mardi 11 janvier 2011

Le point après six mois de voyage...

Texte de chéri ;-)

Que le temps passe vite. Voilà bientôt 6 mois que notre aventure a commencé. Le 19 janvier, nous serons pile poil à la moitié de notre voyage et nous commencerons à nous rapprocher de notre retour avec, sans vous le cacher, un mélange de tristesse et de joie. Tristesse parce que pour tout vous dire, on s’y habitue à cette vie. Depuis 9 semaines que nous sommes en Asie, nous n’avons jamais mis la table, ni préparé notre repas, fait la vaisselle, fait notre lessive, fait le ménage, fait les courses, fait notre administratif, en fait, on fait rien et c’est vachement cool (le retour risque donc d’être vraiment terrible). Triste aussi parce que nous vivons quelque chose d’unique, de vraiment magique et qu’on aimerait que ça ne s’arrête pas déjà. Il y a bien sûr des moments moins drôles, j’ai même eu mon premier coup de blues quand Carole et Marcos sont rentré en suisse il y a deux jours, je serai bien allé avec eux juste un petit moment pour revoir la maison, les amis, la famille, pour manger un bon tartare, une fondue ou un bon pain avec du fromage, pour aller me faire un bon ciné avec un pote et pour faire une ballade en raquette dans le jura ou un tour en vélo avec mon frangin. Mais tout cela viendra bien assez vite et le 13 juillet va arriver sans qu’on s’en rende vraiment compte. Et hop, un jour on sera là comme avant, rien n’aura vraiment changé sauf peut-être dans nos têtes.



Le 6ème mois, c’est aussi le moment de faire le bilan à mi parcours et de faire une analyse de ces deux derniers mois en Asie (6 semaines au Vietnam et 3 semaines en Thaïlande). Premièrement, ces deux pays sont très différents, même si on ne peut pas encore vraiment parler de la Thaïlande car pour le moment on a vu que Bangkok et Koh Chang (on reviendra en Thaïlande en avril pour faire le nord et le sud et pour vous en dire un peu plus). Par contre, on a adoré le Vietnam de par l’authenticité du pays, la simplicité de la vie et la gentillesse des habitants, même si les premiers contacts sont plutôt froids et distants, les gens sont en fait d’une extrême bonté. La Thaïlande c’est autre chose, on voit que le business marche ici depuis longtemps et que c’est une affaire qui roule plutôt bien. Le revers de la médaille, c’est qu’ils sont dépassés par presque tout. Trop de monde, trop de voiture, trop de déchet, trop de pollution et trop de prostitution aussi avec son lot de vieux européens (et de jeunes) avec des filles thaï, pas cool !!! Pas évident non plus de gérer l’explosion d’un pays (y a du boulot dans le secteur de l’écologie), Bangkok est une ville de folie, 50 km de long et 10 millions d’habitants, attachante et étouffante à la fois, on adore ou on déteste car beaucoup trop de monde, de voitures et surtout de bouchons, on peut facilement mettre une heure pour faire 10 km en taxi. Les réseaux de transport sont très moyens et pour se déplacer c’est un vrai cauchemar.



Côté finance par contre c’est le paradis, et donc « moi content ». Le budget a été coupé en deux par rapport au Canada et au USA et avec un petit effort on pourrait même le couper en trois. On se loge pour Chf 30.- à 50.- par nuit pour toute la famille (pour Chf 30.- c’est du sommaire, mais pour Chf 50.- ou un peux plus on peut avoir la piscine et l’air conditionné). On mange pour trois fois rien et en plus c’est bon. Repas le moins cher au Vietnam Chf 6.- pour quatre et en Thaïlande Chf 2,50 pour trois (un Pad Thaï, une salade de Papaye verte et une assiette de poulet avec du riz plus une grande bouteille d’eau), rien à dire. Si on continue comme ça on risque de rentrer dans notre budget et de rattraper les dépenses excessives des 3 premiers mois, j’y travaille. Côté famille, ça roule plutôt bien, on commence à vraiment bien fonctionner et je crois qu’on va finir ce voyage à 4 et rentrer tous ensemble avec pleins d’étoiles dans les yeux. Les enfants ont grandi et ils ont bien changé. Sophie et moi allons bien, même si on a un peu perdu et mis entre parenthèse notre place de couple et qu’on est plus des parents et des copains (faudra que ça change au retour car je veux retrouver ma Soph et elle veut retrouver son Yves). Pas évident le 24h/24 pendant 12 mois, y à mieux pour le couple et la libido, mais bon on le savait et on s’y était préparé, donc ça va le faire.



