente en hurlant « je veux rentrer à la maison, ce tour du monde c’est nuuuuuuuuuuuuuuul, vous êtes des parents horribles de nous imposer ça, y a rien ici, c’est le trouuuuuuuuuuuuu ». Grands moments de solitude. Est-ce une démarche purement égoïste ? Les enfants vont-ils s’y faire ? Il faut dire qu’on se caille les fesses dans cette tente. On dort avec pantalons, polaires, sacs de couchage, et je m’enroule la tête dans mon écharpe tellement j’ai froid. C’est super humide. Et dur. Merde on n’a plus 20 ans en fait ! Et le deuxième soir il pleut des trombes, la tente fuit, on passe des heures à se demander si on va finir inondés. La banquette penche et grince, elle est trop courte pour Yves qui souffre du dos à mort. Inutile de vous dire que nos seuls échanges amoureux se limitent à bonne nuit, bonjour, un smack et voilà.

L’endroit cumule trop de trucs qui ne collent pas avec la manière d’être de chéri. Il aime les choses organisées, ici les horaires s’adaptent aux situations. Il aime les choses propres et rangées, ici la priorité c’est de faire le pain et de ne pas oublier de récolter les nouveaux oignons. Le rangement, c’est service de base et voilà. Pour Yves, le coup des toilettes écolo-compost, c’est aussi tout much. Il a son air « mais queske je fous là » et il me regarde l’air vaguement étonné de m’avoir suivie dans ce plan. Je fais la fière et décide de poser ma pêche derrière le petit rideau comme tout le monde et de recouvrir très gentiment ma petite affaire avec la sciure à disposition. Puis je sors mine de rien, soulagée de ne pas avoir fait trop de bruits incongrus et vais me laver les mains, l’air détachée.

Je tente de les convaincre qu’en fait c’est une manière de vivre géniale et que la tente est horrible, certes, mais tant pis, on se reposera plus tard. (Pour de vrai, je me sens fracassée, j’ai des courbatures à cause du jardin et je pue souvent la transpiration. Je peux vous assurer que les déo bio Ushuaïa ne tiennent pas à une journée de ferme. Et je dors aussi super mal.) Mais bon, les journées sont tellement belles… Bref, on finit par décider en conseil de famille que le woofing c’est pas tout à fait pour nous, et on annonce à la famille qu’on ne restera qu’une semaine au lieu de 10 jours. Du coup on décide aussi d’annuler notre deuxième rendez-vous woofing, car, semble-t-il c’est encore plus alternatif (hein ??!).

Pourtant, après quelques jours, tout le monde s’acclimate. Yves se détend, il a rénové le poulailler nickel et s’est presque habitué au veau qui le suit partout pour le lécher. Quant aux enfants, ils ne me disent plus 15 x par jour « mamannnnnnnnnn, je m’ennuieeeee, je sais pas quoi faire ». Ils jouent, s’insultent comme d’hab’ mais rient aussi comme des baleines. Par contre, il faut bien avouer que les enfants de la famille ont acquis un tout nouveau répertoire de vocabulaire grossier. La honte. Comment je me débrouille pour qu’ils soient aussi mal élevés ? Dire que j’ai lu des tonnes de bouquins sur l’éducation…

Roxanne cuisine divinement bien des produits qu’elle fabrique ou assaisonne avec beaucoup de créativité. Honnêtement je crois que je n’ai jamais aussi bien mangé. Et il n’y a pas de trucs genre yaourts allégés ou petite salade à midi. On mange du vrai, du bio, du complet, quasi végétarien. Bien sûr Arno déteste presque tout et se plaint de mourir de faim, mais ici nulle cachette à trésors genre mars ou biscuits. Y a éventuellement du pain avec du beurre d’érable faits maison, mais ici les enfants ne mangent pas entre les repas. Logique bien sûr. Plein de bon sens, comme tout ce qui fonctionne dans cette maison.

