dimanche 12 juin 2011

La méchante chinoise et la grenouille

plage d'eccho beach
Arrivés depuis cinq jours à Bali, on profite de la vie, on mange bien, et Yves se remet de sa fatigue du voyage. Les enfants jouent avec les petits voisins, on a visité les environs et tout le monde va bien. On attend avec impatience super Mom qui arrive ce soir, après 24 heures de voyage ! Au programme de ce dernier mois de notre trip, l’exploration de Bali (Est, Nord et volcans), de Java et quelques jours en Malaise. On se réjouit !

Avant les photos de nos prochaines virées, voici en vrac quelques anecdotes de ces derniers jours et les photos de notre plage préférée du coin, l’Eccho beach. 


La méchante chinoise

Entre l’Australie et Bali, on passe une nuit dans le quartier chinois de Singapour Joo Chiat, histoire d’alléger un peu le budget en souffrance. L’hôtel est un une étoile et demie, il n’y a donc pas de petit déj’. Le matin, on part en chasse d’un distributeur, ayant oublié la veille de retirer de l’argent à l’aéroport (mal organisés cette équipe). On tournicote un moment, il fait chaud, Arno râle en continu, un vrai bonheur. Finalement on trouve un distributeur puis un restaurant ouvert. C’est une gargote qui donne sur la rue, typique, on en a déjà testée plein pendant nos six mois d’Asie. On s’installe et on attend longtemps, très longtemps. Au début, on ne s’inquiète pas, il nous est déjà arrivé de patienter des plombes pour manger et comme on n’est pas pressés, on papote.

Après un moment, on observe les autres tables, tout le monde a le nez dans son bol, sauf nous. On patiente donc encore un peu, en faisant quelques signes à la serveuse, qui nous ignore. Il fait chaud, humide et Arno a très faim, il pleurniche, « je déteste les restos chinois, y en a marre ! ». Bonne ambiance. Finalement un jeune client se lève, nous demande s’il peut nous aider et va commander auprès de la serveuse pour nous. Deux soupes de nouille et des nouilles sautées, comme tout le monde. Le temps passe, le jeune est parti depuis longtemps, toujours pas de repas sur la table. On commence à réaliser qu’on n’est pas les bienvenus, tout simplement. Etonnant, cela ne nous est jamais arrivé. Des moins sympas que d’autres oui, mais ne pas être servis, jamais. On réalise pendant quelques minutes l’effet que produit ce genre d’attitude raciste, car c’est bien cela dont il doit s’agir. On est les cons de blancs et on n’a rien à faire là. Devant notre air navré, un autre client se lève et discute deux minutes un peu vivement avec la serveuse, tout le monde regarde, on se sent très à l’aise. On le remercie d’un signe de tête. Finalement, au moment où on se décide à partir, elle accepte de nous servir et on mange fissa notre bol de nouilles. Même Arno avale tout (et trouve carrément la soupe très bonne), le pauvre il est limite d’une crise d’hypoglycémie ! Autant dire qu’on paie et qu’on s’en va discrètement.

La grenouille dans la salle de bain (et ses charmants amis)

Arrivés à Bali, on s’extasie devant notre petite villa paradisiaque. Rez-de-chaussée à l’air libre, deux chambres à l’étage, tout le confort, jardin et jacuzzi. Waouh, ça nous change des guesthouses habituelles, on se sent presque bizarre. Chacun installe ses petites affaires et on saute sous la douche. Les garçons y vont les premiers, on les entend hurler de surprise. Il y a quatre grenouilles dans la salle de bain qui sautillent dans la douche. On rigole, elles sont plutôt sympas. Ce qui me surprend par contre c’est qu’il y en a une qui me regarde et qui reste proche de moi sans bouger, en me fixant, pendant que je me lave. Un prince charmant ? Je suis limite gênée.

Le lendemain, on découvre qu’un de nos cakes à la banane a été croqué alors qu’il était emballé. Y a des bêtes ? Les proprios nous informent gentiment pendant l’apéro que c’est mieux de planquer nos poubelles et la nourriture pendant la nuit, car il y a des rats, des serpents et des varans la nuit qui se promènent. Normal, on est à côté d’une rizière. Dire que je voulais dormir à la belle étoile, que nenni, on s’enferme bien gentiment dans notre chambre, sous la moustiquaire. Et pas de pipi nocturne !

La virée d’enfer en mob’

Le sud de Bali est une espèce de patchwork de villas et de petites villes qui s’étalent. D’où on est, à Kerobokan, il faut un moyen de locomotion pour se rendre au marché, à la plage, au resto. On se décide pour une location de mobylettes. Comme on a déjà roulé au Vietnam et au Cambodge, je ne suis inquiète que d’une chose, la conduite à gauche. Ça me stresse, car je ne me suis pas habituée, malgré l’Australie. Je demande à Yves de passer devant et de m’attendre, je vais faire le canard qui suit maman canard.

