lundi 28 février 2011

Photos: Vang Vieng, plongeons au Blue Lagoon!

Voyager avec des enfants, un pari peut-être réussi !

Un billet rédigé par chéri :-)

Ce qui est vraiment magique avec les grands voyages, c'est les rencontres que nous faisons tout au long du chemin. Beaucoup de jeunes, quelques moins jeunes, mais bizarrement, peu de couples avec des enfants. Est-ce le coût du voyage, le manque de temps, la peur ou peut-être le poids des obligations qui font que peu de familles se lancent dans ce genre d'aventure ?



Avec Timo, en visite dans un petit village
Une question qui nous est posée très souvent lors de ces rencontres avec ces gens de passage, c'est qu'est ce qui nous a décidé à nous lancer dans cette folle aventure en famille et pourquoi nous faisons ce voyage ? N'ayant pas très envie d’entrer dans les détails sur mes problèmes de santé, nous évitons ce sujet et répondons que nous avions envie de faire un break pour réfléchir, envie de mettre à plat certaines choses avant de continuer la deuxième partie de notre vie, ou encore envie de vivre une super aventure à quatre. Ce qui, soit dit en passant, est également vrai.



Mais nous savons bien que si je n’avais pas eu cette cochonnerie de maladie, nous ne serions probablement jamais partis faire ce tour du monde. Pourquoi attendre d’avoir une grosse tuile dans sa vie pour décider de vivre un truc unique ou de changer de vie ? En ce qui me concerne, je me rappelle de ce jour où nous avons décidé de partir comme si c’était hier. Nous étions, Sophie et moi, à l’HUG de Genève pour faire un scanner du cerveau, on buvait un café en attendant le RDV lorsque tout d’un coup elle me regarda droit dans les yeux et me dit « Et si on faisait un tour du monde pendant une année ? ». Alors qu’on n’en avait jamais parlé avant, en moins de 5 minutes, nous avons décidé de partir avec nos deux loulous pour faire un méga voyage d’une année. On est allé chez Payot, on a acheté plein de guides et des livres de voyage, une carte du monde, et le soir même, sans plus attendre, on a expliqué aux enfants qu’on allait partir une année en voyage autour du monde.



Avec Arno, de retour d'une balade à Vang Vieng
On ne peut pas dire que c’était l’enthousiasme et ça n’a pas vraiment été la réaction qu’on attendait ! Arno ne voulait pas partir car il était très heureux à Nyon et il ne voyait pas du tout l’intérêt de partir, sauf peut-être si on embarquait sa chambre, son lit, son oreiller, ses jouets et son copain Léo. Timo, lui, était partagé entre l’envie de découvrir le monde et la tristesse de ne plus voir son papa pendant une année. Pour Arno, on a finalement réussi à partir sans ses affaires et sans Léo, et pour Timo, on a organisé un retour en suisse tous les 3 mois pour qu’il puisse voir son papa pendant 10 à 15 jours à chaque fois. Nous étions donc prêts pour la grande aventure à quatre, il ne restait plus qu’à tout organiser. Revenons donc à ce pari peut-être réussi. Car partir à quatre pendant un an, c’est un pari et un sacré défi. Un défi pour la famille et aussi pour notre couple. En ce qui concerne notre couple, je ne me suis jamais posé trop de question car j’ai une grande confiance en nous. Par contre en ce qui concerne les enfants c’est une autre histoire.



Pour ceux qui ne nous connaissent pas très bien, il faut savoir que nos deux chéris d’amour ne sont pas de tout repos et très loin d’être des anges. (Bon les chiens ne font pas des chats, c’est sûr !). Arno (le petit), on l’adore, mais il ne doit pas y avoir plus casse pieds, râleur et emm… que lui sur terre. Mais c’est aussi un amour de tendresse, qui a une vraie gentillesse, un sacré rigolo, un bon vivant, un peu un copier coller de son père, et pour rien au monde on en voudrait un autre. Mais je ne vous cache pas que nous avons vécu des moments très chauds ces derniers 7 mois avec lui. Pour Timo, c’est un peu différent. On peut compter sur lui, il ne fait pas de bêtise et il est vraiment cool dans pratiquement toutes les situations du voyage. Ses défauts principaux sont de vouloir tout savoir et si possible tout gérer, il perd régulièrement un truc, il est convaincu qu’il n’a presque jamais tord et il ne comprend pas la signification de « se remettre en question ». Mais le plus important pour moi dans ma relation avec lui, c’est surtout notre situation de famille recomposée. Il n’est pas mon fils, même si je le considère comme mon enfant et je ne suis pas son père (ce que je n’ai jamais prétendu être car son père est très présent dans sa vie et nous avons toujours fait ce qu’il faut pour qu’il en soit ainsi). Ceci dit, partir une année avec un préado qui n’est pas son fils, ce n’était pas gagné d’avance et un peu quitte ou double.



