mercredi 29 juin 2011

Karma… «And you, what are you looking for ?»

Trajet en voiture de Tirta Gannga à Munduk (petit village central à Bali). Le chauffeur évoque la spiritualité hindoue et nous échangeons gaiement pendant quelques kilomètres sur les cérémonies et les divinités. Puis viennent les discussions plus profondes sur le karma et ce que cela signifie dans la vie quotidienne, l’importance de faire le bien, pour soi et ses enfants, la réincarnation, l’impact des gestes et des actions, le sens de la vie pour les Hindous.


Et soudain, il nous demande « And you, what are you looking for ? »

Silence vaguement consterné dans l’habitacle. Ce qu’on cherche, vous voulez dire là maintenant tout de suite, le prochain hôtel, une nouvelle excursion à Bali ? Non ? Ah, vous voulez savoir quelle est notre quête spirituelle, ce qu’on recherche dans notre vie ? Re-silence, suivi de quelques vagues bafouillis… Le chauffeur remarque « Sorry, it’s maybe a question a little bit too sophisticated ». Non, ce n’est sophistiqué, c’est juste qu’on ne sait pas exactement en fait, en tous les cas, beaucoup ne savent pas vraiment, on vit, on profite et un jour on se pose des questions … Je me lance finalement dans une réponse improvisée de ce que j’imagine être une des réponses occidentales possibles

« Chez nous, nous sommes élevés dans un objectif de réussite professionnelle, un moule capitaliste mélangé à des valeurs traditionnelles, le mariage et les enfants. (En même temps que je lui parle je réalise à quel point tout ceci est fragile et ne correspond pas à la réalité, aux réalités, il y a de plus en plus de célibat et les mariages se cassent la gueule, mais je ne peux pas tout dire, alors je caricature). Mais aujourd’hui, la crise économique a donné naissance à des problèmes, les choses ne fonctionnent plus très bien, cela devient difficile. (Je visualise pendant que je gesticule dans la voiture : crise identitaire, stress, dépression, manque de rêves ?). Les gens commencent à se poser des questions et veulent apprendre à vivre mieux, à partager, à respecter la nature. En tous les cas, ils essaient, mais c’est difficile car on est plutôt égoïstes, et c’est pour cela qu’on vient peut-être ici, en Asie, pour apprendre et comprendre votre vision des choses et s’imprégner de votre spiritualité… »

Tout ça dans un anglais approximatif, depuis le fond de la voiture, entre deux nids de poule, quelques klaxons et coups de volant pour éviter les enfants à vélo et les chiens errants le long de la route. Le chauffeur ne répond pas directement mais il sourit, je le vois dans son rétroviseur et on continue d’évoquer les coutumes locales, sur fond de karma.

Le lendemain, on part faire une nouvelle excursion à pied pour découvrir les plantations de vanille, de café, de clous de girofles et de riz autour de Munduk, avec un guide qui s’appelle Dharma. Il marche lentement et chacun de ses gestes est doux, tranquille. En bonne suisse, je trouve qu’il pourrait mettre la deuxième, mais finalement pourquoi ? Pour la performance ? Le voilà qui me fait sentir et goûter un grain de cacao que je n’avais même pas vu. Il évoque aussi le karma et nous montre la petite maison de sa belle-famille, à l’abri du bruit et du monde, « so peacefull ». Il nous propose d’ailleurs de s’arrêter pour déguster un café et un cake à la noix de coco et au sucre de palme, enroulé dans une feuille de palmier. Plusieurs femmes sont en train de préparer des offrandes. Le sourire et l’accueil sont magnifiques, simples, naturels. J’aime ces gens, cette terre, ces regards chaleureux.

(J’en oublie presque Timo qui a mal au ventre, le pauvre, une vilaine gastro, et Arno qui rouspète un peu dans la montée, d’ailleurs le guide le porte sur son dos, motivé cet homme-là). Les yeux ouverts sur fond de pensée karmique, le mollet guilleret, le sourire au coin des lèvres, les yeux dans les rizières, chacun profite de la beauté et de la sérénité du lieu. Dans ce contexte, la montagne, le guide, le voyage, on se sent subitement en harmonie profonde avec cette manière de penser et de vivre (qui ne le serait pas dans le fond ?).