Je souris en pensant aux nombreux articles que j’ai lus ces dernières années sur la « green attitude ». Ici c’est pour de vrai ! L’écologie, le recyclage, la solidarité, le partage… Et tout est différent de nos vies, de nos manières de faire. Roxanne a accouché du dernier à la maison, les enfants ont été allaités 18 mois, ils font l’école à la maison, pas de vaccins, et tout le monde dort quasi au même endroit. Les prochains voisins sont à 500 mètres, mais passent souvent pour des œufs, du lait ou discuter le coup. Ils font aussi des échanges de garde d’enfants.

Faut quand même dire que l’ambiance est plus harmonieuse que chez moi, je me pose plein de questions. Quand on discute en partageant les tâches de la ferme, il n’y a pas de préjugés. A chacun sa vie, respect. On découvre un autre monde, les journées sont bien remplies mais sans stress, je désherbe le jardin, les enfants jouent dehors, Yves bricole, et le soir on se boit une petite bière pendant que les enfants jouent au trampoling. On partage même une clope… En fait, on se fait très vite à ce style de vie… Les soucis s’envolent, les petites angoisses aussi… Certaines choses semblent même complètement ridicules, hors contexte. Le jardinage est super thérapeutique, préparer un bon repas sain fait plaisir… Des joies simples. Je plane un peu, la tête dans les tomates, les mains dans la terre. Le temps de penser et pas seulement de réfléchir.

Après une semaine, on a pris le rythme et je dois dire que les enfants, et même Yves, m’ont étonnés. On a survécu ! Sans trop s’engueuler, sans se faire mettre à la porte. Et y a eu plein de bons moments. Arno s’est occupés des poules et d’un bébé chat abandonné et Timo a décidé d’aider Yves dans ses travaux. De plus il a dévoré tous les plats de Roxanne, on sent qu’il est en pleine croissance.

Bilan : une expérience géniale, une rencontre avec une famille que je n’oublierai jamais. Des images et des envies de changement plein la tête. Quelques heures de sommeil en retard, plein de piqûres d’insectes, des chaussures qui sentent bon le poulailler et des ongles foutus pour 15 jours… Des découvertes : comment on fait le beurre, quelle plante donne des asperges et, fait utile, que les hommes canadiens ne sont pas du tout, du tout machos. Et plutôt sains.

Avis aux copines célibataires ;-)

PS : là on passe 4 jours à Montréal pour organiser la suite du périple. Petit hôtel avec piscine, TV et frigo, wifi et coussins moelleux.

Départ le 18 pour 12 jours de camping-car :
Parc national de la Mauricie, Lac Saint-Jean et zoo de Saint-Félicien, Chicoutimi, Tadoussac, Les Escoumins, Baie Saint-Paul, Le parc National de Jacques Cartier, Québec et retour…

Pour des photos du wofing c'est par ici

Suite au prochain épisode ;-)

vendredi 6 août 2010

Départ pour une grosse semaine de woofing!

Eureka, on a réussi à décoller de Trois-Rivières où nous étions confinés depuis 5 jours par manque de moyen de transports pour s'en aller. N'allez pas croire que cette petite vile n'est pas sympathique, non c'est juste qu'en 2 jours vous en avez faits le tour alors 5 c'est un poil longuet  ;-).

Aparté touristique: Si jamais vous y passer, allez vous ressourcer uneaprès-midi à l'île de Saint-Quentin et vous balader au centre-ville jusqu'au quai. Vous pouvez également aller au musée de la culture populaire et visiter en même temps la vieille prison sur place (perso cela m'a collé une migraine épouvantable ensuite, mais il faut dire que jesuis sensible aux atmosphères et là on sentait bien la souffrance accumulée entre ces murs).

Bref on a quitté notre petite Auberge Internationale (très sympa d'ailleurs, on vous la recommande sans problème) et on pris un bus pour Sherbrooke où on retrouve avec plaisir un peu d'animation et de vie. Notre hôtel est limite pourave, on ne vous le conseille vraiment pas si vous avez le nez sensible (ça pue grave le moisi) mais pour une nuit ça ira. Surtout que nous avons une douche pour nous (yes!) et la télé pour la plus grande joie de mes hommes. Comme quoi, on peut trouver son bonheur partout.

Demain midi Roxanne vient nous chercher pour nous emmener à 60 km chez elle, à Saint Adrien à l'atelier du rang. Elle y vit avec son mari Vincent, leur 3 enfants et quelques animaux  (2 vaches, un poney, une jument, des poules, 4 cochons, un vieux chien et un chat). Nous allons partager leur quotidien et leur donner un coup de main en échange du gîte et couvert.

