mercredi 8 septembre 2010

Y a un psy dans ce motel par hasard?

Le voyage, c'est bien, on s'éclate, on voit des tas de choses extraordinaires et on est mieux là qu'au boulot. Et en plus on l'a voulu hein, personne ne nous a obligés. On a même vendu notre maison, nos voitures, lâchés nos jobs... Certes.

Mais y a quand même 2-3 trucs qui clochent...

Avant de partir pour cette drôle d'aventure à quatre on avait lu des bouquins sur des familles qui avaient parcouru le monde en camping-car ou en vélo, ou que sais-je. On les voyait sur les photos, épanouis, sereins, avec des enfants souriants. Il semblait clair que tout ce petit monde cohabitait sous le même petit toit au quotidien et que cela rapprochait les troupes... Et bien chez nous, la promiscuité a plutôt tendance à réveiller les instincts guerriers.

Chaque matin c'est pareil. Je me lève, j'enjambe le foutoir de notre piaule d'hôtel "familiale" et je vais me doucher pendant que les trois hommes de ma vie restent au lit. Généralement, Yves est scotché à ses écouteurs iPod et fait ses étirements pendant que les garçons émergent du cosmos. Jusque là, je les trouve plutôt mignons, avec leur têtes d'anges endormis. Mais en 12 minutes, les choses dégénèrent grave. Dès que j'ai fini de me rincer la tête, c'est la même histoire: les enfants tirent sur la couverture chacun d'un côté, se chamaillent et finissent par se hurler dessus ou pleurent parce qu'il se sont battus, ce qui m'oblige à sortir à moitié à poil de la salle de bain pour les calmer.

Pendant ce temps, chéri fait des respirations abdominales profondes, l'air mega concentré. Et son yoga le matin, c'est sacré paraît-il. Il refuse de ne pas le faire à cause des enfants. Ensuite l'Homme s'habille et intervient.

En attendant, il s'agit de gérer les deux terreurs: les sortir du lit - le plus dur- les calmer, éviter les discussions genre "C'est lui qui a commencé" " Non, c'est lui", courir après les chaussettes, rechercher les T-shirts et chaussures systématiquement éparpillés dans la chambre. Et dès que je suis à quatre pattes sous un lit en train de récupérer une tong, ils se remettent à se battre. C'est comme s'ils avaient accumulé des doses d'énergies combatives pendant leur sommeil et qu'il fallait que ça sorte. Hallucinant. Je tente de rester cool, histoire de démarrer la journée relax, et ce d'autant que je n'ai pas encore avalé un café.  Quant à Yves, ça l'exaspère carrément.
On utilise déjà plusieurs méthodes:

Le retour au calme, version technique psycho machin chose: "Timo, tu t'assieds ici, Arno, là. Vous faites un retour au calme pendant 6 minutes, merci" - fonctionne plus ou moins car il faut déjà qu'ils écoutent!
L'explication pédagogique: " Les garçons, ce n'est pas le moment de se défouler. Il y a d'autres moments pour le faire, quand on est dehors, à la place de jeux par exemple. Ici, dans la chambre, ça se termine toujours mal et c'est dommage, ok?" - carrément inefficace
La demande claire et gentille: "Les garçons, merci de vous préparer pour le déjeuner, c'est l'heure" - une brave utopie
Le conseil proverbial : "Timo, Arno, jeux de mains, jeux de vilains, ça va mal se terminer!" - trop tard généralement
L'ordre sympathique: "Hé ho, on se calme les gars!" - autant pisser dans un violon
L'injonction précise: "Vous arrêtez immédiatement de vous battre et vous vous préparez pour le déjeuner. Tout de suite." Peut fonctionner si s'accompagne d'une franche empoignade d'un des deux pt'its gars
En ultime recours, après avoir demandé plusieurs fois aux garçons de sortir de leurs lits sans succès, la menace sadique: "Stop! Sinon pas d'iPod aujourd'hui" - franchement pathétique mais opérationnel

Malgré tout, ça recommence chaque matin. Systématiquement. Et ça m'énerve. Je déteste démarrer une journée dans les cris et les pleurs. Franchement, je donnerai cher pour avoir un matin, un seul, sans dispute. Si quelqu'un a une recette miracle, je suis preneuse.

