jeudi 21 avril 2011

Les aventures de la famille Bidochon sur les routes (Chiang Mai - Bangkok)

Petit compte-rendu de notre départ de Chiang Mai pour aller à Bangkok. Notre gentil programme a démarré par une légère perturbation : on a dû partir un jour plus tard que prévu faute de places dans le train. On aurait pu se douter que pendant Songkran, le nouvel an bouddhiste, la Thaïlande entière se déplace avec moult paquets cadeaux pour rendre visite à la famille ! Notre visite de Sukhothai est annulée, tant pis. On doit arriver le 17 avril sur Bangkok pour accueillir super Mom qui nous rejoint pour deux semaines de vacances et Timo repart voir son père en Suisse. Il a fallu improviser, tant au niveau des déplacements que des guesthouses, mes tentatives d’appel de réservations ayant lamentablement échoué, la réponse de base étant « it’s full, madam’, full ». Ok.

Tiens, dernier souvenir de Chiang Mai,
un petit incendie sous nos fenêtres
Dernier soir, tout est paqueté, les bouquins vendus au bookstore local, les jouets distribués, on part manger avec notre chouette voisine Johanne au petit resto italien du coin, le Ciccia’s (qu’on vous recommande d’ailleurs). On se couche avec des sentiments partagés. Stress de se réveiller à l’heure le lendemain, tristesse pour les enfants de quitter une vrai petit « chez nous cosy », plaisir d’être à nouveau sur les routes -c’est quand même le but d’un voyage comme le nôtre-. On n’est pas là pour se la jouer expat’ trop longtemps !

Au matin, quand le réveil sonne à 6h30, ouch’ on est dans le cosmos ! Plus l’habitude du réveil, on vit sans montre depuis un bout de temps maintenant. Dire que c’est l’heure « normale » à laquelle on se lève dans la « vraie vie » ... Nos affaires sont prêtes, on patiente pendant le check-out. Comme j’ai cassé trois verres et une assiette (hum) et qu’on a acheté 2-3 trucs en plus, le gars compte et recompte la vaisselle et rien ne joue sur sa liste. Yves commence à s’impatienter et ce d’autant que ce n’est pas la personne avec qui nous avions rendez-vous et qu’il ne parle pas du tout anglais. De toute façon, et le taxi réservé est en retard, donc « chai yen » comme disent les thaï (traduction « pourquoi s’énerver si on ne peut rien y faire »). Voilà, voilà.

On finit par partir de l’hôtel et arriver à la gare, avec même de la marge. Faut dire qu’on est de bons petits suisses, et avec Yves aux commandes, ça rigole pas sur le timing. Le train part à 8h45, on a même une demi-heure pour déjeuner, on s’installe à la cantine locale. J’avais acheté la veille une petit pique-nique  pour les loulous qui apprécient moyennement les soupes de nouilles le matin, mais tout est infect, genre pain mou fourré à des trucs indéfinissables – pâte verte, filaments de porc, mayo étrange-. Ça commence mal, ils font la tronche. Les choses s’enveniment quand on attend le train qui n’arrive pas. Une heure, deux heures d’attente, il fait chaud…Personne ne peut nous informer sur le retard et surtout SI ce satané train va finir par arriver. Les enfants se chamaillent puis se battent carrément par terre, sur le quai. Tout le monde rigole, ça créée de l’animation, c’est sûr que des abrutis de touristes qui s’excitent, c’est plutôt fun, je les comprends. Un gars filme les enfants en train de s’étriper, un autre les prend en photo, la honte. On tente de les séparer et de faire un retour un calme, et un gentil policier vient nous voir pour être sûr que tout va bien. La honte, je vous dis.

Après 2 heures et demi, un vieux train se pointe, mais il ne faut surtout pas imaginer qu’on peut grimper à l’intérieur, il s’agit de le laver et de le réparer d’abord… Quand enfin on peut partir, Yves est couché sur le quai en train de méditer, les enfants jouent aux cartes, c’est la canicule, on pue comme des fennecs. Rassemblement des troupes et des sacs, et en voiture Simone.