Promis je ferai des photos et vous raconterai tout tout tout, avec commentaires des enfants et de chéri inclus. Je sens que ça va être plutôt intéressant sociologiquement parlant.

A ++, avec plaisir! Bisoux à tous nos amis et famille, vous nous manquez déjà.

PS: on ne sait pas trop on sera connectés sur place, alors si jamais à dans 10 jours ...

mercredi 4 août 2010

Quand chéri assure, c'est la classe

Ce matin, j'avais l'oeuf. Je sais pas pourquoi mais je me sentais le coeur en vrac. Peut-être l'effet des photos de moi en maillot de bain (que j'ai coupées pour les âmes sensibles), ou peut-être parce qu'il faisait gris, ou parce que j'ai soudainement réalisé que j'ai tout lâché pour une aventure aussi géniale qu'étrange, bref je me suis levée en ayant la chiale. Ce qui est franchement n'importe quoi, vu que je suis en vacances pour une année et que je n'ai aucune raison de pleurnicher sur mon café le matin.

J'ai voulu me la jouer discretos en me disant que ça allait bêtement passer, mais chéri a l'oeil.

Eh ben? T'as une drôle de tête, ça va pas?
Si si ça va (ce qui veut dire exactement le contraire)
Je te connais, dis moi ??
Euh en fait je me sens moche, c'est quand exactement que j'ai vieilli? (Et là je me mets à pleurer au ptit déj, pathétique, en m'agrippant à mon café infâme - d'ailleurs pourquoi diable ce café est-il aussi dégue??)
Mais ma chérie, tu as 38 ans, tu as eu deux enfants et tu as bossé à fond ces 5 dernières années, hyper stressée, tu t'es juste un peu oubliée, mais c'est pas grave, le voyage c'est aussi ça, prendre le temps de s'occuper de soi...Et moi je te trouve magnifique, tu es mon homard, n'oublie pas, toi et moi c'est comme ça, on est collés...
Oh merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii, je t'aimeeeeeeeeeeee (bouhouhouuuuuuuuuuuuuuuu)

Pathétique donc. Et vaguement ridicule. Mais c'homme-là, cet ours sauvage, ben c'est mon amoureux, il sait, il comprend, il m'aime et dieu que la vie est belle avec lui. Même s'il râle qu'il a chaud, même s'il oublie parfois que les petits sont petits, même s'il fait des fixettes sur des trucs bizarres. Il est là et c'est l'amour. Voilà que je dégouline maintenant. Les hormones peut-être??

Toujours est-il qu'il a assuré à mort aujourd'hui.

Pourtant c'était pas gagné d'avance. Au lieu de la pluie annoncée par la météo, ce matin le soleil brillait. Trop cool. On a donc changé nos plans et décidé d'aller dans ce camping 4 étoiles dont on a vu la pub partout ici  et qui propose un super mega Aqua plash pour les enfants.

Il faut dire que dans le coin on a fait un peu le tour des attractions et comme on est bloqués jusqu'à vendredi faute de bus pour aller ailleurs (hé oui, le bus pour notre destination ne circule que le week-end!!), eh bien il faut s'occuper avec les moyens du bord. Donc direction la super piscine avec toboggans de l'espace. Arrivés au terminus des bus, les indications données par l'office du tourisme étaient légèrement fausses. En lieu et place de deux bus pour s'y rendre c'étaient en fait trois bus qu'il nous fallait. Chéri a pris la situation en main et nous a collés dans un taxi. Le luxe! En route on a vu que de gros nuages noirs nous menaçaient. Chéri a gardé le sourire. Les enfants se sont chamaillés à mort, chéri ne s'est pas énervé. Quand on est arrivés au camping, on a constaté que la pub était, comment dire, largement exagérée. Très largement même. Et que la piscine était fermée. Même pas grave, a dit chéri, on va pique-niquer en attendant. Eh oui, la piscine est très petite, et les toboggans aussi.