Les premières semaines avec les enfants furent donc assez tendus et les conflits fréquents. Nous nous sommes alors souvent demandé « Etait-ce une bonne idée de partir une année à quatre ? » et bien d’autres questions aussi… Les enfants –enfin, surtout Arno- ont râlé, ils ont pleuré, ils nous ont traités de méchants parents qui obligent leurs enfants à partir une année alors qu’ils n’avaient rien demandés, qu’ils n’avaient pas assez de jouets, pas assez de livres, plus de copains, et qu’ils s’ennuyaient, qu’ils ne savaient pas quoi faire. Il est vrai que dans nos sacs à dos nous n’avons que… un PC, un lecteur DVD avec 50 films, deux DS, deux iPod, des livres, des jouets, des crayons et du papier, des jeux de cartes et des Lego. L’enfer en quelque sorte.



Mais ce qui me fait malgré tout dire que nous avons peut-être réussi, c’est un moment que nous avons vécu il y a deux semaines qui peut sembler tout bête, mais qui pour moi a une très grande valeur. Petit rappel pour ceux qui n’ont pas suivi l’épisode de l’évacuation des jouets. Nos enfants ont vu disparaître (suite à de mauvais comportements répétés) l’intégralité de leurs jouets et Lego début février, ce qui a fait le bonheur de trois enfants du Cambodge. Nos enfants chéris, pourris et gâtés par le trop de tout, se sont donc retrouvés avec plus aucun jouet pendant trois semaines. Ils ont pleuré et supplié, mais nous avons tenu et ils ont capitulé. Et c’est là que la magie de la vie a fait son travail. Pendant des mois ont leur a dit d’arrêter de se plaindre et de prendre exemple sur ces enfants qui jouent au bord de la route avec trois fois rien et qui rigolent, pendant qu’eux avaient trop souvent le nez dans leurs jeux vidéo. Ce sur quoi ils nous répondaient « ouais, ouais, … », c’est-à-dire en langage enfant « cause toujours tu m’intéresses ». Et maintenant qu’ils étaient sans jouet, ils ont fait deux choses encore impensables il y a six mois. Ils ont joué au foot avec une cannette de bière et ils ont créé un jeu de pétanque avec des pierres. Ils ont joué et rigolé comme des gamins pendant un bon moment et ça été pour moi deux moments que je n’oublierai jamais. Voir ces deux gamins qui râlaient souvent pour tout et pour rien et qui tout d’un coup s’amusent avec une canette vide et des cailloux, c’est cela qui me fait dire qu’on a peut-être réussi quelque chose avec eux grâce à ce voyage. Non pas qu’ils n’avaient jamais joué dehors de leur vie avant cela, on a toujours fait des activités à l’extérieur avec eux, mais ils ont créé quelque chose de nouveau, de différent.



Je sais bien que hors contexte, cela peut sembler un peu cul-cul la praline, mais je vous promets que pour moi qui vis avec Sophie et les enfants depuis plus de 200 jours, ça représente beaucoup, et je rassure les quelques fous qui voudraient tenter l’aventure et qui ont des doutes, nous passons des moments magiques, uniques et merveilleux chaque semaine, et si je devais recommencer cette aventure, je la recommencerais sans hésiter une seule seconde. Même si on râle, ce voyage est un cadeau pour nous et pour les enfants. Timo a grandi, il est devenu très indépendant, plus cool au quotidien, il a pris de l’assurance et une bonne dose de confiance en lui, et notre relation beau-père beau-fils qui était régulièrement tendue depuis plusieurs années s’est énormément améliorée. Et pour Arno, même s’il rouspète toujours et encore, il a aussi grandi, il a bien changé et va encore évoluer. Alors qu’avant il n’était pas content dès qu’il fallait faire 25 minutes de voiture pour aller au Signal de Bougy, il s’envoie maintenant 7 heures de bus local dans les montagnes sans râler.
 