Mais le soir, dans mon lit, je réalise que je suis concrètement bien loin de cette profonde bienveillance. Quand je pense à tout ce que j’ai fait de nul, de bête et méchant dans ma vie (j’avoue avoir régulièrement voulu vendre mes enfants sur Ricardo et rapporter mon mari au magasin, sans compter les ragots colportés au boulot, les engueulades et la fois où j’ai étranglé un petit garçon dans la cour de l’école quand j’étais petite et je vous épargne le reste de mes mauvaises actions), je crois que j’ai bien foiré ma réincarnation. Mes enfants risquent bien de revenir sous forme de hannetons à cause de moi et je trimerai sûrement comme une fourmi… Et est-ce que les mauvaises pensées comptent ? Parce que là ce serait le pompon. Si vous saviez parfois les horreurs qui me passent par la tête…

Mais comment font-ils ? Je suis subjuguée par le sourire des femmes et la gentillesse des gens, les enfants ne se bagarrent même pas, jamais de cris, de disputes ? Et nous, pourquoi on n’y arrive pas ? Et où sont les cinglés ? Yves me dit tout à l’heure qu’un violeur fou s’est échappé vers Neuchâtel et que 100 policiers le traquent. (Carole ma chérie, planque tes filles, c’est vers chez toi !) Y a-t-il ici autant de déviances et d’agressions que chez nous ? Il va falloir investiguer encore un peu pour comprendre, pour saisir ce qui flotte dans l’air et qui rend les gens aussi sereins. J’avais déjà eu ce genre de sentiments au Laos, comme dans tous les endroits peu touristiques que nous avons eu la chance de visiter.

Impossible bien sûr de devenir bouddhiste ou hindoue demain matin, la question n’est pas là, l’idée est plutôt de développer le plaisir d’être ensemble, de partager, construire une éthique humaine et sociale et lâcher certaines conneries de nos vies actuelles, genre la consommation à outrance et le « toujours plus vite » au boulot. Prendre le temps avec ceux qu’on aime. Acheter moins et mieux. Respecter le plus souvent possible la théorie écolo des 4 R : réduire, recycler, réparer, réutiliser. Sans devenir une vieille baba cool poilue qui joue de la flûte, ne pas se faire du mal avec des objectifs inatteignables et stressants. Etc., etc. De la théorie, bien sûr . Facile quand on vient de passer une année les doigts de pied en éventail…

D’ailleurs, les personnes que je harcèle avec mes grandes envolées lyriques de voyageuse romantique déconnectée de la réalité du quotidien me disent qu’en moins d’une semaine je serai revenue au système et que tout ceci sera bien vite enterré.

Peut-être. J’espère néanmoins garder au fond de moi un peu de cette lumière qui fait briller les rizières le matin et les yeux des gens d’ici. On peut rêver, non ?

Photos de notre balade dans les environs de Munduk avec Dahrma

Tirta Gangga, une escapade dans la campagne de Bali

Après quelques jours sur les îles Gili à admirer les tortues et déguster les saveurs locales, nous reprenons le bateau jusqu’au port de Padangbai à Bali. L’idée est de partir dans les terres pour s’imprégner de la culture locale. Nous choisissons un petit village proche du volcan Agung, Tirta Gangga, réputé pour son palais aquatique et la beauté de ses rizières. Logés dans la petite et accueillante Homestay Rijasa, au milieu des fleurs, nous apprécions l’ambiance calme et reposante des lieux, loin de toute agitation touristique.
Nous faisons face au piscines royales, sorte de jardin assez étonnant, ponctués de statues de divinités hindoues et d’espaces d’eau où vivent les poissons. Yves et les enfants plongent avec plaisir dans les bassins publics réservés à la baignade, même si l’eau est un peu fraîche. Quant à nous (Soph et Mom), nous observons les jeunes du coin qui jouent, nagent et se lavent aux bains.

Le soir, petit repas, papayes délicieuses et hop, au lit ! Le lendemain nous partons à 7h30 pour une virée dans la campagne avec notre guide Kutur, 68 ans, 1m48, frétillant et joyeux musicien. Il nous emmène tout de suite à travers les rizières et nous explique la vie locale, les plantes, les arbres, tout en conversant avec toutes les personnes que l’on rencontre en chemin. Cette fois-ci, c’est Timo qui prend les photos et nous suivons les petits chemins à la queue leu leu, éblouis par la magie des paysages. « Selamat pagui », tout le monde nous salue et nous sourit, comme partout en Asie. Vivre de manière si proche de la nature et des Dieux rend aimable et convivial (d’ailleurs il y a un vieux monsieur très très aimable avec une seule dent qui est déjà venu 3 ou 4 fois rendre visite à Mom afin de lui faire des massages). Nous observons les paysans durant le labour ou occupés à la préparation des terrasses, les femmes aux récoltes et au portage. Ils travaillent aux rizières de 4 heures du matin à 10 heures environ. Après 4 heures de balade le long des cours d’eau, il commence à faire un peu chaud et nous optons finalement pour un retour en bemo (taxi local), au grand soulagement d’Arno.