On arrive quelques heures après à Phytsanulok pour la nuit, secoués et fatigués car le train est un vieux machin qui fait un bruit du tonnerre. Par contre il a la clim’, ça nous sauve. Après une petite engueulade de routine sur le quai en arrivant, on trouve un immonde hôtel qui sent le moisi -qui EST moisi- pour passer la nuit. Yves est fracassé, les enfants sont surexcités, il s’agit de rester zen. Je les abandonne donc lâchement pour partir à la quête de billets de bus pour le lendemain car les trains sont pleins pour Bangkok. A la gare routière on m’avertit qu’on ne peut pas réserver, le message se résume à « tu viens, tu attends et quand il y a de la place tu grimpes dans le bus ». On fera avec. Le soir, pour compenser, on se tape une orgie de sushis dans le resto d’à côté, les sourires reviennent. Ah, on fait les malins, mais on a perdu l’habitude de bouger, on s’est embourgeoisés dans notre résidence luxe de Chiang mai J

Le lendemain, après un super petit déj’ dans un hôtel mega luxe repéré dans le Lonely, on prend un tuk-tuk pour la gare routière. Là-bas, il y a déjà un monde fou. Certains ont des billets jaunes, d’autres des verts à la main. La vendeuse m’envoie promener deux fois quand je veux acheter nos places. On ne se comprend pas, je tente pourtant des approches en thaï, elle m’ignore totalement. Finalement c’est une miss en uniforme qui me donne un coup de main. « First class tickets ? Air conditionned ? Bangkok ? 1400 bath for the family. Go there and wait ». J’hérite bêtement de 4 billets jaunes qui ressemblent étrangement à ceux de mes voisins. Vu la tronche du précédent bus, je me doute que la première classe c’est juste pour la frime, mais bon on a des places.

On attend en plein cagnard, Yves aimerait beaucoup savoir à quelle heure le bus arrive, mais tant pis pour lui, « wait here, the bus will come ». Quand il arrive enfin, c’est un vieux machin, tout le monde se bouscule, on est les derniers à mettre nos sacs dans la soute et il n’y a plus que 3 places de libre pour 4. on est heureux d’avoir payé une first class. On se serre avec les loulous au fond, à côté d’un haut-parleur bruyant et vibrant, sur une vieille banquette. Inutile de préciser que la clim’ n’existe pas. 30 minutes plus tard, le chauffeur a l’excellente idée de diffuser « Piranhas » et on peut suivre en direct une orgie de nichons et de gens bouffés tout crus. Je planque Arno dans le coin et interdit à Timo de mater cette horreur, je ne tiens pas à les avoir dans mon lit pendant une semaine. On est particulièrement mal assis et il fait un bon 40° dans le bus. Après 5 heures, Arno se sent mal, le pauvre, tellement il a chaud. Je lui vide des bouteilles d’eau sur la tête, l’hydrate, il ne veut même plus jouer ou regarder des photos ou écouter une histoire, il est out, il n’a rien mangé, je commence à flipper légèrement. Pendant ce temps, Yves est devant, avec un « ladyboy » dodu vautré sur lui, à un mètre de la TV à fond, pour un peu il fracasse le mec et se barre en stop.

On arrive 7 heures et demi plus tard à Bangkok, fracassés, puants et légèrement tendus. Il faut encore trouver un taxi et traverser Bangkok en plein aux bonne heures de trafic. Lorsque enfin on arrive au Rikka Inn, les enfants sautent dans leurs maillots et retrouvent leur énergie dans la piscine (qui est fermée, mais tant pis, on y va quand même en douce, faut pas déconner). Le soir c’est Mac Do, histoire de requinquer notre Arno. Vous devriez le voir : clim’ + piscine + Happy Meal, c’est carrément l’extase.

Après une bonne nuit de sommeil, tout le monde retrouve la pêche. Timo m’accompagne pour aller chercher ma maman à l’aéroport, c’est la fête, on est super heureux de se revoir. Le soir, il s’envole comme un grand pour retrouver son père, Marie et Teo son petit frère, je le laisse partir l’esprit en paix, je sais qu’il assure.

5 commentaires:

  1. Waow, on a l'impression de voir un mauvais film ... Mais encore une fois vous avez réussi à supasser toutes les épreuves et en gardant l'humour... Au fait le plus important c'est l'humour....baci

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  2. Me suis plantée dans le nom Anoyme pour ce coup là c'est ta cops Aless

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  3. Coucou Aless, merci de suivre nos aventures ça me fait tjs plaisir de te lire, te fais plein de bisoux en espérant que tu vas bien, ciao bella!!

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  4. Je peux prendre la place de Timo? Cela semble chouette de voyager avec vous ;-) Je vous souhaite, comme d'habitude, plein de belles choses pour la suite. Prenez soin de vous tous.

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  5. @ Olivier: tu m'étonnes, il est ravi de fuir de temps en temps cette famille de fous ;-)) Bises et donne de tes news

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