Ce voyage nous aura probablement tous changés et je crois que je peux dire que le pari est réussi !

dimanche 20 février 2011

Photos: une semaine de farniente gourmande à Vientiane, Laos

Après notre épisode brousse au Cambodge, nous voici depuis une semaine à Vientiane, à l'Hôtel 1Inn (super offre de réduction sur Agoda). Nous avons eu un véritable coup de coeur pour cette ville à dimension humaine, vivante, accueillante, où il fait bon vivre. Au programme, farniente, visites, fun pour les loulous et bons restos...

Nos visites culturelles
  • Le Pha That Luang, le célèbre gros stupa doré symbole du Laos
  • Le Vat Simuong, temple archi décoré, à la limite du kitsch, mais qui a son charme
  • Le marché de nuit et ses animations pour les enfants
  • Le bord du Mekong et ses restos de nuit proposant de magnifiques poissons grillés
  • Les rues du centre ville, charmantes, animées, marchandes et leurs petits restos sympas
  • Le Buddha Park, projet d'un sculpteur un peu fou Luang Pu (Timo a fait plein de photos, il les poste dans le prochain message)

Nos petits plaisirs
  • Le Talat Sao, ou marché du matin, ses boutiques, ses DVDs piratés (oui, je sais, c'est mal) et son foodcourt
  • Le KPT restaurant et sa soupe de courge délicieuse et (son petit magasin de jouets en face :-))
  • Le café Joma et son cheesecake à se taper le cul par terre
  • Le restaurant Lao Kitchen et sa spécialité le Laap au boeuf
  • Le Sushi Bar et sa formule sushi à volonté...
  • Le Skandinavian Bakery et ses mega petit déj'
Autant dire que tous ces bons petits plats n'ont pas amélioré mon tour de taille, hélas :-((, mais c'était tellement bon!!

Les trucs funs pour les enfants
  • La piscine municipale
  • Le bowling
  • Le waterpark local

Quelques photos des derniers jours

jeudi 17 février 2011

Photos: le plateau des Boloven, sud du Laos

Images souvenirs d'une journée d'excursion: ateliers de forgerons, chutes d'eau, village musée, marché, plantations de thé et de café.

mardi 15 février 2011

Cambodge : top 10 de nos activités et pétages de plombs

Petite rétrospective de notre mois au Cambodge.
Allez, on commence par le meilleur…

Le top 10 de nos activités
  • La pagode d’argent de Phnom Penh (et les bons moments avec Emilie au Mini Banana)
  • Les crabes de Kep
  • Les grottes de la région de Kampot et de Kompong Trach
  • La visite de l’école de français de Kep
  • L’aquaparc de Phnom Penh
  • Les temples d’Angkor
  • Les singes de la montagne sacrée de Santuk 
  • La visite du village grâce à l’ONG Amica
  • Les dauphins Irrawaddy du Mekong
  • Et bien sûr, la visite surprise de Fred :-), mon petit frère adoré et super tonton
Pour retrouver nos messages sur le Cambodge  et toutes les photos !

  Le top 5 du pire

  • Les mygales et les puces de Kep
  • Les deux nuits à Stung Treng dans des chambres sans fenêtres, sans clim’, étouffantes
  • La chaleur qui fait dégouliner dès le matin
  • La musique à fond dans les bus (une heure ça va, mais 5 ou 6, ça tape un peu sur le système)
  • Et nos crises existentielles, les pires depuis le début du voyage, chacun y a mis du sien, à tour de rôle...
Est-ce parce qu’on a atteint la moitié du voyage ? Chacun de nous a vécu un vrai passage à vide pendant ce mois au Cambodge. Le voyage, c’est merveilleux, une aventure extraordinaire et on en profite vraiment à fond. On est tous conscients d'avoir beaucoup de chance de vivre cette aventure. Simplement, il y a parfois des sentiments, des situations ou des faits qui font que ce n’est pas toujours tout rose. Introspection…