Pour finir cette analyse, après deux mois en Asie, je dirais simplement qu’on est des « gros nazes » et qu’on à encore beaucoup à apprendre de la vie (quand je dis on, c’est pas uniquement Sophie, les enfants et moi, c’est nous tous, les soi-disant riches de cette planète). Après quoi courrons-nous tous ? Qu’attendons-nous de notre vie et de notre existence ? Qu’avons-nous envie de partager et de vivre ? Nous sommes si riches mais si pauvres en même temps, nous avons presque tout mais nous sommes souvent si seuls, nous croyons encore qu’avoir et posséder plein de choses nous apportera le bonheur alors que nous sommes les champions du monde des antidépresseurs. Nous faisons fausse route et on dirait que presque personne ne réalise que nous allons tout droit dans le mur et que la facture sera salée. En réalité, on veut toujours plus ou on veut justement le truc qu’on n’a pas. Les blancs veulent être bronzés, font du solarium, se paient des crèmes pour bronzer, quitte à choper un cancer de la peau, et ceux qui ont la peau foncée dépensent des fortunes pour des crèmes qui rendent la peau plus blanche. Y a comme un truc qui m’échappe… Ici, les gens n’ont peut-être pas grand-chose mais ils ont des familles et un cercle d’amis unis et soudés sur qui ils peuvent compter (pas comme chez nous où on n’ose presque pas demander un service par peur de déranger ou de perturber le programme). Ici, ce sont les rois de la combine et même si c’est souvent le grand bordel, ça marche quand même et surtout, ils vivent beaucoup plus simplement sans chercher à avoir sans arrêt plus ou mieux que le voisin. Ils ont l’air d’aller mieux que nous alors qu’ils n’ont pas le dixième de ce que nous avons. Nous réfléchissons trop et à force d’avoir le luxe de nous poser mille questions sur la vie et sur notre petite existence, on oublie tout simplement de vivre et d’être heureux. Une fois de plus, nous avons encore du travail…

11 commentaires:

  1. Bravo Yves, super papier, super analyse, c'est tellement vrai... PROFITEZ UN MAX LES LOULOUS !

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  2. ça m'a beaucoup touché ce que tu as écris....c'est ce que je vis et ce que je ressens !!!

    quand même d'aller voir ailleurs comment ça marche ça fait du bien pour recadrer et apprécier la vie telle qu'elle est sans plus.....

    bon voyage
    Céline une ancienne collègue de sophie

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  3. Relativiser nos valeurs et notre égocentrisme, ca fait toujours du bien, c'est vrai que nous nous enfermons plus qu'autre chose en étant consuméristes, que nous ne cherchons plus la façon de nous débrouiller par l'entraide - mais chez nous c'est devenu quelque chose de tellement péjoratif, quand on y pense!

    En tous les cas, je suis toujours enthousiasmée par votre projet, les mois défilent mais l'expérience reste un vrai tournant, j'en suis certaine!

    Grosses bises à miss Sophie :o)

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  4. et comment!on le savait qu'on était des gros cons...mais comment faire pour ne pas rentrer dans se système de MERDE..
    pourtant on essaye.mais quand on te lis on sait que ce n'est pas assez.
    merci de nous faire partager ces mille et une aventures.
    véro.

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  5. Y a pas é dire, et que Sophie me pardonne, les bilelts de chéri et ses mots simples et vrais me font sortir du bois....
    Lorsque je suis rendtrée d'un voyage en Indonésie (Bali 2 jours, hein !! pas de gros tourisme) je voulais tout plaquer... Et puis on est rerpis par le système très vite. Si on veut en faire partie.
    Vous em tentz avec le Vietnam.
    et oui, le retour avec ses contraintes sera difficile mais faisable ♥
    De toute manière, dans tous les sytèmes et dans toutes les personnes il y a les défauts des qualités et les qualités de défauts.
    mais garder à l'esprit que les petits bonheurs simples valent mieux quipad et tv et fringues et bagnole et et ... et....

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  6. Juste: merci...Ca confirme tellement de chose que je ressens....Merci de le poster avec votre regard du bout du monde...

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  7. Merci Yves. J'adore te lire (d'ailleurs tu devrais piquer l'ordi à Sophie plus souvent) c'est super touchant et très vrai.

    Pour ma part je pense que même si on est dans un système très superficiel on peut y apporter sa pincée de sincérité.Il faut garder simplement ce nouvel état d'esprit sans pour autant culpabilisé d'aimer la technologie et le confort.

    Au lieu de tout révolutionner d'une coup, si on faisit l'effort d'être un peu plus sympa avec son voisin ou la caissière de la Migros. Si on regardait autour de soi et qu'on se rendait compte de la chance qu'on a chaque jour et bien je suis sure que cela ferait un peu avancer les choses. En occident on veut tout changer, on déteste tout ce qu'on a et on arrête pas de se plaindre. Essayons aussi de voir ce qui va et d'être plus positif, je vous garantie qu'après la vie serait plus simple.

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  8. super message Yves, merci!

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  9. salut tout le monde
    quelle chance d'en être qu'au milieu de votre voyage, le notre se terminera bientôt...snif...sinon Yves effectivemment le 24/24 c'est vraiment pas évident...mais il est certain que malgré les difficultés vous comme nous on rencontre, on en ressortira grandi...profitez à fond...de notre côté, on repense déjà à reprogrammer un prochain trip
    Bisous des aubrivois en asie

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  10. Life is short, break the rules, forgive quickly, love truly, laugh uncontrollably and never regret anything that made you smile! Always try to achieve happiness
    The Zrydouille

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  11. ca y'est ! falait que ze zrydouille passe a l'english . . . Life's hard! Live it to the fullest!

    Alu l'Aubers. Grace au Zrydouille, je reprend de tes nouvelles. ca fait un paquet d'annee.

    Michael - un vieux pote

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