Feeling émotif (me sens poétique en ce moment) : se balader ainsi fait un bien fou à la tête, l’esprit flotte librement, puis se connecte à la terre, à l’essentiel… Voilà, voilà…

Ci-dessous, les photos de Timo, nous partons demain pour Munduk.

jeudi 23 juin 2011

Photos: 5 jours sur les îles Gili en Indonésie

Arrivée sur Gili Tarawangan


Une journée de snorkling avec les enfants


Quelques images de Tarawangan

mercredi 22 juin 2011

A l’assaut du Rinjani, 2ème volcan d’Indonésie

Texte de Mom

Palabres, hésitations, nous voici partis, Yves et moi, bardés de notre sac à dos spécial trek, pour grimper sur le volcan Rinjani, rando organisée par John’s Aventure, soit 2 jours pour le modeste prix de 2'000'000 de roupies, 200 CHF par personne. Départ 7 h du mat sur le rafiot local pour quitter notre île Trawangan où nous laissons Sophie et les petits avec moult recommandations réciproques…Un mec nous attend déjà sur le port de Bengsal, nous conduit à un petit resto, histoire de se taper un copieux petit déj avant de partir (pour ceux qui connaissent Yves et son appétit féroce, il n’est pas nécessaire de justifier cette étape). Notre chauffeur arrive alors et nous conduit à Senaru, point de départ de l’escalade. Côté nord, Lombok offre le visage d’une île magnifique, montagneuse, avec des plages encore sauvages, mais souillées d’ordures et sacs plastiques. Les rivières sont à sec, servent de décharges publiques. Nous traversons de petits villages, sur fond de misère : une seule route asphaltée, étroite et truffée de nids poules, où se concentre tout le trafic local : camions transportant bambous, vaches, fourrage, matériaux de construction, êtres humains, charrettes, buffles, poules courant d’un côté et de l’autre, milliers de mobs enfourchées à 2, 3, 4, voire plus. Des mômes en uniforme,  dès 5 ans, marchent seuls sur le bord de la route, en plein trafic sur le chemin de l’école (qui n’est pas gratuite). Ici, pas de bus scolaire, pas de pédibus. On se débrouille tout seul, dès le plus jeune âge.

Trajet emprunté ici
Après 2h de route, nous arrivons à Senaru, où nous rencontrons le boss John’s Aventure. Au vu notre mine et notre âge (enfin surtout le mien), il nous propose un autre itinéraire que celui que nous avions planifié, c’est-à-dire un truc fou où nous serions morts tous les deux. Le trek consiste en grimper sur la caldeira en une journée, avec un dénivelé de 2'000 mètres (hum…), puis camper sur le bord du cratère d’où nous pourrons contempler le volcan ceint d’un lac se parant de couleurs irisées, et contempler un panorama magique sur Bali et ses volcans, les îles Gili. Tout en profitant bien sûr d’un coucher et lever de soleil castellisants. John nous présente notre guide, lequel nous emmène dare dare faire une ballade de reconnaissance pour découvrir des chutes, avec quelques traversées de rivières à cru, juste pour se mettre dans le bain. Le soir, il nous dit que nous marchons « slowly-slowly » Yves et moi sommes vexés à mort ! Nous passons une nuit minable, moi parce que je me suis scratchée dans la salle de bains en essayant de prendre un bain dans une bassine qui s’est renversée, je me suis retrouvée le dos sur le carrelage après avoir heurté la tête contre le mur, Yves, parce qu’il n’a pas supporté l’appel du muezzin, à minuit, 3 heures et 5 heures du mat. Nous voici sur le chemin du départ à 6 h 30, l’œil cerné et la patte un peu lourdingue. Là j’attrape la honte de ma vie lorsque nos « porteurs » arrivent, deux gaillards locaux, 39 kg tout mouillés, en flip-flop, t-shirt et short,  un bambou sur l’épaule, balancier entre deux paniers portant notre tente, nos toilettes (!), nos sacs de couchage, nos matelas gonflables, notre eau et notre bouffe pour deux jours, avec casseroles, couverts, assiettes, épices, bois pour le feu…Et les voici filant à toute allure, grimpant allègrement dans la jungle, sautant de racine en racine, tout en se fumant une petite clope pour démarrer la journée.