Conflit de loyauté
Timo a donné le ton le premier, au retour de chez son père. Après plus de deux semaines en Suisse, il est rentré malade, à cran et malheureux. Non pas à cause de son père avec qui le séjour s’est bien passé, mais il n’a pas supporté la séparation. On a essuyé des larmes et tenté de consoler un immense chagrin qui a duré cinq jours. J’en ai un peu pris plein la gueule au passage, merci l’adolescence… En même temps, je ne peux pas le blâmer, c’est dur pour lui d’être loin de son père.
Intense cogitation et idées noires
Je ne vais pas rentrer dans les détails car il est impossible d’expliquer en quelques mots l’état d’esprit d’Yves en lutte avec la maladie de Parkinson. Disons simplement qu’il en souffre plus à certains moments qu’à d’autres et que cela le rend alors triste, fatigué et nerveux. Dans ces moments-là, il faut que j’assure à fond pour que tout roule, tant au niveau des enfants que du voyage. Après une nuit de discussions intenses, le moral est bien remonté et depuis chéri est de nouveau là, avec nous…

Crise existentielle de mère indigne (la troisième depuis le début du voyage... eh oui...)
Je ne voulais d’abord pas l’aborder ici (la honte, la culpabilité, le remords me nouent le bide), mais nous avons décidé de jouer franc jeu sur ce blog afin de conserver une trace relativement sincère de notre périple, avec ses bons et ses moins bons côtés. Cela fait maintenant trois mois que l’on est en Asie. Ici, certains enfants ne peuvent pas aller à l’école faute de moyens. Les campagnes sont pauvres, la misère est souvent palpable et cela me touche. Parallèlement, Timo et Arno se conduisent parfois comme deux enfants gâtés et pourris et j’ai du mal à l’accepter (pourtant on les a élevés comme ça visiblement). Pas en continu bien sûr, et si je veux être juste, ils s’en sortent même bien la plupart du temps. Mais là, je ne sais pas pourquoi, ils m’avaient sérieusement gonflée avec leurs petits soucis « à deux balles ». Essentiellement des chamailleries liées au partage. Je les ai prévenus, une fois, deux fois, vingt fois. Expliqué ce que j’attends d’eux (le minimum de base), mais non, ils ont continué. Râleries, soupirs, chamailleries, plaintes en tout genre. Un soir, je leur dis : « Maintenant ça suffit. Il est 18h, je vous demande une heure de calme, vous jouez gentiment aux Lego et ensuite on va manger dehors. Si je vous entends encore une seule fois vous chamailler, je vire l’intégralité de vos jouets et je les donne aux enfants pauvres, c’est clair ? ». « Oui maman ». Dix minutes plus tard, ça hurle. Je passe la tête et fais de gros yeux. Une minute plus tard, rebelotte. Argh, mon sang ne fait qu’un tour, je rentre comme une furie avec un sac et je prends tous les jouets de la chambre- à l’exception de leurs doudous, crayons et DS-. Ils pleurent, supplient, jurent qu’ils vont être plus gentils. Mais non, c’est trop tard. C’est fini, je sens qu’il faut que je marque le coup brutalement. Je laisse passer la crise, puis je leur explique que si pendant un mois ils se conduisent mieux (je donne à chacun trois objectifs écrits très clairs), je leur rachète avec plaisir des Lego, sinon tant pis pour eux. Du chantage ! Pas terrible je sais, mais j’ai besoin de leur donner une échéance et je veux qu’ils sachent que les choses peuvent s’arranger s’ils y mettent du leur. Le soir même on a tout donné aux enfants des rues. Un vrai drame. Depuis, Timo se comporte mieux et Arno fait des efforts, même s’il râle encore souvent. Ils ont investi les batailles de coussin, les parties de UNO et font plein de dessins. Néanmoins je regrette mon geste car leurs jouets représentaient « leur petite maison » à eux et depuis il y a un manque, surtout pour Arno. Il paraît qu'il ne faut pas culpabiliser car sinon c'est deux fois bête. La première fois en perdant le contrôle et la deuxième en regrettant... Mouaip, facile à dire...