Étonnamment, la journée se passe ensuite plutôt bien. Les garçons s'entendent de mieux en mieux et jouent ensemble. On leur fait l'école du mieux qu'on peut et on enchaîne avec des activités, visites ou balades. L'ambiance est cool, on discute, on rigole, on passe de bons moments. Donc la cohabitation est possible. On y croit, on y croit :-)

Ils ont l'air tellement gentils, hein??

Jusqu'à ce que le soir, ça recommence. Bagarres, chaussettes lance-missiles, disputes à la salle de bain, cris, pleurs, sauts périlleux sur les lits... Dur de les coucher! Et dire qu'à la maison, ça roulait plutôt bien... Le fait de partager constamment la même chambre rend les choses un peu difficiles. Impossible de dire bonne nuit et de fermer la porte, on a des horaires différents. Bref, matin et soir c'est la guerre...Je sais que dans de nombreux pays et familles, les gens partagent le même espace. Et bien, je les plains sincèrement! Je suis contre le sleep-sharing!

Je pourrai peut-être: ne plus me laver le matin et les porter dans des lits séparés pendant qu'ils dorment, louer deux chambres séparées à l'hôtel -mais le budget est un peu limité et de plus, je n'ose pas les laisser seuls dans une chambre-, supplier chéri d'abandonner le yoga le matin, les sprayer avec de l'huile essentielle de lavande au réveil... embaucher un copie de super nanny... ??

PS: les deux phrases du jour: "Maman pourquoi le caca c'est chaud?" et "Laisse tomber, les filles vous êtes pas faites pour les bagnoles". Intéressant...

Sinon, pour les gens normaux, il y a toujours les photos de la Gaspésie pour faire un brin de tourisme local :-). Là on est en route pour Ottawa, on devrait y être dans deux jours.

4 commentaires:

  1. Tu sais ce qu j'aime chez toi, c'est que tu es vraie, que deux garçons à la maison, je connais et que c'est VRAIMENT ça. Je te l'avais dit avant votre déaprt, c'est ce qui m'effraierait moi, cohabiter tout le temps, les 4. Et les matins où on s'engueule c'est juste horrible. Comme tu dis à la maison, il y a un horaire précis, celui de l'école, un cdre qu'ils doivent respecter. Avec mam' et pap?, on essaie. Tout est normal, donc ma JOlie ! Mais pénible, s^surement ! Le coucher... Tu sais que les miens sont dans 2 salle de bains séparées à cause de leurs coups de pieds ou leurs gros rires au moment du brossage de dents pour la nuit.
    Bref, je fais une tartine et je le répète, tu es vraie. Rien de pire que les femmes qui ont trop une vie parfaite, un époux fantastique, des gosses qui jamais ne se chamaillent, un épanouissement béat... Comme dit ma copine "trop poilie pour être honnête celle-là"....
    Je pense très souvent à toi. Lors de ces dernières semaines qu'est-ce que j'aurais voulu t'appeler ou aller se taper des bières... Bientôt...
    et profitez un max tous les 4, vous êtes en plein dans la Vie...
    plein plein de becs

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  2. Tu as oublié une solution ma belle. Tu finis ta douche tranquille, tu t'habilles et tu pars boire ton café en laissant tes hommes se débrouiller..... Tu les ignores.... Mais je suis sure que si tu prends un peu de distance, tu vas trouver LA solution, comme tu le fais à chaque fois. Concernant les familles qui font ses voyages, c'est comme la grossesse et l'accouchement alors? On te parle que des bons côtés.
    Tu manques beaucoup de ce côté-ci du monde
    bisous

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  3. @ Sarah. merci ça me rassure, et puis c'est toujours ça qui m'a intéressée, la vraie vie... ecrire me permet de prendre de la distance et de discuter avec chéri, il a d'ailleurs relu le texte et on a changé 2-3 trucs ;-))
    Moi aussi une bière pour refaire le monde, le pied. je pense aussi souvent à toi, mais je vais t'écire ailleurs qu'ici pour papoter, bisouxxx
    @ Aless, t'as tout à fait raison, c'est mon pire défaut, toujours prendre les choses sur mes épaules... Bisoux et oui tu as raison, on ne nous dit pas tout!!

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  4. mettre les enfants au yoga? ;-)

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