Image issue du site Lave.be
La majeure partie de l’itinéraire se fait dans la jungle, le chemin se fraie entre les racines créant des marches allant de 20-80 cm de hauteur. Je vous fais grâce du récit de l’ascension, mais on en a ch… en tout cas moi, car grimper un dénivelé de 2000 mètres, sans entraînement, c’est juste de la folie. Ce qui m’a sauvé, c’est Yves et son organisation extraordinaire : exercices de récup et stretching tous les x mètres, altitude, dénivelé moyen,  chronométrage, hydratation toutes les 20 minutes, rien n’est laissé au hasard ! Il montait en premier, sautant de rocher en rocher telle une chèvre du Tibet, je voyais son sac rouge à l’horizon et je me disais : « Accroche-toi ma vieille, le Rinjani, c’est aujourd’hui ou jamais » ! Et puis, ce qui m’a donné une énergie extraordinaire, c’est l’heure de yoga gainage que je pratique avec lui chaque jour depuis que je suis arrivée à Bali. Pour ceux qui hésitent encore à prendre Yves comme coach, moi je vous dis que c’est le meilleur ! En plus, il a porté mon eau et mon sac de couchage, pour que je puisse avoir un sac aussi léger que possible. Un vrai gentleman. L’arrivée sur la caldeira nous laisse sans voix, tant le site est beau, unique. Hébétés, décoiffés, et trop fiers de l’avoir faite, cette grimpette. Nous voici tous ragaillardis. D’autant que nos guides s’affairent à préparer le campement : installation des tentes, toilettes, préparation du repas. Yves a faim. Il attend sa pitance impatiemment. Nous nous installons sur deux chaises pliables (oui il y avait ça dans les paniers de nos porteurs !) en face du soleil qui se couche et nous dégustons notre repas, affublés de nos vestes goretex, bonnets, fourrures polaires… un vrai moment de bonheur.

Ensuite, dodo à 19h30. Yves passe une nuit d’enfer (supporte pas d’être enfermé dans la tente, paraît même qu’il voulait redescendre avec sa lampe frontale), pour ma part j’ai pioncé jusqu’à 6 h du mat. Petit déj rapido, toujours sur nos chaises pliables, mais cette fois face au soleil levant, paquetage rapide et départ pour la descente, re-2000 m. Bonjour les cuisses, le dos, les mollets et surtout les genoux. Yves, pour sa part, caracole en tête, il court tellement il est content. Moi j’ai souffert mais je me la suis coincée, j’étais heureuse de voir notre Yves national retrouver son petit air jovial. Dernier repas noodle special, puis c’est déjà le moment du retour. Fourbus, cassés, mais heureux ! On a juste failli chavirer avec le bateau au retour, Yves était mort de rire et moi je me voyais déjà finir dans l’estomac d’un requin, ce qui aurait été une triste fin après un si beau périple ! La morale de cette histoire est qu’Yves est un super compagnon de voyage, et que quand on veut faire un truc, même fou, on peut le faire !

Info pratique: site de notre organisateur de trek, John's Aventures, recommandé sur le Lonely et sur les forums, que nous recommandons également.

Gili et Lombok: entre coup de cœur et coup de gueule

Texte de chéri (âme sensible s'abstenir...)

Nous avons quitté Bali pour Lombok et les îles Gili il y a cinq jours maintenant. Gili, c’est trois petites îles à l’ouest de Lombok qui sont si petites qu’on en fait le tour à pied ou en vélo en moins de 60 minutes, les voitures y sont d’ailleurs interdites. C’est plein de jeunes qui font la fête, c’est 30 restos, 30 bars et dix clubs de plongée entourés d’une multitude d’hôtels et de guest-house. Lombok par contre, c’est un coin un peu perdu où le tourisme n’a pas encore fait trop de ravage, sauf peut-être sur la côte sud-ouest avec son aéroport et ses quelques hôtels. Mais Lombok c’est surtout un volcan magnifique qui pointe son nez à 3700 mètres d’altitude et qui fait le bonheur de milliers de randonneurs chaque année.

Photo volée ici
Tout ça pour en arriver où me direz-vous ? Pour en arriver à mon coup de gueule du jour. Car tous ces beaux endroits ont le chic de se trouver en pays musulman, et les pays musulmans, pour ceux qui connaissent pas (dont je faisais partie il y a encore 5 jours), c’est le pays des mosquées… en voilà une bonne idée !!! J’avais voté pour les minarets mais si c’était à refaire, peut-être que je vérifierais en premier s’ils prévoient d’y inclure les haut-parleurs ou pas. Parce qu’il faut le savoir, les musulmans ont décidé de faire profiter tout le monde de leurs prières grâce à de monstres haut-parleurs qui diffusent la bonne parole à des kilomètres à la ronde. C’est un peu comme si chez nous, ont faisait sonner nos clochers pendant une heure d’affilée tous les jour à 5 heures du matin, au milieu de la journée, en fin d’après midi et en fin de soirée. On y a même eu droit entre 2 et 3 heures du matin parce que c’était un jour spécial… merci pour la fête, on a vraiment apprécié !