Tout le monde a déballé stoïquement son sandwich et comme d'habitude Arno n'aimait pas le sien, mais chéri n'a rien dit. Puis on a pu aller se baigner et l'eau était très froide et le surveillant de piscine n'était pas sympa. En plus je ne voulais pas me baigner à cause de mes bringues, alors chéri s'est dévoué pour les petits.

Et à la fin de l'après-midi, quand on a du rentrer, qu'il il a fallu marcher une demi-heure au bord de la route à 30 degrés, avec Arno qui râlait, et bien chéri a eu très chaud, mais a encore et toujours gardé le sourire. Une heure et demie et trois bus plus tard, il a porté le petit sur son dos pour aller boire un verre sur une terrasse. Tranquille. Je me suis alors tapée une bière "Dieu du ciel" Aphrodisiaque. Avec des chips et des cookies. Pour une fille qui pleurait le matin parce qu'elle se trouvait grosse, vieille et moche, ce n'était pas très judicieux. Ni franchement raisonnable. Et bien chéri n'a pas fait le moindre commentaire, ce brave homme. Rien du tout. Il a total assuré, toute la journée, moi je vous dis. Un super mega Tarzan, mon Tarzan à moi...

J'ai retrouvé le sourire et la pêche et j'ai joué avec les enfants avec grand plaisir ce soir. Comme quoi, parfois, c'est comme ça... ;-) Merci chériiiiiiiiiiiiiiii, et promis si c'est toi qui as l'oeuf, je vais tâcher d'assurer.....

Râleries, joies et comptabilité

Il y a les moments de grâce, de joie, de légèreté, de bonheur.

Quand soudain, par exemple, on réalise qu'on a tout planté et qu'on se retrouve à l'autre bout du monde, avec les personnes qu'on aime, que chaque jour est différent, que chaque demain signifie le choix, le mouvement, la surprise... Aucune obligation, aucun souci, pas de patron, pas de feuille d'impôts, rien. Juste la liberté... Et ça c'est bon.

Il y a aussi les petits tracas de voyageurs touristes pas trop au clair sur les coutumes locales.

Le Canada n'est visiblement pas fait pour des voyageurs comme nous sans voiture. Les transports en commun c'est pas vraiment ça, dans le coin. Difficile de s'éloigner des grands axes. Il y a bien des systèmes de co-voiturage, mais à 4 c'est compliqué et les places sont plutôt rares. Quant aux petits coins sympas et perdus, ils sont carrément inaccessibles! Heureusement qu'on circule bientôt en camping-car pour aller voir quelques sapins, des lacs, les baleines et 2 ou 3 ours. Car là, on est beaucoup en ville et le simple fait d'aller au bord de l'eau se baigner représente toute une expédition. En l'occurrence, il pleut aujourd'hui et demain, on va donc se rabattre sur les musées et la bibliothèque municipale. Ceci est une grande première pour Yves qui n'avait fréquenté jusque-là que Payot et la Fnac ;-) ok chéri je bîffe cette méchante phrase et je me moque plus^ok ok...
Avec Yves et les enfants, on cogite sur plein de choses, tout en flânant dans des endroits inconnus et en observant les gens. Les canadiens sont super sympas et communicatifs, on est bien reçus partout. Et il y a des spécificités. Ici à Trois-Rivières, par exemple, il y a beaucoup de bikers. Les purs, les vrais. Les Harley Davidson s'alignent sur les parkings en ville et les motards squattent les terrasses, pépères... Il y a aussi beaucoup de personnes en chaises roulantes, je n'en ai jamais vus autant de ma vie. Elles circulent et boivent des coups sur les petites terrasses du centre ville. Tout cela est bon enfant et très cool. Je crois que c'est cela que j'aime ici, chacun fait comme il lui plaît et selon ce qu'il est. Le mélange des genres est plus que réussi et je dis bravo.