Déprime du petit

Le style « écotourisme solidaire » rend nerveux le petit. Ce petit a besoin d’un peu de confort Il suffit parfois d’un bon repas à l’européenne et d’une TV équipée de Cartoon pour que son sourire revienne. Il m’inquiète un peu, notre périple baroudeur au Cambodge le laisse fatigué et tendu. Son niveau d’agressivité monte et il refuse parfois de manger. Je fais du mieux que je peux pour lui remonter le moral. Il s’ennuie. L’épisode « maman jette tous les jouets » l’a traumatisé. Je décide de passer d’autres moments sympas avec lui, on invente des histoires avec un mouchoir « Bob le fantôme » et on saute sur les lits. On décide alors de privilégier des destinations un peu plus « fun » pour le Laos et de manger autre chose que de la nourriture asiatique qu’il n’aime toujours pas (après trois mois… soupirs…) . Objectif atteint : depuis notre arrivée au Laos, à Pakse, il joue dehors et dévore tout ce qui lui tombe sous la main.

Ouf, ça fait du bien…. Et l’ambiance est revenue globalement au calme depuis quelques jours, pour notre plus grand bonheur. Les enfants seront récompensés par une petite surprise à Vientiane, avant notre arrivée sur Chiang Maï où j’espère leur retrouver des Lego.



Arno, Sophie, Timo et Yves, autoportrait à Kep

Allez, vive la vie de famille, vive le voyage... Entre nous des soucis on en avait aussi avant de partir, ils ne sont juste pas envolés :-), suite au prochain épisode, bises et merci d'être là, sur ce blog, sur Facebook, par mail ou What's up, sur Skype... La magie du net!

lundi 14 février 2011

Photos: ONG Amica et pont de bambou de Kompong Cham

De Siem Reap au Laos, on ze road !

« On va remonter le nord du Cambodge jusqu’au Laos, en passant par des petites destinations, tu verras ce sera l’aventure ! »

Chéri, toujours conciliant de prime abord, me fait confiance… Pendant quelques jours on se la joue baroudeurs. La route, la surprise de découvrir des lieux peu fréquentés par les touristes, le plaisir de voir de nouvelles choses, aller à la rencontre des gens, l’authentique, dénicher des endroits où déguster une spécialité locale. A nous aussi les heures d’attente bien chaudes aux arrêts de bus, la clim défectueuse ou inexistante (il fait très chaud) et la musique sirupeuse à fond, les bosses de la route, les brusques écarts dus aux vaches qui traversent, impassibles, les sièges inconfortables. A nous les petites guesthouse parfois sans fenêtre, sans clim’, le riz frit, les petits déj’ à base de baguette souvent sèche ou de soupe de riz, mais aussi et surtout les lieux riches d’histoire, les petits villages et les rencontres merveilleuses.

Première étape Kompong Thom. Même les locaux sont surpris qu’on y fasse halte. On prend le seul tuk tuk de la ville pour rejoindre une petite guesthouse, simple et propre. Le petit déj’ se prend en face, soupe de nouille et café. Un paquet de LU de réserve sauve les enfants. La ville est petite, on trouve un petit resto correct pour le soir, le Bayon et on se balade. On croise au marché local deux cyclistes européens qui nous demandent avec insistance si on connaît un « night club » dans le coin. Euh, pas à notre connaissance, mais il y a des super chauve souris géantes juste là-derrière, proches du fleuve et des magnifiques temples plus loin sur la route… S’en foutent, veulent des filles… Timo en rit encore !

Le lendemain on escalade les 870 marches de la montagne sacrée, en distribuant notre monnaie locale aux nombreux mendiants assis le long des escaliers. En haut une colonie de petits singes se bagarrent pour nos fruits secs et nos bananes, pour la plus grande joie des enfants. La montée vaut le détour, les temples sont beaux et l’atmosphère respire la sérénité. Au retour on s’arrête au village des sculpteurs de pierre, mais on tombe mal, c’est la pause déjeuner et visiblement les seuls villageois disponibles n’ont pas très envie de causer, ils nous tournent le dos lorsqu’on tente une approche conviviale. On repart un peu déçus car on voulait montrer aux enfants ce magnifique métier. Tant pis. Pas si facile de se balader sans guide dans ces régions.

Après une nuit de sommeil, on continue notre route sur Kompong Cham, en comptant notre argent. Cela fait six jours qu’on vit sur notre réserve car ici on paie comptant. Et les rares bancomat trouvés en chemin sont vides depuis qu’on a quittés la capitale. Timo nous passe son argent de poche pour paye le bus et on décide qu’Yves fera peut-être un aller retour sur Phnom Penh si on ne trouve pas une solution à Kompong Cham. Dieu merci, on peut enfin retirer des sous. On en prend assez, surtout en prévision du Laos. On en planque partout sur nous, merci les pantalons de voyage bourrés de poches secrètes ingénieuses et tant pis pour le look et les plis.