A la base, j’ai plutôt tendance à voter à gauche et grâce à Sophie j’essaye de développer la tolérance, qui me fait quelques fois défaut. Mais là, je suis vraiment désolé, j’ai vraiment eu des envies de meurtres qui m’ont traversé l’esprit durant mes nuits éveillées. Chacun vit sa vie et croit en se qui veut, tant qu’il le fait sans déranger son voisin (ma liberté s’arrête où commence celle de mon voisin, disait je sais plus qui). Mais pourquoi alors emm… le monde entier avec leurs prières et leurs haut-parleurs qui nous réveillent chaque nuit à 4 heures 45 ? Si quelqu’un à une bonne réponse à cette question, je suis tout ouïe. Et en plus, elles sont belles leurs mosquées et y en a partout. Le peuple crève de faim, leurs routes sont pourries, y a des ordures partout, les enfants doivent payer pour aller à l’école, sinon ils restent chez eux, mais pour les mosquées, comme par miracle, ils ont du pognon qui tombe du ciel (un air de déjà vu chez nous, il y a quelques centaines d’années). La vie n’est-elle pas magnifique ? Voilà, j’ai dis ce que je pensais, fin de mon coup de gueule.

Pour mon coup de cœur, je vais brièvement parler de notre ascension du volcan Rinjani avec super Mom (la maman de Sophie pour ceux qui ne la savent pas encore). Je ne vais pas trop m’étaler vu que notre super Mom a déjà écrit un texte sur cette belle aventure que nous publions juste après. Donc sans refaire le détail de cette expédition, je tire mon chapeau à Martine qui a réalisé cette montée et cette descente de 2000 mètres de dénivelé sans faillir (pour ceux qui ne réalisent pas vraiment ce que veut dire 2000 m de D+ et de D-, imaginez un immeuble de 600 étages avec 7200 marches d’escalier, le premier jour vous montez les 600 étages et le lendemain vous les descendez). Nous avons passé deux merveilleuses journées dans un paysage somptueux avec une impression d’être dans une forêt amazonienne pour la première partie du trajet (on a même eu la visite d’une tribu de singes sauvages sur le chemin) et un sommet hallucinant avec une vue sur le cratère du volcan et son lac, sur les îles Gili et Bali au loin. En bref, une belle expérience de plus sur la longue liste de cette année autour du monde.

PS de Sophie: non, je ne censurerai pas, non je ne censurerai pas....argh!!

samedi 18 juin 2011

Photos: Ubud, trek sur la crête de Campuan

Histoires balinaises

Récit de Mom :-)

Au programme, journée culture, organisée de main de maître par Sophie : visite d’un temple à Mengwi, musée du riz à Tabanan et coucher de soleil dans un des plus hauts lieux spirituels de Bali, le temple Pura Tanah Loth.  Nous quittons notre petite hutte balinaise en taxi avec notre chauffeur préféré, coincés à quatre à l’arrière (Timo, Arno sur les genoux de Sophie, Mom), tandis qu’Yves étale ses jambes, à l’avant « il se dévoue pour occuper la place du mort », dixit, tout ceci après avoir gavé Arno de pilules contre le mal de voyage.

Le temple  de Mengwi se situe à l’intérieur des terres. Ambiance sereine, peu de touristes. Végétation luxuriante, fleurs exotiques parfumées, bas-reliefs sculptés de moult dieux, déesses, démons… tout est magique. Le temple est entouré d’une enceinte carrée que nous parcourons sur une esplanade extérieure. Seuls les moines dévolus à l’entretien et aux offrandes semblent avoir l’autorisation de pénétrer dans le temple.

Nous filons ensuite à Tabanan visiter le musée du riz, vieillot, mais extrêmement bien documenté. Nous sommes reçus par une adorable jeune femme qui se donne un mal fou pour nous expliquer chaque étape qui mène à la maturation et récolte du riz. Vous n’imaginez pas tout ce qu’il faut faire pour avoir un seul grain de riz. Préparer les terrasses, semer, planter, piquer, repiquer, récolter, battre, séparer, moudre… Les outils sont millénaires, tous fabriqués à base de végétaux locaux, y compris les nasses qui servent à piéger crevettes, serpents, poissons qui remontent les rivières et s’égarent dans les rizières. Il y a des charrues pour un ou deux bœufs, avec un siège très, très rudimentaire pour le conducteur de bœufs (il doit avoir le cul cassé en fin de journée…).