Au début, le premier jour, il roule tranquille, il m’attend, puis le lendemain on part explorer les environs et là ça devient sportif ! Il y a des moments où je le vois plus ! Help ! Petites routes, croisements, klaxons, virages bien serrés au bout desquels peut surgir n’importe quoi, et le pire, les carrefours sans feu où il faut se jeter dans la mêlée. Avec Timo (derrière moi, en passager) on a une technique, on se colle aux autres mobylettes et on y va comme eux. J’assure, on ne prend pas trop de risque, mais je transpire quand même un peu sous les bras. Par contre, quelle liberté ! J’adore ! Je me sens comme Seccotine dans Spirou et Fantasio ! Une question demeure, est-ce que super Mom voudra se laisser conduire en mob’ ? Ici, on peut facilement être trois sur une mobylette, donc on pourrait mettre Mom avec moi et Yves prendrait les deux enfants… Affaire à suivre. Au pire, on peut toujours commander un taxi, mais ça fait moins local.

La marchande pot de colle

Aujourd’hui je tente de traîner mes loulous à Denpasar, mais les garçons ont envie de rester à la villa. Ils se sont fait des copains et préfèrent jouer que visiter la capitale. Je pars donc seule, dans l’idée de me faire le marché central, le Pasar Bandung, et le centre ville. Dès que je m’approche, une femme vient à ma rencontre. « Hello, how are you, where do you comme from, please come to visit my shop, nice spicies ! ». Je lui fais un grand sourire, la remercie et lui explique que je vais d’abord un peu me balader. Elle décide de me suivre, et à chaque fois que je regarde plus d’une seconde quelque chose, elle me demande, « you want this ? Good price, cheap price ! ». Et le prend dans ses mains pour me le vendre. Une fois, dix fois, je refuse gentiment, puis un peu plus fermement. Rien à faire. Je décide de l’ignorer, comme c’est expliqué dans le Lonely, mais je trouve ça désagréable, pour elle comme pour moi, je n’ai jamais eu besoin d’avoir ce genre d’attitude avant Bali.

On a déjà eu ce type de harcèlement chiant à la plage de Kuta il y a deux jours et on a fui. Je décide d’en faire autant, tant pis pour les photos, les épices, les gentilles vendeuses de fruit. Elle me gonfle sérieusement, je tente ma chance dans le marché d’en face. Même scénario avec deux nouvelles femmes, cette fois-ci je fais ma sauvage, je ne discute même pas. Je sais que c’est le jeu, mais c’est un jeu que je n’ai jamais aimé. Un peu, c’est normal, mais quand on explique que « ça va bien, on peut regarder une robe sans l’acheter dans les 3 secondes » et que la miss s’énerve à moitié et insiste vraiment trop lourdement, merci bien, je m’en vais.

Je pars au hasard des ruelles, loin des marchés et là je retrouve une atmosphère coutumière, des gens souriants, agréables, le plaisir de discuter, une négociation de base sympa pour l’achat d’une lampe de poche (j’ai égaré ma lampe frontale) et le plaisir de manger sans être embêtée. J’en déduis qu’il faut impérativement éviter tout endroit susceptible de contenir des touristes ou alors faire semblant de parler, euh, suisse allemand peut-être ?

Et aussi, bien sûr, les fleurs, les brochettes de satay, les offrandes, les rizières, le sourire des enfants, les oiseaux...

Suite aux prochains épisodes

4 commentaires:

  1. Trop bien ces aventures....:-)! Quel plaisir de vous lire, il vous faudrait les éditer!! J'ai lu la chronique de la méchante Chinoise à mes 3 lutins pendant leur pt'it déj ce matin.....ils en auraient avalé leur tartine au Nutella de travers....! Merci merci de ces partages!! PS: me suis inscrite sur votre blog car décidé de désactiver temporairement mon profil FB..... Trop addict:-((! Mais me réjouis de découvrir vos chroniques et fin de voyage!! Amitiés

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  2. Oh merci Fabienne, trop sympa de lire ces lignes :-))
    PS: pas mal la pause Facebook! Je vais sûrement opter pour quelque chose du genre en rentrant, mais c'était tellement génial pour rester en relation avec tous nos proches et même découvrir des gens formidables comme toi... Bises à la famille et on pourra peut-être se boire un verre à notre retour ?

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  3. Tellement d'accord pour le côté rencontres extras sur FB.... Je vous retourne le compliment..... J'ai carrément flashé sur vous....:-)) merci Chric ;-))! Et oui, on devrait pouvoir se le boire ce verre, à l'occasion de ses 40 ans à notre Chric nationale..... Me réjouis!!! Bisous à tous et profitez encore de ce temps hors du temps.....

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  4. @ Fabienne, parfait, avec grand plaisir ! Belle journée et à bientôt

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