Pour notre plus grand plaisir notre hôtel est à côté du restaurant associatif Smile, réputé pour ses bons petits plats. Les jeunes gens (orphelins et atteints du HIV) qui nous servent sont en programme de formation dans la restauration. L’accueil est parfait, le service aussi et la nourriture délicieuse. On en profite ! Les enfants ont aussi le plaisir de jouer avec un petit français rencontré sur place. Dans ces moments, je réalise combien leurs amis leur manquent. Ce n’est pas toujours évident de jouer avec d’autres enfants. Timo est grand, les gens d’ici pensent qu’il a 15 ou 16 ans alors ses contacts se résument en douces œillades de jeunes filles qui gloussent quand elles le voient… et Arno est tellement timide que ses contacts sont rares.

A Kompong Cham on se rend à l’ONG Amica où on passe un bon moment à découvrir la vie villageoise en compagnie de l’instituteur. (Les photos sont ici). Cueillette des champignons, récolte du riz, école, tissage, on découvre des tas de facettes de la vie quotidienne locale et les habitants nous accueillent très gentiment. A la sortie du village on achète deux kramas tissés au village (les foulards typiques à carreaux, symboles de l’identité khmère) et deux ou trois babioles pour soutenir l’ONG.

On repart en bus (encore !) sur Kratié pour une nuit. Arno commence à rouspéter sérieusement « maman, quand c’est qu’on reste plusieurs jours, j’en ai marre de tout le temps bouger… » « Pas tout de suite mon loulou, on va remonter jusqu’à la frontière et ensuite remonter tout le Laos ». Larmes du petit. Aïe, difficile de concilier les besoins d'Arno en terme de stabilité avec la vie d’aventures. Je cogite pour imaginer une solution. Nous faisons le projet de louer en mars un appartement lorsqu’on sera à Chiang Maï en Thaïlande. Mais Arno trouve le temps long jusqu’en mars. Pauvre loulou… Je tente une diversion avec une excursion pour aller voir les dauphins Irrawaddy sur le Mekong. Heureusement, c’est la bonne saison pour les observer et  on en voit passer quelques uns au large de notre barque (photos ici). Une équipe de moines est en visite sur place et on parle un moment ensemble avant de s’adonner à quelques poses photos. Je suis toujours subjuguée par la douceur et l’éclat de leur regard, quel que soit leur âge. Ici il est courant de devenir moine quelques années puis de réintégrer la vie courante. Certains jeunes font ce choix pour pouvoir étudier et pour l’honneur de la famille, facilitant ainsi leur réincarnation grâce à leurs bonnes actions. Tous semblent avoir une foi profonde. Le retour sur la ville se fait à la tombée de la nuit, à travers une campagne nettement plus riche que celle qu’on a traversée ces derniers jours, sèche est aride. L’avantage des paysans qui vivent au bord du fleuve c’est qu’ils bénéficient de récoltes de maïs et de légumes en complément du riz.

On s’arrête au pont de bambou de Kompong Cham et Timo me demande de le traverser à pied avec lui « pour le fun ». Il bouge sous nos pas et les mobylettes nous frôlent mais c’est un beau moment. Chaque année ils le reconstruisent. Puis on se boit un bon jus à base de branche de palme sur la jetée avant de rentrer. (Quelques photos ici)

Après une nuit où je suis malade (la nourriture, la chaleur ?) on repart sur les routes pour Stung Treng. Il nous faut organiser le passage pour la frontière et décider de notre périple au Laos. Après avoir échangé avec quelques touristes on décide de ne pas aller aux quatre mille îles, les baignades dans le Mekong ne sont pas recommandées et nous avons pu voir les dauphins à Kratié. On ira donc directement sur Paksé depuis Stung Treng. En fin de journée, je m’éclipse pour aller visiter les ateliers de fabrication de soie du Mekong Blue, association pour les femmes en difficulté. Je découvre tout le processus de fabrication et craque pour deux jolis foulards, en me disant que c’est pour la bonne cause…