« Le rétroviseur  »
Alors que notre chauffeur gare le taxi, un mec qui fait de la course à pied heurte (volontairement selon Yves) le rétroviseur qui se brise et tombe de son support. Notre chauffeur s’arrête, ouvre la portière, se précipite sur le sportif et …s’inquiète de savoir si son coude n’est pas blessé et si tout va bien. Les deux mecs échangent quelques propos, rigolent et se séparent en bons amis. Notre chauffeur ramasse son rétro, remonte en voiture et finit tranquillement son parcage.
Nous imaginions la même scène à Genève, Marseille ou Vufflens-la-Gouille, les mecs se seraient insultés, étripés… A Bali, rien de tel, le matériel n’est pas important. Notre chauffeur nous apprend qu’il travaille 15 heures par jour, pour … pouvoir offrir des cérémonies aux dieux…On est d’ailleurs pleine lune, la fête religieuse bat son plein, tous les balinais sont endimanchés et passent leur journée à se retrouver en d’interminables cortèges qui se terminent dans les temples ou en bord de mer afin d’honorer leurs divinités et s’attirer leurs faveurs. Philosophie à méditer.

« Le python »
Je (Mom) n’étais pas trop chaude pour visiter en fin de journée le temple de Pura Tanah Loth, d’une part parce que j’avais lu dans le Lonely que c’était un piège à touristes bien orchestré (une allée de marchands prêts à foncer sur le chaland et lui proposer tout et n’importe quoi)…mais surtout parce que j’ai une peur bleue des pythons géants qui sont les locataires favoris de ce temple. Ce dernier est sis sur un éperon rocheux qui fait face à la mer. Voir tous ces balinais vêtus de leurs plus beaux atours, portant étendards et paniers d’offrandes, se porter vers la mer dans une ferveur sereine et empreinte de sérénité, et contempler un coucher de soleil somptueux sur ce spectacle me fait oublier les pythons. Jugée sur une marche, je me retourne et je vois… un énorme python à 1 m de mes jambes, Timo assis par terre en train de loucher sur le reptile en se demandant comment il pourrait s’y prendre pour le mettre sur ses épaules. Ce qu’il finit par faire… avec beaucoup d’aisance et dans la décontraction la plus totale !

Quelques images de la journée

mardi 14 juin 2011

dimanche 12 juin 2011

La méchante chinoise et la grenouille

plage d'eccho beach
Arrivés depuis cinq jours à Bali, on profite de la vie, on mange bien, et Yves se remet de sa fatigue du voyage. Les enfants jouent avec les petits voisins, on a visité les environs et tout le monde va bien. On attend avec impatience super Mom qui arrive ce soir, après 24 heures de voyage ! Au programme de ce dernier mois de notre trip, l’exploration de Bali (Est, Nord et volcans), de Java et quelques jours en Malaise. On se réjouit !

Avant les photos de nos prochaines virées, voici en vrac quelques anecdotes de ces derniers jours et les photos de notre plage préférée du coin, l’Eccho beach. 


La méchante chinoise

Entre l’Australie et Bali, on passe une nuit dans le quartier chinois de Singapour Joo Chiat, histoire d’alléger un peu le budget en souffrance. L’hôtel est un une étoile et demie, il n’y a donc pas de petit déj’. Le matin, on part en chasse d’un distributeur, ayant oublié la veille de retirer de l’argent à l’aéroport (mal organisés cette équipe). On tournicote un moment, il fait chaud, Arno râle en continu, un vrai bonheur. Finalement on trouve un distributeur puis un restaurant ouvert. C’est une gargote qui donne sur la rue, typique, on en a déjà testée plein pendant nos six mois d’Asie. On s’installe et on attend longtemps, très longtemps. Au début, on ne s’inquiète pas, il nous est déjà arrivé de patienter des plombes pour manger et comme on n’est pas pressés, on papote.