Il y a également les informations des gentils autochtones qui rigolent quand on leur annonce qu'on va visiter le nord en août. Vous connaissez les mouches noires? Celles qui vous arrachent de morceaux de peau quand elles vous mordent? (hein??) Vous savez qu'on ne sort pas après 17 heures là-haut sans un masque en moustiquaire? Et les moustiques, vous les supportez? Ils sont affamés vous savez! Terribles! Ah voilà! La tête d'Yves! Lui qui ne supporte pas la moindre mouche à la maison et qui est capable de se battre une heure pour choper un moustique dans notre maison car sinon il ne peut pas dormir... Adieu donc, grands lacs du Nord, adieu camping sauvage, bonjour le Sud. On ira juste rapidos mater les baleines et ensuite départ sur les Cantons d'Est, nettement moins infestés paraît-il.

Il y a aussi les aléas de la vie en collectivité.

Vivre avec chéri et les enfants à l'année, ça va. On peut aller respirer au boulot et boire un coup avec les copines. On peut envoyer les enfants jouer dans le quartier ou dans leurs chambres. On peut se coller le soir béatement devant une série bien naze... Se faire 3 cafés à sa machine Nespresso et ouvrir 40 x le frigo les jours de blues... Aller courir le lendemain pour évacuer quelques calories et prendre une bonne douche chaude (!). Se oindre de crème et passer une demi-heure à se demander ce qu'on va mettre devant sa penderie. Se maquiller tranquillou, se sécher les cheveux. Bref, on a ses petites habitudes de confort. Et là, que nenni, on est collés à 4 dans 10 mètres carrés. On se réveille et il faut se battre pour les toilettes communes, attendre un café dégueu à la machine et retrouver ses tongs dans le tas commun des godasses. Il faut apprendre à vivre tout le temps ensemble. Exit le mascara, on se la joue nature. Exit les moments de solitude, on a les enfants scotchés tout le temps. Et les douches c'est genre vite fait bien fait.

On apprend alors  beaucoup sur soi-même et sur les autres ;-). Par exemple, je découvre que je n'aime pas parler d'argent, ni compter. Combien ça coûte? T'as dépensé combien? Non ça, c'est trop cher... Non les enfants, pas de glace, on n'a plus de sous pour aujourd'hui. Limite s'il ne faut pas négocier mes Tampax sur mon argent de poche. Je sais qu'il faut faire ça, mais franchement je n'ai plus l'habitude de négocier sur le budget pour un café en rab' le matin. Et pourtant, IL LE FAUT! C'est comme ça le voyage, on prend des décisions collectives et on s'y colle. Bobonne aussi, eh oui. Yves adore ça. Il compte, nous regarde de travers si on essaie de resquiller, il surveille! Ce qui ne l'empêche pas de se demander 2 x par jour si ce ne serait pas sympa d'aller au sushi du coin pour une petite folie :-)

C'est comme ces fringues de voyage. Pratiques, pas trop salissantes, lavables et séchables rapidos. Et moches en fait! Sur le prospectus, une jeune nénette de 20 ans et 50 kilos tout mouillés pose, l'air heureuse et sexy (elle), avec les mêmes  fringues que je me suis achetées. Mais sur moi, le style pantacourt de baroudeuse avec sandales de treck, T-shirt en jesaispasquoi qui fait que même quand tu transpires tu pues pas, associés à mes cheveux qui repoussent, ça fait plutôt mamy Raymonde part en vacances à la campagne. Je croyais que je m'en foutais mais en fait non. Va falloir trouver des combines pour aller faire un brin de shopping en douce de chéri et de sa compta. Ou alors économiser à mort. J'ai droit à 20 $ d'argent de poche par semaine. Moins les clopes et quelques cafés, je devrais pouvoir m'offrir de temps en temps un petite robe et virer mes fringues de touristes.

Dans la série prend ça en pleine face, le voyage en famille permet de réaliser qu'on a franchement mal élevés nos enfants. Hélas. C'est à nous ces râleurs égocentriques qui passent leur temps à se bagarrer? Et qui ne veulent pas porter leurs sacs, ni ranger leur linge sale, ni aider à faire la vaisselle? Argh, va falloir se remettre en question et rattraper quelques trucs de base. C'est ça de couver ces petits et de dialoguer à tout va... ça pour s'exprimer, ils savent s'exprimer. On les entend bien, c'est sûr!

Dire que dans trois jours on débarque pour aller bosser dans une ferme bio et zen. Si on en veut pas se faire mettre à la porte trop rapidement va falloir la jouer soft. Genre tout le monde s'aime. La famille Ingalls! Et si jamais, les pincer en douce pour qu'ils se calment.