Direction le Laos. Le bus est en retard, mais ça on commence à avoir l’habitude. Yves stresse un peu, mais le bus finit toujours par arriver. Après 56 kilomètres de paysages plats, désertiques et de zones incendiées, on arrive à la frontière. Le bus s’arrête et on attend bien gentiment en papotant. En réalité nos sacs sont sortis du bus sans qu’on le remarque et, après un bon moment, un mec débarque pour nous le faire remarquer. A coup de signes il nous fait comprendre que le passage se fait à pied. Et notre bus ? Pas de réponse… Les douaniers plaisantent, nous demande deux dollars par adulte et on traverse à pied jusqu’au poste du Laos où l’on remplit le document d’arrivée. Après un moment de paperasses et de queue, je demande à un gars du coin s’il sait où est le bus pour Paksé. Tout le monde embarque dans un bus qui va jusqu’à Don Det. Là, on est prié de descendre, sans explication. Il faut toujours se débrouiller pour comprendre ce qu’il se passe, où on est et à quelle heure part le prochain bus. Une heure après on prend le même bus duquel on a du sortir tous nos sacs (!) et c’est reparti. A l’arrivée est on fracassés, exténués et on sent franchement mauvais… Mais cela fait partie de l’aventure… L’hôtel à qui on a demandé une chambre est malheureusement complet. Il faut repartir, les sacs commencent à peser…Tout le monde râle et on a du mal à trouver deux chambres car les hôtels sont complets. On se rabat finalement sur un hôtel chinois un peu glauque, avec chambres vieillottes sans fenêtre (la hantise d’Yves) en étant soulagé d’avoir trouvé une autre solution pour les deux jours suivants. 

Le soir, le moral remonte après un bon massage pour tout le monde, y compris les enfants, et  un bon resto… On est au Laos !

Toutes les photos de nos périples et péripéties sont ici :-)

dimanche 6 février 2011

Photos: Siem Reap, temples de Preah Neak Pean, Preah Khan et Ta Prohm

Les temples d'Angkor: visites, prières, astuces et guide de survie

Siem Reap, temples de Preah Neak Pean, Preah Khan et Ta Prohm

Au XII ème siècle, si j’avais été malade, je me serais rendue à l’hôpital Preah Neak Pean, pour m’agenouiller en face de la gargouille « homme » d’où s’écoulait l’eau sacrée. La prière et la purification, rites effectués avec un sage guérisseur, m’auraient guéri. Yves se serait rendu à la gargouille « éléphant », Timo à celle du « cheval » et Arno m’aurait accompagnée à celle de l’homme. On se soignait ainsi, en fonction de son signe astrologique. Trois signes par lieu symbolique, selon une classification « terre », « eau », « feu » ou « air ». Par exemple, le signe astrologique du taureau (Arno et moi) est associé à la terre représentée par la statue de l’« homme ». Yves est du poisson, signe d’eau et c’est l’éléphant qui l’aurait guérit. Quant à Timo, de la balance, il est signe d’air et a comme animal guérisseur le cheval. Par principe, nous avons fait une prière auprès de l’éléphant, pour qu’Yves se sente mieux. On ne sait jamais, un esprit traîne peut-être encore dans les lieux…


D’ailleurs nous avons fait plusieurs prières avec Timo au cours des visites de temples, grâce aux nonnes âgées, chargées d’accueillir les visiteurs aux pieds de Bouddha bienveillants, entourés d’encens et d’offrandes. Nous en conservons deux bracelets de laines, bénis avec bienveillance… Il y a une telle spiritualité en ces lieux, que même les non bouddhistes que nous sommes se prennent à marmonner naturellement quelques prières à l’attention de nos amis et familles…

Après cette découverte d’un hôpital typique de cette période, nous avons visité le temple de Preah Khan, magnifique et un peu délabré et nous avons terminé cette deuxième journée dédiée aux temples à admirer le fameux temple de Ta Prohm, tout emmêlé d’arbres et de nature sauvage. Je poste les photos dans le prochain message.