Après un moment, on observe les autres tables, tout le monde a le nez dans son bol, sauf nous. On patiente donc encore un peu, en faisant quelques signes à la serveuse, qui nous ignore. Il fait chaud, humide et Arno a très faim, il pleurniche, « je déteste les restos chinois, y en a marre ! ». Bonne ambiance. Finalement un jeune client se lève, nous demande s’il peut nous aider et va commander auprès de la serveuse pour nous. Deux soupes de nouille et des nouilles sautées, comme tout le monde. Le temps passe, le jeune est parti depuis longtemps, toujours pas de repas sur la table. On commence à réaliser qu’on n’est pas les bienvenus, tout simplement. Etonnant, cela ne nous est jamais arrivé. Des moins sympas que d’autres oui, mais ne pas être servis, jamais. On réalise pendant quelques minutes l’effet que produit ce genre d’attitude raciste, car c’est bien cela dont il doit s’agir. On est les cons de blancs et on n’a rien à faire là. Devant notre air navré, un autre client se lève et discute deux minutes un peu vivement avec la serveuse, tout le monde regarde, on se sent très à l’aise. On le remercie d’un signe de tête. Finalement, au moment où on se décide à partir, elle accepte de nous servir et on mange fissa notre bol de nouilles. Même Arno avale tout (et trouve carrément la soupe très bonne), le pauvre il est limite d’une crise d’hypoglycémie ! Autant dire qu’on paie et qu’on s’en va discrètement.

La grenouille dans la salle de bain (et ses charmants amis)

Arrivés à Bali, on s’extasie devant notre petite villa paradisiaque. Rez-de-chaussée à l’air libre, deux chambres à l’étage, tout le confort, jardin et jacuzzi. Waouh, ça nous change des guesthouses habituelles, on se sent presque bizarre. Chacun installe ses petites affaires et on saute sous la douche. Les garçons y vont les premiers, on les entend hurler de surprise. Il y a quatre grenouilles dans la salle de bain qui sautillent dans la douche. On rigole, elles sont plutôt sympas. Ce qui me surprend par contre c’est qu’il y en a une qui me regarde et qui reste proche de moi sans bouger, en me fixant, pendant que je me lave. Un prince charmant ? Je suis limite gênée.

Le lendemain, on découvre qu’un de nos cakes à la banane a été croqué alors qu’il était emballé. Y a des bêtes ? Les proprios nous informent gentiment pendant l’apéro que c’est mieux de planquer nos poubelles et la nourriture pendant la nuit, car il y a des rats, des serpents et des varans la nuit qui se promènent. Normal, on est à côté d’une rizière. Dire que je voulais dormir à la belle étoile, que nenni, on s’enferme bien gentiment dans notre chambre, sous la moustiquaire. Et pas de pipi nocturne !

La virée d’enfer en mob’

Le sud de Bali est une espèce de patchwork de villas et de petites villes qui s’étalent. D’où on est, à Kerobokan, il faut un moyen de locomotion pour se rendre au marché, à la plage, au resto. On se décide pour une location de mobylettes. Comme on a déjà roulé au Vietnam et au Cambodge, je ne suis inquiète que d’une chose, la conduite à gauche. Ça me stresse, car je ne me suis pas habituée, malgré l’Australie. Je demande à Yves de passer devant et de m’attendre, je vais faire le canard qui suit maman canard.

Au début, le premier jour, il roule tranquille, il m’attend, puis le lendemain on part explorer les environs et là ça devient sportif ! Il y a des moments où je le vois plus ! Help ! Petites routes, croisements, klaxons, virages bien serrés au bout desquels peut surgir n’importe quoi, et le pire, les carrefours sans feu où il faut se jeter dans la mêlée. Avec Timo (derrière moi, en passager) on a une technique, on se colle aux autres mobylettes et on y va comme eux. J’assure, on ne prend pas trop de risque, mais je transpire quand même un peu sous les bras. Par contre, quelle liberté ! J’adore ! Je me sens comme Seccotine dans Spirou et Fantasio ! Une question demeure, est-ce que super Mom voudra se laisser conduire en mob’ ? Ici, on peut facilement être trois sur une mobylette, donc on pourrait mettre Mom avec moi et Yves prendrait les deux enfants… Affaire à suivre. Au pire, on peut toujours commander un taxi, mais ça fait moins local.

La marchande pot de colle

Aujourd’hui je tente de traîner mes loulous à Denpasar, mais les garçons ont envie de rester à la villa. Ils se sont fait des copains et préfèrent jouer que visiter la capitale. Je pars donc seule, dans l’idée de me faire le marché central, le Pasar Bandung, et le centre ville. Dès que je m’approche, une femme vient à ma rencontre. « Hello, how are you, where do you comme from, please come to visit my shop, nice spicies ! ». Je lui fais un grand sourire, la remercie et lui explique que je vais d’abord un peu me balader. Elle décide de me suivre, et à chaque fois que je regarde plus d’une seconde quelque chose, elle me demande, « you want this ? Good price, cheap price ! ». Et le prend dans ses mains pour me le vendre. Une fois, dix fois, je refuse gentiment, puis un peu plus fermement. Rien à faire. Je décide de l’ignorer, comme c’est expliqué dans le Lonely, mais je trouve ça désagréable, pour elle comme pour moi, je n’ai jamais eu besoin d’avoir ce genre d’attitude avant Bali.