(Par la même occasion, profiter de la ferme pour salir à mort mes fringues. Elles seront irrécupérables, c'est sûr. Il paraît qu'il y a des cochons. C'est parfait.)

Les moments ++
  • Quand les enfants sont fascinés par des écureuils ou une marmotte qui vient leur manger dans la main
  • Quand les enfants disent qu'ils ont passé une super journée et qu'ils ont l'air heureux
  • Quand chéri m'explique gentiment que la chambre d'à côté est libre et que les enfants dorment
  • Quand on décide de manger un hamburger avec une bonne bière rousse d'ici
  • Quand nos amis de Montréal nous invitent à manger chez eux et qu'on refait le monde à coup de bière, de bon vin et de vodka


Les moments --
  • Quand il fait très chaud dans la chambre et qu'il n'y a pas moyen de l'aérer correctement
  • Quand j'ai mes règles et qu'il faut nettoyer discretos les draps le matin à la main
  • Quand les enfants se hurlent des gros mots dans la rue alors que c'est le pays où tout le monde il est gentil et poli et que tout le monde nous regarde
  • Quand Arno décide qu'il refuse d'avancer et qu'il s'assied au milieu de la rue avec son sac alors qu'on porte déjà nos deux gros sacs à dos et deux petits sacs chacun (et qu'il fait très chaud)
  • Quand chéri a son air de "ça fait trois jours que j'ai pas fait de sport et si j'y vais pas demain je vais en prendre un pour taper sur l'autre"


PS: Les enfants n'ont pas encore participé à ce blog mais ils vont s'y mettre gentiment. Quant à Yves, il a rédigé un texte sur le budget que je vous glisse ici... (il est beau sur la photo, hein??)

A chacun son truc !

Sophie, elle son truc c’est l’écriture du blog. Moi c’est le côté financier de notre voyage. Mon but est donc de respecter le budget et de veiller à ne pas péter les plombs avec les hôtels, les restaurants et les attractions diverses. Ce qui m’a surpris quand on à commencé à planifier notre projet, c’est la difficulté à trouver des infos sur ce que coûte un voyage en famille autour du monde (l’argent est, et restera toujours un tabou). Nous avons donc finalement décidé que notre voyage ne devait pas dépasser CHF 120'000.- pour l’année en comptant les assurances maladie et les assurances vie, ainsi que nos impôts (CHF 20'000.- pour ces trois postes). Il nous restait donc CHF 100'000.- pour notre projet.

On peut dépenser 50'000.- francs comme 300'000.- en fonction des destinations et du style de vie. En ce qui nous concerne, on est partis sur un prix moyen de CHF 200.- par jour sans les billets d’avion, que nous avons répartis comme suit : CHF 250.- par jour pour les 6 mois au Canada, en Californie et en Australie, et CHF 150.- par jour pour les 6 mois en Asie. Ce qui représente un total de CHF 72'000.- pour le logement, la nourriture, notre argent de poche (CHF 20.- pour Sophie et moi et CHF 10.- pour Timo et Arno, par semaine), les goûters, les transports publics bus et métro et les petites attractions (visites de Musée et autre). Nous avons prévu CHF 20'000.- pour les billets d’avion Etats-Unis et Australie (merci à Marianne de Zénith Voyage) ainsi que les futurs vols internes en Asie. Et nous gardons CHF 8'000.- en réserve pour les imprévus et les mauvaises surprises.

BILAN après 6 jours à Montréal et 2 jours à Trois Rivières... Pour l’instant on est dans les prix. Nous avons dépensé 1’912.- Dollars, ce qui nous fait une moyenne journalière de 239.- Dollar. Par contre en ce qui concerne les activités onéreuses, genre parc d’attractions, plongée sous marine, nage avec les dauphins, voir les baleines, etc.… on a vite réalisé qu’on allait exploser le budget, alors on a créé un budget spécial woofing, on verra bien ou on va terminé mais avec 2 mois de woofing on devrait économiser assez de sous pour pouvoir s’offrir de chouettes moments avec les enfants et rester dans notre budget initial. Suite au prochain rapport.