Petits conseils pour visiter les temples d’Angkor
  • Découper la visite en 2 ou 3 jours et ne prévoir que deux destinations phare par jour. Les temples sont immenses et il fait très chaud en cette saison.
  • Choisir un guide qui parle français, formé par l’UNESCO. Ils font partie de l’association des guides d’Angkor. Pour une journée, le prix est de 30-35 $. Prendre contact à l’avance car ils sont très demandés. Réserver un tuk-tuk pour la journée (15 $ pour la journée)
  • Manger de préférence aux stands de restauration proches du temple de Bayon (nourriture Khmer goûteuse à prix correct)
  • Prévoir des billets de 1 $ pour les nombreux enfants qui vendent des babioles (bracelets, écharpes, statuettes), ce qui leur évite de mendier et les aide à financer leur scolarité. Lorsque vous en avez plein les bras, refuser poliment les suivants, sans s’énerver, même s’ils insistent lourdement :-)
  • Profiter de la fin de journée pour faire de jolies photos (les miennes sont hélas surexposées à cause de la luminosité très crue de l’après-midi)
  • Coup de cœur : le Bayon et ses environs

Trucs utiles pour y survivre en famille

Avec les enfants :
  • S’assurer qu’ils ont bu, fait pipi et mangé, les oindre de crème solaire, leur planter une casquette sur la tête et bien expliquer les objectifs de la journée
  • Leur demander de dénicher les Apsara, Makara, Garuda, Shiva, Vishnou et Naga lors des visites des temples et leur raconter quelques anecdotes à ce sujet issu de votre bien-aimé guide Lonely Planet
  • Jouer à Indiana Jones sur les vieux temples entremêlés de lianes
  • Escalader avec eux et explorer le temple de Bayon, en jouant aux super héros, cachés derrières les colonnes
  • Leur offrir un bon « lemon juice » bien frais entre deux visites
  • Et lorsque vous aurez épuisé votre stock de bonnes idées et qu’ils se mettront à soupirer et râler qu’il fait trop chaud (c’est vrai), que c’est long (effectivement ces temples sont immenses), qu’il y a trop de monde (on est tombés de jour du nouvel an chinois !) et que franchement ils en ont ras-le-bol de toutes ses danseuses collées sur les murs (il y a effectivement des milliers d’apsaras), les rassurer gentiment, leur rappeler que ce sont les plus beaux temples du monde…En fin de journée, il ne vous restera plus qu’à les ignorer avec classe et courtoisie jusqu’au retour à l’hôtel. Bonne chance :-).
    Un jour, ils regarderont les photos et seront heureux d'y être allés, si si je vous le promets. Entre nous, c'est surtout avec le petit que ça a été rude, à 12 ans, c'est plus facile...

Avec chéri
  • Si vous en avez épousé un qui, sans vous, n’aurait jamais mis les pieds de sa vie dans ce tas de ruines infectés de chinois armés de caméras et bien ignorez-le aussi, surtout quand il a très chaud et que vous êtes arrivés il y a seulement une demi-heure
  • Si, au contraire, c’est un intellectuel féru de culture, le suivre sans soupirer lorsqu’il débattra avec le guide des subtilités de la cohabitation indoue et bouddhiste des bas reliefs angkoriens…

Les temples d’Angkor sont magnifiques, incroyables, spirituels, grandioses et il faut y aller une fois dans sa vie si on le peut. Seule peut-être ?


Liens utiles

  • Notre hôtel sympa, pas cher, le Angkor Pearl Hotel, quoiqu’un poil excentré (prévoir un tuk-tuk pour aller manger dans la Pub Street le soir, car les rares restos environnants sont chers et pas bons)
  • L’association des guides
  • Des infos sur les temples
  • Un bon resto et hôtel caritatif, le Sala Baï, s’y prendre à l’avance pour réserver, nous n’avons pas pu y aller faute de place

mercredi 2 février 2011

Photos: Cambodge, les temples d'Angkor Wat et de Bayon

C'est beau, magique, époustouflant! Nous sommes vraiment émerveillés après cette première journée de visite...

Même s'il a fait très très chaud :-)

Citation du jour d'Yves: "Ouais, c'est un gros tas de cailloux en fait" (ah il sait comment me titiller ce garçon)
Citation d'Arno: "T'as vu y a un poulet rôti sur le mur" (c'était un démon en train de se battre contre Vishnou)

Jolie surprise pour les enfants, des petits singes le long de la route!
Mauvais plan: j'ai cassé mes sandales de marche en me tordant la cheville, je les mettais tous les jours depuis six mois, snif :-(