On a déjà eu ce type de harcèlement chiant à la plage de Kuta il y a deux jours et on a fui. Je décide d’en faire autant, tant pis pour les photos, les épices, les gentilles vendeuses de fruit. Elle me gonfle sérieusement, je tente ma chance dans le marché d’en face. Même scénario avec deux nouvelles femmes, cette fois-ci je fais ma sauvage, je ne discute même pas. Je sais que c’est le jeu, mais c’est un jeu que je n’ai jamais aimé. Un peu, c’est normal, mais quand on explique que « ça va bien, on peut regarder une robe sans l’acheter dans les 3 secondes » et que la miss s’énerve à moitié et insiste vraiment trop lourdement, merci bien, je m’en vais.

Je pars au hasard des ruelles, loin des marchés et là je retrouve une atmosphère coutumière, des gens souriants, agréables, le plaisir de discuter, une négociation de base sympa pour l’achat d’une lampe de poche (j’ai égaré ma lampe frontale) et le plaisir de manger sans être embêtée. J’en déduis qu’il faut impérativement éviter tout endroit susceptible de contenir des touristes ou alors faire semblant de parler, euh, suisse allemand peut-être ?

Et aussi, bien sûr, les fleurs, les brochettes de satay, les offrandes, les rizières, le sourire des enfants, les oiseaux...

Suite aux prochains épisodes

jeudi 9 juin 2011

Photos: notre maison à Bali sur les hauts de Seminyak

Après avoir voyagé de Cairns à Brisbane, puis Brisbane Singapour et enfin Singapour Denpasar, nous voici installés quelques jours dans une petite villa, à une quinzaine de kilomètres de la capitale. L'endroit est super joli, calme et on s'y sent d'emblée bien accueilli. On se régale avec plaisir de la nourriture locale, brochettes de satay, mangues juteuses, les soupes de légumes, curry.

Mom arrive dimanche, en attendant, on visite les environs en mobylette (sportif la conduite!). Premières impressions: un drôle de mélange, entre tradition et surdéveloppement touristique. On s'est lancés hier à l'assaut de Kuta et on a fui après 40 minutes ! Pas pour nous, trop de monde, trop de sollicitations, même si la plage a l'air parfaite pour les surfeurs.

Aujourd'hui on va visiter l'autre côté et on verra bien ! Voici quelques images de notre logement et de notre petite routine. A bientôt !

samedi 4 juin 2011

Photos: Tjapukai (écoparc aborigène) et vie de camping luxe

Après avoir sillonné les routes de Sydney à Brisbane, on s'est envolés pour 10 jours dans le Nord, au chaud, à Cairns. Soleil, vie de camping à la sauce 5 étoiles, mer, barrière de corail, lancer de boomerangs, les enfants ne voulaient plus repartir. Ils se sont éclatés et on en a bien profité aussi. Arno voulait même rester "toute la vie" ici.

Ces quelques jours ont été de véritables vacances pour les enfants dans le voyage, car si nous aimons l'aventure et la découverte, les loulous aspirent à jouer avant tout et les conditions étaient parfaites pour eux. J'ai même du prendre la voiture en photo ! De véritables Bidochons épanouis :-))

La partie Australie se termine donc dans la joie et la bonne humeur (malgré un budget en ruine), avant de nouvelles aventures en Indonésie, dernière partie de notre trip. Argh ! Bons plans sur Bali, Lombok et Java bienvenus par email yvsotiar@gmail.com ou dans les commentaires ci-dessous. Merci et à bientôt !

Photos: on refait les sacs...

Le voyage, c'est un tout: des paysages fantastiques, des rencontres merveilleuses, des aventures et aussi, bêtement des sacs à dos, à faire et refaire et porter :-). Quelques images pour le souvenir.

Sinon, question news, on est à 3 jours de notre arrivée à Bali et on se réjouit comme des fous de découvrir, encore une fois, une destination de rêve... A très bientôt pour de nouvelles photos et impressions !

mercredi 1 juin 2011

Photos: Cairns, une journée pour découvrir la barrière de corail

Magnifique journée de découvertes, ça fait du bien d'être sur l'eau, dans l'eau. On a vu de beaux poissons, des coraux de toutes les couleurs...